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10 septembre 2015 4 10 /09 /septembre /2015 15:59

Troupes légères et tanks

Cependant, nous pouvons également avoir besoin de combattants motorisés là où les cavaliers ou les cyclistes ne peuvent, par la force musculaire des hommes ou des bêtes, assurer une rapidité suffisante. Bien que le cheval soit, en montagne, un fidèle compagnon du combattant, l’auto lui est, même ici, bien supérieure en rapidité. S’il s’agit de retarder, bien en avant des lignes, l’avance ennemie, de dissimuler sa propre marche, d’établir d’avance sur des points importants une force suffisante, alors l’auto peut rendre les meilleurs services. [Ici, un renvoi en bas de page avec un commentaire hallucinant. Voyez plutôt.]

Qu’on songe aussi aux combattants russes descendant en parachute et qui peuvent, étant donné l’immensité du pays, occuper des points menacés plusieurs jours avant les forces motorisées. Cela peut se concevoir. Mais croire qu’ils pourront descendre derrière le front ennemi, c’est de la fantaisie.

Plus loin dans ses vues d’une guerre d’invasion de notre pays, le tank utilisé pour la prise d’un pont…

… Là, et comme en cas de reconnaissance offensive, le tank peut rendre de grands services. Son invulnérabilité aux coups de feu des patrouilles ennemies lui permet de percer le premier rideau léger de l’adversaire et de prendre possession des débouchés du pont, mais arrive pour commencer le combat autour du pont.

Si l’adversaire dispose d’armes antitanks, il est alors assez indifférent qu’il soit attaqué par deux ou par dix chars. Ceux-ci seront simplement mis hors combat. Le pont est ainsi perdu et sa possession définitive dépendra de l’issue de la bataille entreprise au loin dans la campagne.

La leçon à tirer de cet exemple vaut naturellement pour tout adversaire éventuel comme pour nous. Aussi la possession d’armes antitanks est-elle beaucoup plus importante pour nous que celle de chars de combat. Leur nombre doit être assez grand pour permettre d’en munir tout détachement envoyé en avant, sans toutefois affaiblir l’unité. Dans l’état actuel des choses, une mission de ce genre enlèverait au bataillon la moitié de sa puissance combattive. Cela est inadmissible.

Attaque par tanks ou défense contre tanks ?

Somme toute, c’est notre capacité défensive qui décide de la façon dont nous devons faire la guerre. Mais « devons » ne correspond pas à « pouvons ». Il nous faut donc rester les deux pieds fermement posés sur le terrain de la réalité. Il nous sera plus facile alors de décider si nous devons concentrer notre attention sur la défense contre tanks ou si nous pouvons aussi songer à l’attaque par tanks.

Un tank en 1914

Un tank en 1914

On n’a besoin de chars d’assaut en grandes masses que pour s’attaquer à une défense solidement organisée. Toutefois, la défense antitanks est aujourd’hui si supérieure à l’action des chars que je ne vois nullement la nécessité pour nous d’utiliser et, par conséquent, de posséder des escadres de ces engins.

[Pauvre Major, qui verra l’attaque de Guderian en 1940 sur la France et en 1941 sur la Russie. Il aura alors changé d’opinion sur l’usage des chars.]

Riposte, contre-attaque rapide, intelligente, mordante et héroïque : oui, en toute occasion ! Mais offensive méthodique contre un adversaire vraiment accroché au terrain ? En se fiant à la seule puissance de l’outillage ? Et d’un outillage que ne peut servir qu’un soldat professionnel ? Peut-on répondre un « oui » sérieux et ferme à toutes ces questions ?

Cependant nous pouvons nous défendre contre les chars, si nous concentrons notre attention sur cette défense. Et c’est ce que nous devons faire.

Mais si, malgré notre défense, les chars peuvent effectuer une percée ? Ne devrions-nous pas, en ce cas, pouvoir aussi jeter à leur rencontre une escadre de tanks ? Il y a là une faute de raisonnement. Ce n’est pas le tank qui arrête le tank, c’est l’arme antitanks. Ce qu’il nous faut, c’est une défense en profondeur. Et une défense antichars en profondeur, donc plus d’armes antichars qu’actuellement. D’abord en avant, ensuite aussi en arrière. Et quelques cartouches de dynamite dans le sac, comme nous l’enseigne l’expérience de la guerre d’Espagne.

Commentaire

La Blitzkrieg n’est pas dans l’esprit de notre Major qui continue à sous-estimer ce que De Gaulle avait, lui, prévu et écrit dans son livre en 1934 : Vers l'armée de métier. Livre qui a inspiré (Il l’a exprimé après la guerre) un autre militaire, celui-ci, plus malin, l’inventeur de la Blitzkrieg, Heinz Guderian.

C’est assez extraordinaire de penser que tous les éléments qui constituent l’élémentaire nécessité d’une guerre réussie et d’une défense réussie, étaient connus, publié dans des livres et des rapports, et dans la pensée de bien des observateurs de ce qu’il en adviendra après le Traité de Versailles.

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