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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 23:39

le-Pacte-1291-02.jpg

 

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Texte, traduction française : de M. M. Kern et Castella.
 
Au nom du Seigneur, amen. C’est accomplir une action honorable et profitable au bien public que de confirmer, selon les formes consacrées, les conventions ayant pour objet la sécurité et la paix. Que chacun sache donc que, considérant la malice des temps et pour mieux défendre et maintenir dans leur intégrité leurs personnes et leurs biens, les hommes de la vallée d’Uri, la communauté de Schwyz et celle des hommes de la vallée inférieure d’Unterwald, se sont engagés, en toute bonne foi, de leur personne et de leurs biens, à s’assister mutuellement, s’aider, se conseiller, se rendre service de tout leur pouvoir et de tous leurs efforts, dans leurs vallées et au dehors, contre quiconque, nourrissant de mauvaises intentions à l’égard de leur personne ou de leurs biens, commettrait envers eux ou l’un quelconque d’entre eux un acte de violence, une vexation ou une injustice, et chacune des communautés a promis à l’autre d’accourir à son aide en toute occasion où il en serait besoin, ainsi que de s’opposer, à ses propres frais, s’il est nécessaire, aux attaques e gens malveillants et de tirer vengeance de leurs méfaits, prêtant effectivement serment, renouvelant par les présentes la teneur de l’acte de l’ancienne alliance corroborée par un serment, et cela sous réserve que chacun, selon la condition de sa personne, soit tenu, comme il sied, d’être soumis à son seigneur et de le servir. Après délibération en commun et accord unanime, nous avons promis, statué et décidé de n’accueillir et de n’accepter en aucune façon dans les dites vallées un juge qui aurait acheté sa charge, à prix d’argent ou par quelque autre moyen, ou qui ne serait pas habitant de nos vallées ou membre de nos communautés. Si une dissension surgit entre quelques-uns des Confédérés, ceux dont le conseil a le plus de poids doivent intervenir pour apaiser le différend selon le mode qui leur paraîtra efficace ; et les autres Confédérés devront se tourner contre la partie qui rejetterait leur sentence. En outre, il a été convenu entre eux ce qui suit : si un meurtre est commis avec préméditation et sans provocation, le meurtrier, s’il est pris, doit, comme son crime infâme l’exige, être mis à mort, à moins qu’il ne puisse prouver son innocence ; et s’il s’enfuit, il ne pourra jamais revenir au pays. Ceux qui accorderaient abri et appui à ces malfaiteurs, seront expulsés des vallées jusqu’à ce que les Confédérés jugent bon de les rappeler. Si quelqu’un met volontairement le feu aux biens d’un Confédéré, de jour ou dans le silence de la nuit, il ne sera plus jamais considéré comme membre d’une de nos communautés. Et si quelqu’un, dans nos vallées, favorise le dit malfaiteur et le protège, il sera tenu de donner satisfaction à la personne lésée. De plus, si l’un des Confédérés commet un vol au détriment d’un autre ou lui cause un dommage quelconque, les biens du coupable qui pourraient être saisis dans les vallées doivent être mis sous séquestre pour servir, selon la justice, à indemniser le lésé. Au surplus, nul n’a le droit de saisir comme gage le bien d’autrui, sinon d’un débiteur ou d’une caution manifeste, et même dans ce cas, il ne peut le faire qu’avec l’autorisation spéciale de son juge. De plus, chacun doit obéir à son juge et, si besoin est, doit indiquer quel est, dans la vallée, le juge dont il relève juridiquement. Et au cas où quelqu’un refuserait de se soumettre au jugement rendu et où l’un des Confédérés subirait quelque dommage, du fait de cette résistance, tous les Confédérés seraient tenus de contraindre le dit contumace à donner satisfaction. Surgisse une guerre ou un conflit entre quelques-uns des Confédérés, si l’une des parties se refuse à rendre pleine et entière justice, les Confédérés sont tenus de prendre fait et cause pour l’autre partie. Les décisions ci-dessus consignées, prises dans l’intérêt et au profit de tous, devront, si Dieu le permet, durer à perpétuité ; en témoignage de quoi le présent acte dressé à la requête des prénommés, a été validé par l’apposition des sceaux des trois susdites communautés et vallées. Fait en l’an du Seigneur 1291 au début du mois d’août.
 
