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6 avril 2016 3 06 /04 /avril /2016 16:21

L’alarme

« En cas de menace d’invasion, ou d’agression déjà perpétrée, on mobilisait le « landsturm ». Ce terme technique désignait à l’époque aussi bien l’alarme elle-même que la troupe ainsi mise sur pied.

Commentaire : Landsturm, selon Internet, une création du XIXe siècle et Allemande, créée en Prusse le 21 avril 1813. Alors comment être certain de cette affirmation et les propos tenus dans le texte ci-dessus qui nous parle d’une époque qui recouvre le XIIIe au XVIe siècle ? Les guillemets signifient-ils qu’à défaut d’un autre mot, landsturm est plus ou moins approprié ? Si vous avez une réponse à mon interrogation, n’hésitez pas à commenter.

« Pour déclencher la mobilisation, on se servit de moyens divers ainsi qu’on va le voir.

« A l’époque de la Première Guerre de Zurich, Berne mit au point un système d’estafettes dont on se promettait beaucoup. Pour mobiliser rapidement les gens de l’Oberland, on ordonna à Thoune d’être en mesure de faire apporter dans l’heure qui suivait sa réception, l’ordre de mise sur pied destiné aux gens d’Interlaken, Unterseen et Unspunnen, d’une part, et à ceux du Simmental d’autre part. (Une estafette allait au Niedersimmental, une autre dans l’Obersimmental.) … Ce système ne semble pas avoir donné satisfaction, et c’est ainsi que l’on peut lire, datées de 1447, des propositions d’amélioration émanant des autorités de la ville de Thoune. Il y est suggéré d’employer des feux codés.

[Au cinéma ça marche toujours. Ici, le film, Le Seigneur des Anneaux.]

« Ces feux partiraient du Belpberg, seraient repris de poste en poste, parviendraient à « Schönegg ensit der Kander », atteindraient Aeschi – « tête de ligne » des hommes de la Maison-Dieu. Le signal d’Aeschi offrait en outre l’avantage de pouvoir être observé par les gens de Frutigen et par ceux du Simmental. …

« Selon toute apparence, le projet de Thoune reçut l’attention qu’il méritait. On sait qu’en avril 1448, dans le conflit qui opposa Berne à Fribourg – en ce qui touche l’alarme – les liaisons entre Laupen et Morat étaient organisées comme suit : Les feux de Morat seront préparés au lieu-dit « Gugernölli ». Ils seront allumés qu’en cas d’invasion sérieuse. (Des bandes de 30 à 50 hommes ne sont pas considérées comme « sérieuses ».)

Nos feux de premier août sont directement liés aux alarmes.

Nos feux de premier août sont directement liés aux alarmes.

« Quatre sentinelles sont préposées – jour et nuit – à la garde de l’installation. Elles en répondent sous peine de punition. Elles sont en outre responsables qu’aucun feu (qui pourrait être confondu avec le signal d’alarme) ne soit allumé à proximité de l’installation.

« Malgré ses apparences rigoureuses, le système en question n’était pas au point ; le commandant de Laupen ignorait notamment s’il fallait retransmettre les signaux de Morat dans tous les cas, ou seulement si Laupen était directement menacée. …

« En tout état de cause, le système des feux prit dès ce temps-là une extension toujours plus grande. Quand la menace bourguignonne se précisa, Berne ne se contenta pas de renforcer les murailles de Morat, elle fit simultanément des essais de transmission, pour ne pas être surpris au cas où la petite ville serait assiégée…

« Le 15 juin 1476, Berne fit savoir aux assiégés que la mise à feu de 5 ou 6 foyers qu’on allumerait à Anet et que l’on réunirait en un unique brasier annoncerait la concentration des troupes confédérées.

« La nuit précédant l’attaque générale visant à dégager la ville, les feux devaient rester séparés et être grossis chacun aux dimensions de gros brasiers.

« On ne faisait, somme toute, que répéter ce qui avait été pratiqué à Grandson, où l’on avait communiqué avec les défenseurs en allumant des feux au sommet du Jolimont. … Il ne s’agissait pas là d’un code passé à l’état de « doctrine », on l’avait improvisé en fonction des besoins du moment.

« Le système fut remis en activité à l’époque des guerres de Souabe, et l’on vit à ce moment-là refleurir les « Hochwachten » du Belpberg, de Burgistein, d’Aeschi, de Wimmis et de « Goldtzwyl ».

« A notre connaissance, il ne fut point créé d’autres « Hochwachten » au XVe siècle.

Ancien canon d'alarme

Ancien canon d'alarme

« Le principe du déclenchement de l’alarme par feux remonte certes à des temps très reculés, mais la Suisse du Moyen Age n’a pas disposé d’un système cohérent de « Hochwachten », qui ne se développa que plus tard. En réalité, un tel système ne correspondait guère aux mœurs militaires des anciens Suisses, parce qu’il aurait fallu l’entretenir, le soigner sans interruption en temps de paix pour qu’il fonctionne au moment voulu. Or, toutes les qualités requises, le soin, la patience, la mesure, n’étaient – il faut bien le dire – pas l’apanage de nos ancêtres, qui leur préféraient de loin la vigueur, la spontanéité, l’inspiration du moment et l’improvisation qui leur avaient si souvent donné la victoire. … »

[On essaya donc toute une série de systèmes, allant des coups de feu au tocsin, en passant par les coureurs, toujours indispensables quand les autres moyens ne fonctionnent pas.]

« Quoi qu’il en soit, on peut dire qu’en cas d’invasion, les cloches ont toujours été de la partie. … Et ce ne fut pas par hasard qu’en 1382, quand le comte de Neuchâtel, et celui de Kyburg, cherchèrent à surprendre Soleure, ils commencèrent par faire envelopper avec des draps les cloches de la ville. Seulement, les Soleurois ne dépendaient pas seulement du tocsin pour se faire alarmer…

« Résumons : Pris isolément, chacun des moyens auxquels on pouvait recourir pour donner l’alarme avait ses défauts. Les messagers n’allaient pas assez vite, les coups pouvaient prêter à confusion, le feu ne se voyait pas s’il faisait mauvais temps et les carillons s’estompent avec la distance. Mais si on emploie tous ces moyens ensemble, les avantages de l’un compensent les inconvénients de l’autre.

« Et quand on pense au tableau extraordinaire de l’ancienne alarme des Confédérés, à ce mélange de tambours, de trompettes, de feux, de coups d’arquebuse, de va-et-vient de courriers, ponctué par le tocsin, on comprend un peu ce qu’a pu être leur mise sur pied, et la violence de leur réaction militaire à l’égard des intrus. »

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