10 décembre 2007
1
10
/12
/décembre
/2007
23:39
Texte, traduction française : de M. M. Kern et Castella.
Au nom du Seigneur, amen. C’est accomplir une action honorable et profitable au bien public que de confirmer, selon les formes consacrées, les conventions ayant pour objet la sécurité et la paix. Que chacun sache donc que, considérant la malice des temps et pour mieux défendre et maintenir dans leur intégrité leurs personnes et leurs biens, les hommes de la vallée d’Uri, la communauté de Schwyz et celle des hommes de la vallée inférieure d’Unterwald, se sont engagés, en toute bonne foi, de leur personne et de leurs biens, à s’assister mutuellement, s’aider, se conseiller, se rendre service de tout leur pouvoir et de tous leurs efforts, dans leurs vallées et au dehors, contre quiconque, nourrissant de mauvaises intentions à l’égard de leur personne ou de leurs biens, commettrait envers eux ou l’un quelconque d’entre eux un acte de violence, une vexation ou une injustice, et chacune des communautés a promis à l’autre d’accourir à son aide en toute occasion où il en serait besoin, ainsi que de s’opposer, à ses propres frais, s’il est nécessaire, aux attaques e gens malveillants et de tirer vengeance de leurs méfaits, prêtant effectivement serment, renouvelant par les présentes la teneur de l’acte de l’ancienne alliance corroborée par un serment, et cela sous réserve que chacun, selon la condition de sa personne, soit tenu, comme il sied, d’être soumis à son seigneur et de le servir. Après délibération en commun et accord unanime, nous avons promis, statué et décidé de n’accueillir et de n’accepter en aucune façon dans les dites vallées un juge qui aurait acheté sa charge, à prix d’argent ou par quelque autre moyen, ou qui ne serait pas habitant de nos vallées ou membre de nos communautés. Si une dissension surgit entre quelques-uns des Confédérés, ceux dont le conseil a le plus de poids doivent intervenir pour apaiser le différend selon le mode qui leur paraîtra efficace ; et les autres Confédérés devront se tourner contre la partie qui rejetterait leur sentence. En outre, il a été convenu entre eux ce qui suit : si un meurtre est commis avec préméditation et sans provocation, le meurtrier, s’il est pris, doit, comme son crime infâme l’exige, être mis à mort, à moins qu’il ne puisse prouver son innocence ; et s’il s’enfuit, il ne pourra jamais revenir au pays. Ceux qui accorderaient abri et appui à ces malfaiteurs, seront expulsés des vallées jusqu’à ce que les Confédérés jugent bon de les rappeler. Si quelqu’un met volontairement le feu aux biens d’un Confédéré, de jour ou dans le silence de la nuit, il ne sera plus jamais considéré comme membre d’une de nos communautés. Et si quelqu’un, dans nos vallées, favorise le dit malfaiteur et le protège, il sera tenu de donner satisfaction à la personne lésée. De plus, si l’un des Confédérés commet un vol au détriment d’un autre ou lui cause un dommage quelconque, les biens du coupable qui pourraient être saisis dans les vallées doivent être mis sous séquestre pour servir, selon la justice, à indemniser le lésé. Au surplus, nul n’a le droit de saisir comme gage le bien d’autrui, sinon d’un débiteur ou d’une caution manifeste, et même dans ce cas, il ne peut le faire qu’avec l’autorisation spéciale de son juge. De plus, chacun doit obéir à son juge et, si besoin est, doit indiquer quel est, dans la vallée, le juge dont il relève juridiquement. Et au cas où quelqu’un refuserait de se soumettre au jugement rendu et où l’un des Confédérés subirait quelque dommage, du fait de cette résistance, tous les Confédérés seraient tenus de contraindre le dit contumace à donner satisfaction. Surgisse une guerre ou un conflit entre quelques-uns des Confédérés, si l’une des parties se refuse à rendre pleine et entière justice, les Confédérés sont tenus de prendre fait et cause pour l’autre partie. Les décisions ci-dessus consignées, prises dans l’intérêt et au profit de tous, devront, si Dieu le permet, durer à perpétuité ; en témoignage de quoi le présent acte dressé à la requête des prénommés, a été validé par l’apposition des sceaux des trois susdites communautés et vallées. Fait en l’an du Seigneur 1291 au début du mois d’août.
Il faut 699 mots en français pour traduire intelligemment le texte latin du Pacte, qui lui, s’étale sur 17 lignes et 474 mots.
Voilà pour une fois vous avez l’occasion de lire le Pacte Fédéral premier et fondateur de la Suisse.
Ah ! Encore une chose, le pacte est adopté seulement 10 jours après la mort de Rodolphe Ier de Habsbourg Empereur Romain etc. etc. Le premier roi de cette dynastie, sortie de nos territoires du côté de Aarau.