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31 janvier 2017 2 31 /01 /janvier /2017 17:57

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Les 23 victoires en grand chelem Serena Williams sont éclipsées pas les 18 de Roger Federer, comme c’est bizarre.   

Normale me direz-vous, chez les hommes c’est plus difficile, etc. Vous avez certainement raison, mais n’empêche que la gloire recouvre Serena Williams et qu’elle est aujourd’hui au sommet, seule, avec un palmarès unique et ce n’est pas fini pour cette grande dame du tennis.

Serena Williams
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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 19:23

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Que dire de cette finale de l’Open d’Australie 2017 ?

Match fabuleux, combat mémorable, l’histoire de deux grands hommes, Roger Federer et Rafael Nadal. Roger ne peut être grand sans adversaires grandioses. La liste de ses victoires égrène une liste de grands joueurs et ce n’est pas négligeable, car devenir le meilleur est peut-être facile si les adversaires sont faibles, mais en gagnant contre les meilleurs du moment, où l’on attend peut-être la victoire de l’autre, cela a une plus grande valeur. Ces moments font l’histoire d’un homme et au final c’est l’histoire avec un grand « H » qui s’écrit.

Bravo !

Le match n’est pas historique en lui-même, sauf peut-être le fait qu’il soit le retour sur les courts de tennis de Roger, après six mois d’arrêt.

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A qui était promise la victoire en ce début d’année ? Trois hommes se démarquaient de tous, il s’agissait : Andy Murray, Novak Djokovic, Rafael Nadal. Trois autres étaient possibles, jouant les troubles fêtes : Stan Wawrinka, Milos Raonic et Kei Nishikori.

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Le tournoi débute avec un Roger Federer qui s’interroge sur lui-même, cette reprise peut-elle l’amener loin ?

Son premier match est gagné contre l’Autrichien Jürgen Melzer en quatre sets. Au second tour, il affronte un autre qualifié, Noah Rubin, jeune Américain, qu’il bat en 3 sets. Le troisième tour peut être le match qui mettra fin au retour de Roger, puisqu’en face est le numéro 10 mondial Tomas Berdych qui par le passé l’a souvent dominé. Le match est un festival de réussite pour Roger qui l’emporte en trois sets en une heure et demi. La tête de série n° 5, le Japonais Kei Nishikori promettait la victoire de celui-ci avec cependant un doute avec le résultat du précédent match que Roger a gagné si facilement. Les cinq manches furent nécessaire et plus de trois heures  d’un combat acharné pour que Roger s’impose. Les quarts de finale arrivent avec le surprenant Allemand Mischa Zverev qui a sorti le numéro 1 mondial Andy Murray. Mais Federer n’est pas impressionné et la victoire lui revient en trois sets et en une heure 32.

La demi-finale arrive ! La Suisse est en ébullition. Cette excitation, parce qu’il y aura obligatoirement un Suisse en finale de l’Open d’Australie, en effet, Roger rencontre Stan en demi-finale. Lequel des deux sera le finaliste, la question fait les titres des journaux et les conversations des bistrots. Le combat peut commencer avec des avis divisés dans les chances de Roger.

Cinq sets sont nécessaires à Federer pour battre Stan le numéro 4 mondial, un combat insoutenable, intense, qui propulse Federer pour sa 6e finale à Melbourne. La question est posée, est-ce le meilleur pour battre Rafael Nadal qui a si souvent battu Roger ? Ne valait-il pas mieux un Stan plus solide ?

Les interrogations continuent à s’aligner dans les journaux.

La finale de rêve, les deux « frères ennemis », les « meilleurs ennemis », les propos sont tous pour nous dire que la finale sera très belle et grandiose, avec la promesse que les deux amis vont tout donner pour que la fête soit belle. Elle l’a été !

Cinq manches (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3) et 3 h 37. Le public majoritairement favorable à Federer tressaille à chaque fois que Roger perd un point et éclate bruyamment à chaque point gagné. Federer plus offensif gagne de peu le match.

À 35 ans il gagne son 18e tournoi du Grand Chelem, à l’âge où les autres tennismans sont à la retraite au même âge. La performance est remarquable et louée par tous les anciens champions devenus consultants du tennis pour des télévisions. Tous glorifient le champion, tous n’ont plus de mots pour dire qui est Roger Federer. Mais n’oublions pas le grand champion qu’est lui aussi Rafael Nadal.

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Roger Federer surclasse tous les sportifs suisses, de toutes les disciplines, en termes de victoires et de renommée.

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La Suisse peut quand elle le veut lui dresser une statue, l’élever haut dans sa reconnaissance et gratitude, d’avoir porté haut les couleurs du pays et de ne pas s’être établi à Monaco. Mais voilà, la Suisse n’est pas de ce genre-là, elle attendra peut-être la disparition de Roger Federer pour une statue, la Suisse n’aime pas les têtes qui dépassent.

 

Le rayonnement mondial est total, Roger Federer est connu partout

GTell

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26 janvier 2017 4 26 /01 /janvier /2017 16:47

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Voilà, depuis quelques mois, j’ai remarqué que les people et autres sportifs, utilisent « voilà » à chaque réponse, en début de phrase, au milieu et à la fin, voilà.

