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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 17:46

 

L’invasion française. La révolution helvétique.

 

   Après le traité de Campo-Formio http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Campo-Formio le 17 octobre 1797, les gouvernements suisses comprirent que la conclusion de la paix, en assurant la victoire de Bonaparte, avait fait empirer leur situation. Bonaparte  et le « directeur » Reubel avaient, en effet, soumis au Directoire un plan d’occupation de la Suisse pour des raisons militaires, économiques et financières. Mais les oligarchies cantonales ne comprirent pas plus qu’auparavant que des réformes étaient indispensables pour assurer le salut de la patrie par une entente entre les peuples et les autorités. Quant aux « patriotes », ils étaient résolus à aller de l’avant. Ils désiraient que la révolution partît de l’intérieur et se fît de bon fré afin d’éviter des bouleversements. Ils étaient prêts à accepter la collaboration française, qu’ils jugeaient inévitable, pour autant qu’elle n’impliquerait pas une intervention directe dans nos affaires.

 

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Frédéric-César de La Harpe

 

   Dès l’automne de 1797, la situation devint plus menaçante. Le 4 septembre (18 fructidor an V), un coup d’Etat avait donné le pouvoir à Paris aux partisans de la politique de conquête. Le gouvernement français redoubla ses exigences à l’égard de la Suisse. Il donna pour instructions à Mengaud, son « chargé d’ordres et de pleins-pouvoirs », d’exiger l’expulsion des émigrés – la plupart des cantons cédèrent – puis celle de l’ambassadeur d’Angleterre Wickham, qui, sur le territoire de la Suisse neutre, et du consentement de l’avoyer bernois Steiger, enrôlait des troupes contre la France, faisait de la contrebande de guerre et gagnait des partisans à la coalition. La France avait encore en Suisse plusieurs agents tels que Desportes, à Genève, Mangourit, au Valais, Guyot, aux Grisons. Des Suisses réfugiés à Paris servaient en outre d’intermédiaires entre les « patriotes » et le gouvernement français, Frédéric-César de la Harpe, de Rolle, ancien précepteur des grands-ducs de Russie, exilé du Pays de Vaud depuis les derniers troubles, était l’âme du mouvement. Pierre Ochs, de Bâle, grand-maître des corporations, profita d’une mission diplomatique à Paris pour s’aboucher avec eux et avec le gouvernement français. La Diète l’avait, en effet, chargé de négocier avec la France la cession à la Suisse du Fricktal abandonné à la France par l’Autriche au traité de Campo-Formio, et dont Bonaparte avait laissé entrevoir la remise à la Suisse ; le Bâlois avait aussi pour mission de sonder les intentions du Directoire vis-à-vis de la Confédération. Ochs appartenait à l’aristocratie bâloise ; c’était un esprit cosmopolite, un homme du monde très cultivé, qui avait adopté avec enthousiasme les principes de la Révolution française et qui se flattait de jouer un grand rôle politique. Ennemi juré des oligarchies, il avait plaidé avec chaleur à Bâle l’abolition du servage et la cause des paysans. Les 8 et 9 décembre, eurent lieu à Paris des entretiens décisifs entre Bonaparte, Ochs et Reubel. Ochs fut chargé de rédiger une constitution helvétique qui ferait de la Suisse un Etat unitaire. Le Choix des moyens fut laissé aux Suisses et il fut entendu, selon leur désir, que la France ne soutiendrait qu’indirectement les révolutionnaires. Ochs, en remettant à Bonaparte le plan de révolution de la Suisse, avait armé contre son pays le bras d’un conquérant de génie.

 

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Peter Ochs

 

GTell, Histoire de la Suisse, L. Suter et G. Castella

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