Il faut 699 mots en français pour traduire intelligemment le texte latin du Pacte, qui lui, s’étale sur 17 lignes et 474 mots.
Voilà pour une fois vous avez l’occasion de lire le Pacte Fédéral premier et fondateur de la Suisse.
Ah ! Encore une chose, le pacte est adopté seulement 10 jours après la mort de Rodolphe Ier de Habsbourg Empereur Romain etc. etc. Le premier roi de cette dynastie, sortie de nos territoires du côté de Aarau.
 
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9 décembre 2007 7 09 /12 /décembre /2007 23:01
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Antoine ACHARD
Théologien, issu d’une famille d’origine française, naquit à Genève en 1696. Après avoir fait dans cette ville des études soignées, il fut reçu ministre du saint Evangile à Berlin (1722), où il obtint la même année la paroisse protestante du Werder. Une éloquence remarquable, jointe à un savoir très étendu et à une grande charité, lui firent en peu d’années de la réputation. Entré en 1730 dans la compagnie des pasteurs de Genève, il fut plus tard conseiller du consistoire supérieur du royaume de Prusse, puis membre du grand directoire français avec le rang et le titre de conseiller privé (1740). Achard devint, en outre, inspecteur des écoles françaises de Prusse, directeur de l’institut de bienfaisance connu sous le nom de Maison de charité, et membre de l’Académie royale des sciences de Berlin. Ce savant mourut dans cette ville au mois de mai 1772, laissant des « Sermons sur divers textes de l’Ecriture sainte », publiés après sa mort (1775), et divers traités de philosophie et de théologie qui parurent dans les mémoires de l’Académie de Berlin.
 
François Charles ACHARD
Chimiste distingué, né à Berlin, le 28 avril 1754, était fils du précédent. Il fit ses études à l’université de Berlin et fut ensuite suppléant du célèbre chimiste Marggraf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Andreas_Sigismund_Marggraf  A la mort de ce maître, Achard lui succéda dans sa chaire de chimie et devint directeur de la classe de physique de l’Académie de Berlin. Son titre principal à la célébrité est d’avoir popularisé, dès 1798, la découverte, faite par Marggraf, du sucre de betterave. L’Institut de France en reconnut le premier la haute importance, puis les Anglais, qui firent tous leurs efforts pour étouffer à sa naissance une invention qui faisait tort au commerce de leurs colonies. Ils promirent à Achard une somme de 50 000, puis de 200 000 écus, s’il s’engageait à réfuter dans un écrit les avantages de cette découverte, mais ce savant refusa leurs offres. Le roi de Prusse, désirant favoriser une industrie qui promettait de devenir une source de richesses pour son pays, lui accorda en 1812 le domaine de Kunern (cercle de Breslau, en Silésie), pour y fonder une fabrique de sucre de betterave. Celle-ci étant devenue florissante, il y joignit un institut, destiné à rendre public le mode de cette fabrication. Achard mourut à Kunern, le 20 avril 1821. on a de lui les ouvrages suivants, écrits en allemand : « Mémoires physiques et chimiques » (1780), « De la composition de quelques pierres précieuses » (1779), « Leçons de physique expérimentale » (1791-1792), « Instruction à l’usage des gens de la campagne sur la manière la plus avantageuse de former des prairies artificielles » (1797), « Courte et utile instruction sur les moyens de mettre les propriétés rurales à l’abri des désastres causés par les orages » (1798), « Traité complet sur le sucre européen de betterave » (1812). Ce savant a aussi publié une foule de dissertations physiques, chimiques et météorologiques dans les Mémoires de l’Académie de Berlin, de la Société des curieux de la nature et de l’université de Goettingue, ainsi que dans les Nouveaux Mémoires de l’Académie de Bavière.
 
