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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 16:35

Les chances d’une agression militaire

Qu’il nous soit permis, pour une fois, de mettre au début du présent chapitre la conclusion des considérations qu’il exposera. L’importance de cette conclusion l’exige.

Nos autorités fédérales doivent absolument tout faire pour que la future guerre se fasse suivant des règles chevaleresques. Que ce soit par une initiative du genre de celle d’Henri Dunant, que ce soit pour appuyer des suggestions étrangères. Notre peuple entier signerait des deux mains une proposition tendant à demander aux belligérants de ne pas bombarder des villes ouvertes situées en arrière du front. Ce principe fait partie intégrante du droit des gens.

Nous n’admettons pas la théorie insensée de ces militaires à tout crin qui disent qu’un État, pour défendre son existence, devra employer et emploiera tous les moyens, même les plus inouïs, s’ils peuvent lui assurer le succès. Cela n’est pas vrai. Car l’on ne tue pas les prisonniers, bien qu’ils mangent votre pain ; bien plus, on soigne même les adversaires blessés. Tous les États se sont, par exemple, engagés à renoncer à l’emploi des balles explosives, bien que les terribles blessures qu’elles causent répondent au « succès », puisqu’elles retiennent longtemps loin du front celui qui les a reçues. Des conventions relatives à une conception chevaleresque de la guerre existent et sont observées ; mais, depuis que tout bourreau s’imagine penser comme un « vrai militaire », il laisse sa fantaisie sanglante épouvanter le monde. Ne serait-il pas plus conforme à l’évolution historique que de nouvelles armes permettent une meilleure application du droit des gens ?

Une attaque dirigée contre un adversaire préparé à la défense a aujourd’hui peu de chances de succès rapide. Cela parce que les armes automatiques modernes commandent les approches sur un vaste espace. Leurs projectiles balaient le terrain au loin ; la précision des machines qui, en une seconde, tirent autant de coups qu’autrefois une compagnie entière, est, sur une distance deux ou trois fois plus grande, égale à celle de nos meilleurs tireurs suisses. De plus, elles atteignent, de nuit ou par temps couvert, exactement le point ou le terrain sur lequel elles ont été, de jour, pointées et fixées. Elles fonctionnent dans un lieu bien caché et inaccessible au tir de l’ennemi. Comme la faux du moissonneur, elles abattent tout ce qui dépasse le sol, que ce soit de l’herbe ou des hommes. Le perfectionnement actuel de l’armement est certainement plus à l’avantage du défenseur que de l’agresseur. (sic)

Par conséquent, il faut naturellement craindre que l’assaillant emploie d’autres moyens, d’autres méthodes pour abattre le défenseur.

Le tir à longue portée et l’aviation constituent, avant tout, les moyens qui permettent d’agir, au-delà d’un front stable, sur l’arrière-pays de l’adversaire. De plus, les avions vont à une distance que n’atteignent pas les pièces d’artillerie les plus modernes.

LA DÉFENSE DE LA SUISSE en cas d’invasion [5]

Le chef qui dispose de pareils moyens – la technique les lui a offerts, qu’il les ait demandés ou non – réfléchira au meilleur emploi qu’il en pourra faire. Si l’on ne peut percer le front, il faut l’affaiblir avant de l’attaquer à nouveau. Le front ennemi est affaibli lorsqu’on gêne ou détruit les troupes de relève, le ravitaillement en munitions, en matériel, en vivres. C’est ce que peut faire l’artillerie à longue portée. Mais atteint-elle les colonnes de troupes ? Si non elles, tout au moins les routes, les ponts, les voies ferrées qu’elles empruntent. Les pièces modernes sur rails, par exemple celles des Français, peuvent prendre sous leur feu la voie ferrée Eglisau-Wintherthur-Rapperswill-Lucerne-Brunig, et plus loin la ligne Grimsel-Brigue, sans être obligés d’entrer sur le territoire suisse.

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