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1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 15:59

La mobilisation

Si nous ne pouvons croire volontiers à des hostilités éclatant « comme un éclair dans un ciel serein », parce que les dirigeants ont besoin de les justifier, devant leur propre peuple, par une tension politique appropriée, on ne peut nier toutefois que, dans les pays de dictature, la passion guerrière puisse être allumée plus rapidement que ne l’exigerait le temps prévu par nous pour la mobilisation.

Au moment décisif, il est trop tard pour faire antichambre dans les chancelleries, aussi, dès aujourd’hui, chacun de nos voisins doit-il se faire à l’idée, et notre peuple doit-il être absolument assuré que, sans nous soucier d’aucune pression internationale, nous mobiliserons dès que les relations entre États voisins se tendront d’une façon menaçante. Qu’importe s’ils disent que la Suisse mobilise pour rien du tout, qu’importe s’ils sourient en nous voyant chaque fois renvoyer nos soldats dans leurs foyers dès que le conflit s’est apaisé, nous sourions aussi dans notre coin et nous songeons au renard et aux raisins. http://www.jdlf.com/lesfables/livreiii/lerenardetlesraisins

Que la Suisse mobilise plutôt dix fois inutilement, qu’une seule fois trop tard ! Telle est la situation. Il faut bien se dire que ce ne sont pas les uniformes, les armements, l’instruction militaire ou les emprunts de la défense nationale qui protègeront notre pays contre la guerre, mais seulement et uniquement des troupes prêtes à marcher et à combattre.

Moyens nouveaux, méthodes nouvelles

Il existe en Suisse plus d’un demi-million d’appareils de T.S.F. (seulement !) Avec un conservatisme exagéré, nous en sommes restés, pour la mobilisation, à la transmission télégraphique. La radio offre cependant des possibilités qui doivent être absolument utilisées.

500 000 radio pour 4'250 000 habitants

500 000 radio pour 4'250 000 habitants

Le téléphone, de même, n’a pas encore été prévu pour annoncer la mobilisation. Cependant, le progrès technique a, depuis longtemps, rendu possible une communication automatique, simultanée et se répétant à plusieurs reprises, adressée à tous les abonnés, et nous en avons environ 433,000.

L’appel des troupes est prévu, avec des intervalles fixés d’avance, pour le premier, le deuxième, etc., jour de mobilisation. Mais le premier jour de mobilisation ne peut être adapté à une journée déjà entamée. On perd donc inévitablement un ou deux jours. Ne pourrait-on remédier à cela ?

Rien ne vaudrait mieux, à cet égard, que l’adoption de la mise en alerte, assurée par les moyens de transmission les plus rapides. Nous devons également accélérer l’appel des troupes, faire en sorte de ne pas perdre de délai inutile avant le premier jour de mobilisation.

Il est vrai que les quelques compagnies permanentes de garde-frontières, que les détachements garde-frontières eux-mêmes seront rapidement alertés. Mais on peut se demander s’il leur sera possible de retarder une attaque par surprise de notre pays assez longtemps pour nous permettre d’achever notre mobilisation. Ils ne pourront retenir que les premières troupes légères de reconnaissance. L’adversaire éventuel le sait bien et il enverra en avant-garde des corps suffisamment puissants. Il n’a pas du tout l’intention de nous laisser, derrière notre faible couverture, le temps de nous retourner. Aussi l’existence de nos garde-frontières constitue-t-elle plutôt, malheureusement, une division de nos forces. Si au moins ils disposaient de pièces à longue portées, leur permettant de gêner en profondeur la marche de l’ennemi, de la retarder ou même de l’interrompre ; s’ils étaient renforcés, d’autre part, par deux ou trois cents aviateurs permanents, qui pourraient ainsi, à eux seuls, couper les voies ferrées, les ponts et les routes dans la région de la marche de l’ennemi, isoler les détachements avancés de façon que nos garde-frontières puissent les détruire. Toutefois, dans les circonstances les plus favorables, leur action ne pourrait arrêter, mais tout au plus retarder, l’avance ennemie, et cela, non pas pour quelques jours, mais pour quelques heures.

C’est ainsi que nous devons, vis-à-vis de nos vaillants garde-frontières, mettre sur pied rapidement notre armée principale, en sorte que leur sacrifice n’aura pas été vain. Tout ce qui pourra y contribuer doit être fait : mise en alerte, horaire de guerre dès la première nuit, accélération de l’appel des troupes, mobilisation des troupes libérée de tous impedimenta, avance méticuleusement organisée.

Pendant ce temps en 1939 en Suisse : https://fr.wikipedia.org/wiki/1939_en_Suisse

Commentaires

Bien qu’il soit dit que la mobilisation doit être entreprise, il reste dans l’esprit de l’auteur que la Suisse va subir l’invasion d’une façon ou d’une autre. Jamais il ne fait l’hypothèse qu’étant neutre, la Suisse prise entre deux puissances belliqueuses, elle ne sera attaquée que si nécessaire et seulement après les objectifs principaux atteints.

On découvre en lisant les préoccupations de l’auteur, que la Suisse à cette époque n’avait que très peu de poste de radio, que le téléphone n’était pas si répandu comme aujourd’hui et que seul le télégraphe était l’outil utilisé pour contacter la population. Moyen, rappelons-le, déjà utilisé pendant la guerre de Sécession. Le schéma pour atteindre la population, devait être le suivant, un télégramme arrive à la poste et au personnel de celle-ci de toucher tous les hommes du village pour annoncer la mobilisation, aidé en cela par l’autorité qui devait afficher l’ordre de mobilisation sur les murs. Pas une fois l’auteur nous parle du Télex, la Suisse ne serait-elle pas équipée de cette nouveauté ? https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9lex ou bien seul les banques et autres sociétés privées en étaient pourvu ?

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