François ACHARD
Jurisconsulte, né à Genève en 1708, était frère d’Antoine Achard et oncle du précédent. Entré dans l’administration judiciaire du royaume de Prusse, il obtint, après de longs et fidèles services, la place importante de conseiller d justice supérieure et devint membre de l’Académie des sciences de Berlin. Il mourut dans cette ville en 1784. Il est l’auteur d’un traité intitulé « Réflexions sur l’infini mathématique », imprimé dans les Mémoires de l’Académie de Berlin et dans lequel il combat les théories de Fontenelle.
 
dictionnaire biographique des genevois et des vaudois 1995
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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 17:38
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Fribourg, la pittoresque cité sise au bord de la Sarine, et à la frontière alémano-burgonde, fut fondée en 1157 par Berthold IV, duc de Zahringen. Elle servait de bastion aux Zahringen contre la noblesse de la contrée. A l’extinction des Zahringen, en 1218, la ville passa à leurs parents, les Kybourg (Ulrich III). Avec les Kybourg la ville se trouvait dans la sphère d’influence de la Savoie. Plus tard, elle passa de nouveau de la domination des Kybourg-Habsbourg, qui ne pouvaient la protéger des attaques des Savoyards, sous celle de Rodolphe de Habsbourg et ses fils. Après avoir été tuteurs, ils l’achetèrent en 1277. Il en résulta de terribles combats avec Berne jusqu’en 1341, année où l’on se réconcilia. Dans la guerre de Sempach, Fribourg était encore aux côtés de l’Autriche. En 1403, elle conclut un traité de combourgeoisie avec Berne. Dès lors, l’influence de l’Autriche dans le pays fribourgeois baissa, parce que les intérêts de cette contrée et ceux de Berne se rencontraient. En 1474, l’Autriche renonça à Fribourg. Devant les menaces de Jacques de Romont, allié de Charles le Téméraire, Fribourg dut participer aux guerres de Bourgogne. En 1477, la duchesse de Savoie affranchit Fribourg, et l’immédiateté impériale sous toutes ses formes lui fut conférée. Le jour du « Convenant de Stans » (22 décembre 1481), Fribourg et Soleure furent reçus dans la Confédération. Mais comme les instructions de leurs magistrats n’étaient pas suffisantes, leur entrée devait être encore ratifiée par le Conseil. Fribourg n’eut pas la même égalité de droits que les huit anciens « Orte », mais elle avait une situation de beaucoup meilleure que celle de Zoug et de Glaris. Fribourg, Soleure et Schaffhouse ne reçurent l’égalité de droits qu’en 1502, à l’entrée de Bâle dans la confédération.
Soleure où saint Urs et saint Victor, les deux soldats romains de la légion thébainne, ont donné leur vie pour la foi, garda sa puissance d’attraction même pendant le temps des émigrations. A l’époque des Francs, s’élevait en ce lieu la collégiale des chanoines. Vers la fin du Ixe siècle elle passa à l’Empire allemand pour revenir plus tard au royaume de Bourgogne. En 1033, l’empereur Conrad II devint roi de Bourgogne et Soleure redevint ville impériale. Les Zaehringen l’administraient comme bien de la couronne. Après les Hohenstaufen, la ville, assez grande, dut veiller sur ses libertés. Pour comprendre l’histoire postérieure de Soleure et ses relations avec Berne, il est nécessaire de se souvenir de son alliance militaire avec cette ville, conclue en 1295. Dans la lutte pour la couronne entre Frédéric le Beau d’Autriche et Louis de Bavière, elle conclut avec Berne et les autres villes, un « traité de paix générale », dirigé contre la puissance conquérante de l’Autriche. En réponse, le duc Léopold Ier assiégea la ville en automne 1318. en 1344, Soleure en rivalité avec Berne, acquit l’avouerie sur la ville, mise en gage par l’Empereur, et commença à se créer un territoire propre, en rachetant des territoires mis en gage et en acceptant des « bourgeois forains ». Cependant Berne l’emporta. Ainsi, s’explique l’extension territoriale de Soleure vers le Jura. La ville se garda bien d’en arriver à une rupture avec Berne. C’est en vain qu’en 1382, le duc Léopold III essaya de dégager les territoires hypothéqués que Soleure possédait. Une surprise de la ville par les comtes de Kybourg échoua et se termina par la répartition des terres des Kybourg entre Soleure et Berne. Les deux villes se protégèrent contre les « Gugler » et sauvegardèrent le Mitteland que l’Autriche avait livré en proie à ces hordes. Soleure entra en relations pour la première fois avec l’ensemble de la Confédération en tant que co-signataire de la « lettre de Sempach ». A l’époque de l’ « ancienne guerre de Zurich », la ville de Soleure offrit sa médiation, mais ensuite elle se créa un territoire aux dépens de l’Autriche. Pendant les guerres de bourgogne, elle se tint toujours du côté de Berne et des Confédérés et combattit à Pontarlier, à Montbéliard, dans le canton de Vaud, à Grandson et à Morat. Après cela, la ville pouvait à bon droit frapper aux portes de la Confédération. Mais les « Orte » intérieurs, mécontents, refusèrent de la recevoir. Le « convenant de Stans » (1481) trouva une heureuse solution à la situation politique qui en résulta. La Confédération n’eut pas à se repentir d’avoir accepté Soleure car, en 1499 déjà, durant la guerre de Souabe, elle mérita par sa fidélité et son courage militaire, à Dornach et ailleurs, la confiance qu’on lui avait faite. La Confédération et les deux villes se promirent aide et assistance mutuelle contre tout ennemi. Pour la Confédération, l’engagement se limitait au territoire des villes, tandis que, pour les villes, il s’étendait à toute la Confédération. Les deux villes étaient aussi tenues de participer aux guerres offensives des Confédérés, mais ne devaient pas conclure de nouveaux traités sans le consentement de la majorité. Elles pouvaient accepter des bourgeois ; dans leurs guerres, elles étaient tenues, selon l’avis de la Confédération, de conclure la paix ou non. Pour les uns et les autres, les alliances antérieures l’emportaient sur celle-ci.
 
