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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 11:37

Zwingli justifie le mariage des prêtres (1522)

 

En juillet 1522, des ecclésiastiques soutenus par Zwingli adressent des requêtes à l’évêque diocésain et à la diète pour autoriser le mariage des prêtres. Son interdiction ne leur paraît plus tolérable puisqu’elle n’est pas prescrite par la Bible. L’intervention de Zwingli est traduite dans J.-J. Hottinger, Ulrich Zwingli et son époque, traduction Aimé Humbert, Lausanne, 1844. L’extrait suivant est tiré des pp. 106-107.

 

Enfin, cette innovation que nous soumettons à votre sagesse n’est pas un caprice de notre cœur, mais elle nous est suggérée par un pieux amour de la pureté conjugale. C’est au nom de la véritable chasteté que nous vous parlons. Car qui ne sait que nous satisferions beaucoup mieux la licence de la chair en ne nous soumettant point aux lois d’une union légitime ? Nous n’ignorons pas non plus les peines, les soucis, les travaux qu’entraîne le mariage ; tandis que nous savons fort bien aussi comme il nous serait facile d’abandonner au premier jour les femmes auxquelles nous nous sommes attachés. Notre démarche n’est donc point le fruit du caprice, mais la conséquence du respect et de l’amour que nous avons pour les âmes qui nous sont confiées et que nous ne voulons pas perdre pour l’éternité. La plupart d’entre nous, au reste, sont sortis des langes de l’enfance, et nous

 

sommes plus près de quarante ans que de trente. Nous vous prions encore de ne pas prêter l’oreille aux diverses objections que l’on élèvera contre notre demande. « Comment osent-ils prendre femme ? » dira-t-on. « N’ont-ils pas fait vœu de chasteté ? ». Écoutez ceci, nos Seigneurs ! Aucun de nous n’a fait vœu que dans les termes que je vais vous rapporter. A la cérémonie de l’ordination, l’évêque adresse différentes questions à celui qui porte la parole pour les jeunes prêtres que l’on va consacrer ; quand il demande : « Ceux que vous offrez au Seigneur, sont-ils chastes ? », la réponse est : « Oui, autant que le permet la fragilité humaine. » Voilà à quoi se réduit notre vœu. Nous en prendrions à témoin, s’il le fallait, les seigneurs évêques eux-mêmes. Mais personne, nous l’espérons, n’osera le nier. Ainsi, puisque ni serment, ni loi ne nous lient ; puisque, d’un autre côté, saint Paul s’exprime comme je l’ai rapporté ci-dessus, laissez-vous émouvoir par cette confession publique que nous faisons devant vous ; et certes, si nous n’avions pas tant l’honneur à cœur, nous n’aurions pas à ce point découvert notre honte.

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