les Chartes fédérales de Schwyz
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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 17:32
Ce jour-ci il n’y avait pas d’interrogatoire. J’épluchais donc le journal, passant des souffrances indicibles et des maladies aux divorces de la clique princière internationale, je lus le roman-photo à l’eau de rose et le « Nebelspalter » réactionnaire. La colère était ainsi à nouveau attisée : cette littérature merdique qui appartient au processus d’abrutissement renforçait en moi l’esprit de résistance, d’autant plus que j’ai conscience d’appartenir aux privilégiés qui ont déjà fui depuis longtemps cette machine d’abrutissement du peuple. Seulement maintenant je le comprends concrètement. Tu ne peux que penser à tous les prisonniers qui devraient s’édifier à partir de ces lectures ; même s’il s’agit de voleurs ou de criminels dans le sens traditionnel, ils ne pourraient tirer qu’une conclusion à partir de ces lectures : nous volerons mieux la prochaine fois car c’est la marque de voiture XY qui est à la mode.
 
Et là tu renonces définitivement à faire une déposition quand on te la demande, car tu perçois clairement : il n’y a rien de commun entre toi et cet appareil d’Etat, avec ses flics et tout ce système ; tout compromis, tout fléchissement n’est qu’une trahison de ta propre conscience, de la cause commune. Et dès cet instant je commençai à dominer en quelque sorte la situation.
 
Mais ça m’avait pris toute une semaine ! Il m’apparaissait avec évidence que je devais aller aux interrogatoires non plus passivement mais activement, que je devais penser à une stratégie – pour laquelle en priorité rien ne devait affaiblir ma capacité de résistance retrouvée, que je devais compter totalement sur moi-même, et pourtant que je devais donner l’impression d’être intéressée à une discussion – car c’était, c’est du moins ce que j’imaginais, la seule possibilité pour le moment d’apprendre quelque chose sur les autres. Ainsi donner l’apparence de l’hésitation en ce qui concerne le refus de déposer, pour ainsi rester dans la course, mais ne pas déposer. Cette stratégie me paraissait pour l’instant la seule acceptable, car je savais que même si j’obtenais un avocat, je n’aurais jamais pu m’entretenir seule avec lui.
 
Je ne pourrais pas prétendre ne plus avoir eu dès cet instant de dépression, de maux de tête, de moments de désespoir, avoir trouvé la journée en cellule moins désagréable, ou trouver que le temps passait plus vite. Non, la situation extérieure restait la même mais je ne la subissais plus totalement, je parvenais à avoir une certaine suite dans les idées, une certaine logique. Je me regardais un peu d’en haut ; je me représentais comme un être qui devait maintenant prouver si tout cela n’était qu’une blague ou un engagement politique sérieux, et par la même occasion je voulais aussi tester si j’étais vraiment une « femme ». C’est dans cet état d’esprit que je me trouvais lorsqu’au matin du…
 
Jeudi 27 mars 1975
 
… on vint me chercher pour m’interroger. Je vis les flics sous un autre jour. Leurs tentatives les rendaient désespérés : mais déposez donc s’il vous plait, c’est pour votre bien, puisque vos amis ont tout reconnu, où étiez-vous le 1er mars (ah, ah, vous ne le savez pas, mais nous, nous le savons), où étiez-vous le 12 mars (ah bon, vous ne le savez pas, mais nous, nous étions avec vous à Lugano), ah vous ne connaissez pas ces adresses, vous ne voulez rien en dire ? Ah, ha, nous on les connaît les gens. Oui, depuis six mois ils vous ont hébergée ici, et vous étiez tout d’abord ici et puis là… etc.
 
Ayant obtenu beaucoup d’informations mais sans avoir avoué quelque chose (et sur le ton de la conversation je m’étais renseignée sur le Vietnam et le Portugal – et on m’avait même répondu !) j’ai regagné ma cellule.
 
Mais vraisemblablement les flics avaient tout à coup compris que je ne jouais pas leur jeu, car le même jour je fus « invitée » à un « entretien » sans protocole par un flic de la police fédérale. J’étais déjà couchée quand on vint me chercher et on m’emmena directement dans une « salle d’interrogatoire ». On m’enferma d’abord dans la pièce, j’ai eu le temps d’étudier et d’admirer les « œuvres » des détenus. Puis une homme entra : jeune, gentil, dynamique – et je pensai que c’était l’avocat. Mon œil ! Le monsieur se présenta en qualité de policier fédéral. Tiens, je pensais un flic de la RFA. Mais non un de la police fédérale suisse. Il disait être venu sans mauvaises intentions. Pas de protocole, pas d’interrogatoires, rien qu’un entretien pour faire connaissance, pour discuter avec moi, apprendre quelque chose de ma vie. Comme nous étions du même âge, on aurait par conséquent pas mal de choses en commun. Mon instinct me disait de me tenir sur mes gardes : je pensais aux portugais, eux, ils étaient interrogés alternativement par de « méchants » et de « gentils » flics, dans les cas où les détenus ne disaient rien du tout ! Prends garde, alors !
 
Au début, ce type montrait aussi cet intérêt humain que tous les hommes d’affaires portent à leur partenaire d’affaires avant de signer un contrat avantageux. Ces gens, je les connaissais depuis des années : tout est bien étudié, c’est-à-dire, seul le succès compte. C’est pourquoi les hommes d’affaires couchent même avec les femmes les plus « moches » de leur chef.
 
Mais je n’étais pas encore tout à fait convaincue des intentions de ce monsieur. Tout de même, on a bien causé une bonne heure ensemble – j’ai accepté la première cigarette – et je la fumai avec plaisir, quoique nerveusement.
 
Il est très, très facile de tomber dans ce piège après avoir été traité de la façon la plus infâme pendant une longue semaine et que tout pue la taule et le désespoir. Et puis il y a quand même un homme cultivé en face de toi qui te parle de la victoire du vietcong, du régime fasciste au Chili et en Espagne, de la pauvreté dans le midi italien. Une telle situation est très dangereuse, et on peut tomber dans le panneau. Là, il est facile de se laisser prendre, on peut avoir envie de vider son sac, auprès d’un type du même âge, « intelligent » et compréhensif à la fois. Un type comme celui-ci travaille sur la base du tâtonnement mutuel afin de frapper dur et sans pitié au bon moment.
à suivre...
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5 décembre 2007 3 05 /12 /décembre /2007 18:15
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La tomme pannée
 
Sans doute fabrique-t-on des tommes dans bien des pays du monde mais aucune ne ressemble à la tomme vaudoise dont la saveur douce et lactée avec une touche d’amertume liée à son degré de maturation constitue un véritable délice, qu’elle soit consommée crue ou chaude.
 
Pour 4 personnes
Temps de préparation : 15 minutes
****************************
 
4 tommes vaudoises pas trop mûres
80 g de beurre
100 g mie de pain blanc en chapelure
1 œuf
Cumin, poivre du moulin
 
Préparation :
Passer les tommes à l’œuf battu.
Paner à la chapelure.
Chauffer le beurre clarifié.
Sauter les tommes 3 à 4 minutes de chaque côté à feu moyen. (attention ne pas brûler et si possible, ni percé les tommes).
Dresser sur assiette très chaude.
Saupoudrer de poivre et de cumin (facultatif).
Servir avec de fines tranches de pain noir ou de seigle.
 
Servir très chaud.
 
Boissons recommandées, un vin blanc du vignoble de Lavaux ou un Salvagnin Pinot-Gamay vaudois.
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4 décembre 2007 2 04 /12 /décembre /2007 19:34
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Le 3 décembre 2007, entrait, Monsieur Ricardo Lumengo, dans l’un des lieux les plus conservateur de la Suisse, le Conseil national. Premier citoyen de couleur, il était suivi par de nombreux journalistes. Élu le 21 octobre dernier, le socialiste est sollicité par les médias du monde entier. Force est de constater qu’un ancien requérant d’asile angolais, fascine bien au-delà de nos petites frontières. Curieux les journaux des pays voisins et lointains, vont regarder de près ce que peut M. Lumengo face aux nombreux élus de l’UDC.
Il est dit dans nos journaux que M. Lumengo a reçu une lettre de félicitation de la part de Jesse Jackson, l’une des figures du mouvement de droits civiques aux Etats-Unis. Je ne peux que féliciter l’engagement de cet homme qui va devoir lutter contre cette droite qui pose problème à beaucoup.

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4 décembre 2007 2 04 /12 /décembre /2007 17:51
Un entre filet dans le 20 Minutes de mardi 4 décembre 2007, nous fait savoir de la réouverture au Le Pont, du Grand-Hôtel du Lac pour samedi prochain. Andres Birecher, petit-fils de l’inventeur du birchermüesli, poursuivra l’œuvre de son grand-père dans cette clinique.
 
Voilà qui est réjouissant pour le nom de Bircher, pour le Grand-Hôtel du Lac et pour la petite ville Le Pont.
Le « bircher » est mangé dans le monde entier, pas toujours selon la recette d’origine, mais toujours comme étant une gourmandise et toujours appréciée de tous.
Le bon docteur Bircher doit être content de la bonne diffusion de sa création à travers le monde et peut-être même jusqu’au Paradis.

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Maximilian Bircher Benner, est né en 1867 à Aarau. En 1892 il ouvre un cabinet dans un quartier populaire de Zuich. En 1904, l ouvre une clinique sur les hauteurs de Zurich. Il soigne par le régime alimentaire.
Les médecins de l’époque affirment que : « Monsieur Bircher a perdu l’entendement scientifique », et cette conviction lui vaut d’être exclu de l’ordre des médecins.
 
Relevée d’un site Internet, l’authentique müesli du Dr Max Bircher nécessite que peu d’ingrédients mais l’usage de la râpe inventée elle aussi par le dr. Bircher et qui est bien connue des ménagères suisses.
 
Par personne, mettre dans un bol :
 
1 cuillerée à soupe de lait condensé sucré
Le jus d’un demi citron
200 g de pomme râpée, non pelée
Pour finir, l’on ajoute 1 cuillerée à soupe de flocons d’avoine, lesquels ont été laisser tremper la veille au soir dans un peu d’eau afin de les faire gonfler et faciliter la digestion du lendemain. Pour le trempage, ils seront juste couverts de liquide.
 
On mélange, puis l’on sert immédiatement. À table, l’on saupoudre son müseli avec :
 
1 cuillerée d’un mélange d’oléagineux râpés au choix : noix, noisettes, amandes…
Surtout pas de sucre ajouté.
C’est tout et si simple et délicieux !
 
Bien sûr il vous est possible de compliquer la recette et de mélanger toutes sortes de choses, mais est-ce alors si saint et bon pour la santé ?
 
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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 13:31
La porte s’ouvrit et je reçu un peigne. Donc, on finit par les obtenir, les affaires, même si c’est seulement au compte goutte. Je dis immédiatement que je désirais mes cigarettes qui étaient avec mes affaires. « Demain seulement les commandes ». Et vlan la porte était fermée. Les contacts avec les flics et les gardiens doivent être rapides et agressifs si on veut avoir une chance d’être écouté. Les pauvres, ils sont tout de même surchargés ! Mais c’est bizarre : pour t’observer par le judas, et pour l’interrogatoire, ils prennent tout leur temps !
 
Je me rends compte combien les premiers jours d’arrestation doivent être durs pour des personnes ne parlant pas l’allemand, certainement un double martyre, et d’autant plus qu’elles ne peuvent pas écrire à un avocat. L’avocat, voilà, je devais écrire à un avocat : le choix n’est pas difficile, je ne connais qu’un nom, même pas une adresse. Mais je décidai d’attendre car je n’avais qu’une feuille de papier, que je conservais comme un trésor, et dont je ne voulais pas me séparer sans faute. Je pris la décision de demander au prochain interrogatoire l’adresse de l’avocat. Je n’utilisai le papier que pour établir le calendrier des jours passés ; je reconstituai jour par jour, et ainsi s’écoulait la journée.
 
Vendredi 26 mars 1975
 
Pour la première fois je demandai des cigarettes, au cas où je pourrais disposer de mon argent, dans le cas contraire, je désirais celles qui se trouvaient dans mes affaires. Par la même occasion je demandai si je pouvais avoir quelque chose à lire, si possible un quotidien. On me répondit qu’on me procurerait de la lecture et j’obtins effectivement « Frau im Spiegel » de 1972, un roman-photo (complètement débile) et un exemplaire du « Nebelspalter » de 1973. Tout ce qu’il y avait d’intéressant dans ces revues c’était les commentaires, les appels, les cris et les noms des prisonniers. Chaque place libre, non imprimée des journaux en était remplie. J’y mis également du mien.
 
En plus j’obtins le même jour encore deux feuilles de papier. Quelle débauche ! Une feuille fut utilisée pour l’élaboration d’un mots-croisés, ce qui me permettait de faire fonctionner ma matière grise, et enfin pendant une à deux heures je pensais à quelques choses d’autre qu’à la prison.
 
Et, quelle chance, je fus appelée pour une douche ! On sortit de la cellule, on passa par l’étage, et on se rendit à la cave. Il y avait là une immense salle de douche. J’étais seule et enfermée. On m’avait fourni « gratis » du shampoing, et une savonnette qui puait tellement que je me lavai avec le shampoing. J’avais quinze minutes et j’en jouis comme un pacha. La douche me détendait incroyablement, indépendamment du fait qu’elle était plus qu’urgente. C’était ce qu’on m’avait offert de mieux depuis mon arrestation et cela me remontait fortement le moral.
De retour en cellule, je demandai au gardien s’il ne pouvait pas me donner des affaires propres et si je pouvais laver les miennes quelque part (ce gardien, le plus bas dans la hiérarchie, était avec moi d’une amabilité particulière, cependant je le soupçonnais d’être l’un des voyeurs perpétuels). Pendant qu’il tirait des habits hors d’une armoire je pus enfin lire ce qui était écrit sur un des billets rouges et blancs : « attention, danger de fuite ; transport seulement menottes aux poignets ; toujours deux hommes ». Alors c’était ça ! Le gardien me donna les affaires et je fis bien attention en remontant les escaliers et comptai sept billets, mais je n’étais bien sûr pas certaine de les avoir tous vus.
Les heurs suivantes je les passai à me coiffer, c’est-à-dire à m’arracher les cheveux absolument emmêlés. Je ne les avais pas peignés depuis une semaine. Je crois que je dus en arracher plus qu’il n’en restait sur la tête et je continuai les jours suivants à les perdre par paquet.
 
Après le dîner on m’apporta un paquet en plastique d’eau savonneuse et je pus faire tremper mes affaires. Plus tard, je pus me rendre à l’étage à un grand bassin pour les rincer. Je le fis comme un escargot pour gaspiller le plus de temps possible, et lorsque le gardien retourna à l’étage inférieur, je me glissai vers une cellule à billet rouge et blanc. Ceci me renseigna ; c’était bien des camarades. Cependant parmi eux je n’aurais jamais pensé que « ce camarade » finirait en prison, c’est-à-dire en lien avec moi. Je passai le reste de la journée abattue et déprimée, et je n’arrivais pas à me défaire de ces pensées.
à suivre...
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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 16:35

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Parchemin de 14,5 X 23,5 cm, avec le sceau royal de 8 cm.
  
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Parce qu’il préférait gouverner de sa Sicile chérie, Frédéric II accordait des franchises, des libertés, aux peuples du nord des Alpes. Les Schwyzois surent en profiter, d’autant que la rivalité en la Maison des Habsbourg et celle des Hohenstaufen était déclarée.
 
Texte, traduction française :
Frédéric II, par la grâce de Dieu Empereur des Romains, Roi de Jérusalem et de Sicile, à tous les hommes de la vallée de Schwyz, à ses féaux grâce et tout bien. Ayant reçu de votre part des lettres et des messages, et agréant votre attachement et votre dévouement à notre personne, qu’ils nous ont fait connaître, nous voulons concourir favorablement et avec bienveillance à vos bonnes intentions, n’ayant pas pour peu recommandables votre dévouement et votre fidélité, d’autant plus que vous avez prouvé par des actions le zèle que vous avez toujours eu pour nous et pour l’Empire, en vous réfugiant sous nos ailes et sous celles de l’Empire, comme il convient de le faire en tant qu’hommes libres qui ne doivent hommage qu’à nous et à l’Empire. Puisque vous avez choisi de bonne et franche volonté notre domination et celle de l’Empire, nous accueillons votre fidélité à bras ouverts, et montrons à votre sincère affection la pureté de notre faveur et bienveillance, en vous prenant sous notre protection spéciale et celle de l’Empire, tant et si bien que jamais nous ne permettrons qu’on vous aliène ou vous sépare de notre domination et de celle de l’Empire ; vous donnant l’assurance sérénissime doit répandre sur ses sujets dévoués et fidèles. Jouissez de la prospérité en tout pourvu que vous nous restiez fidèles et ne nous refusiez pas vos services. Donné au siège de Faenza, l’an du Seigneur 1240, au mois de décembre.
 
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Frédéric II n’était pas comme on pourrait le penser un faible, qui face à une population d’une sombre vallée des Alpes, aurait accordé une lettre de franchise pour ne plus entendre parler d’eux. Non, notre Frédéric était un souverain éclairé et cultivé (il parlait 9 langues), il était si libéral qu’il préféra négocier avec les Maures plutôt que de faire un massacre lors de sa croisade. Il entretenait, dit-on un harem et s’habillait parfois à la mode orientale.
Lien pour en savoir plus sur le Grand et Bon Frédéric II
 
gtell
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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 17:35
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L’ajout de sauge et de lard compense la relative insipidité de la viande de veau. Ces paupiettes consacrent l’inclination des Tessinois pour les mets relevés.
 
Pour 5 personnes
Temps de préparation : 1 heure.
**************************
10 escalopes de veau aplaties de 70 g.
80 g parmesan râpé.
10 g feuilles de sauge.
10 tranches fines de lard fumé.
100 g beurre.
Sel, poivre.
1 dl fond de sauce brune.
1 dl vin rouge de Merlot
1 dl crème fraîche.
 
Préparation :
Assaisonner les escalopes.
Saupoudrer avec le fromage.
Déposer les tranches de lard et les feuilles de sauge sur la viande.
Rouler et fixer au moyen d’un cure-dents en bois.
Les faire sauter vivement.
Faire déglacer avec le vin rouge, ajouter le fond brun et laisser braiser 15-20 minutes.
Après la cuisson, passer la sauce et ajouter la crème.
Vérifier l’assaisonnement.
Saupoudrer de fromage râpé. Gratiner à la salamandre.
Servir le reste de la sauce à part.
Servir avec un risotto.
 
Boisson, Merlot
 
la Suisse gourmande
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