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« Euh, voilà, en face de nous nous avions une équipe solide, voilà. Et je… voilà, ils ont gagné, voilà ! »

 

« Voilà, le film est une œuvre personnelle, voilà, on joue comme si, oui voilà, c’est juste, avec beaucoup de sentiments ! »

Voilà, voilà, acteurs, sportifs, animateurs et gens de la rue, tous utilisent ce « Voilà » qui n’a rien à y faire. Je préfère encore le « euh », court ou long, qui débute les phrases, qui lui a un plus long passé.

Le « euh » est plus sympa, il marque un temps de réflexion avant de donner une réponse intelligente ou pas. Mais ce « Voilà » n’est qu’une aberration, il n’a pas lieu d’être dans la conversation. D’où vient-il ? Pourquoi est-il ainsi employé à tout moment. Heureusement que les journalistes s’abstiennent de l’utiliser. Quoique le temps passant, il fort possible qu’un jour ou l’autre, un journaliste se croira obligé de parler comme le reste de son entourage.

D’autres que moi l’on remarqué : c’est ici !

GTell

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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 18:06

 

Les journaux s’affolent ces jours-ci en raison de la candidature de la Suisse (deux sites) pour l’organisation des Jeux Olympiques d’Hiver 2026.

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Soyons raisonnable et ne nous emballons pas comme l’avait été Sion pour sa candidature à l’organisation des Jeux de 2006.

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La question primordiale, la Suisse peut-elle obtenir les Jeux ?

Notre système économique libéral, fait que les entreprises privées se doivent de financer de telles manifestations, certes avec le soutien des villes, des cantons et de la Confédération pour une moindre participation. Si les montants sont trop élevés, ou simplement jugé comme tel, le peuple doit donner son accord, les risques étant élevés d’un refus, le financement n’est pas certain.

Puis en contrepartie du financement par les entreprises privées, celles-ci voudront un retour sur investissement non négligeable qui fera l’enrichissement des plus riches, comme toujours.

Les infrastructures et installations pour un tel raout sont-ils suffisants ?  A mes yeux, non !

Même en multipliant les sites sur plusieurs régions et canton, il faudra construire des hôtels, des patinoires et bien plus encore. En sommes-nous capable, probablement oui, mais une fois la manifestation finie, pourrons-nous rentabiliser tout cela ?

 Historiquement, la Suisse a organisé par deux fois les Jeux Olympiques d’hivers, les deux fois à Saint-Moritz. La première fois des Jeux Olympiques d’hiver ne seront pas organisés par le pays qui obtenait les Jeux d’été. En effet, Amsterdam organisait les Jeux d’été en 1928 et comme le pays n’a pas de montagne, il fallait trouver un autre pays pour les Jeux d’hiver. Le règlement de l’époque disait que le pays organisateur des Jeux d’été, organisait aussi ceux d’hiver, la même année.

JO 2026 en Suisse ???

La Suisse fut choisie avec comme ville hôte, Saint-Moritz. On retient que cette année-là, le thermomètre grimpa jusqu’à 25° en Engadine ce qui était un sacré problème pour les compétiteurs et les organisateurs.

La deuxième fois, Saint-Moritz se voyait ville organisatrice pour les premiers jeux d’après-guerre.

La Suisse, pays neutre, n’ayant que peu souffert du conflit avait toutes ses infrastructures debout pour un tel événement. C’était, pour le pays, presque une punition, comme l’avait été le séjour des GI’s aux sports d’hiver dans notre pays en 1945-1946, ceux-ci profitant de nos montagnes et d’une gratuité imposée.

JO 2026 en Suisse ???

L’organisation pouvait encore être dans les possibilités du pays d’accueillir les 28 nations participantes. L’Allemagne et le Japon étant exclus des Jeux.

Par la suite, les Jeux Olympiques d’hiver sont de plus en plus grands, de plus en plus coûteux, avec des scandales qui régulièrement arrivent aux oreilles des gens. Les budgets sont à chaque fois plus élevés, ce qui exclue une petite ville d’une petite région d’un petit pays à prétendre obtenir l’organisation de tels Jeux.

D’après moi il n’est pas envisageable que l’on octroie les Jeux Olympiques à la Suisse, cela couterait trop cher au Peuple. Si la rentabilité et l’équilibre des comptes n’ont pas lieu, le peuple comme toujours en fera les frais.

Mais la dynamique qu’engendre cette envie d’obtenir les Jeux d’hiver, est pourtant très enthousiasment pour beaucoup de personnes, que les Jeux font encore rêver.

À suivre dans nos journaux ce qu’il adviendra de cette envie.

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19 janvier 2017 4 19 /01 /janvier /2017 17:21

Ce suisse fantasque est peu connu du public. Cependant, sa découverte ou la mise en lumière de ses affirmations sont connues de « presque » tous.

Du noir éclairé

En premier lieu il est connu comme étant l’astrophysicien qui a découvert le plus de supernovæ. Tantôt génial, tantôt bouffon, il est aussi célèbre pour ses mots, comme le fameux Spherical bastards « Cons sphériques ». Soit il se considérait comme supérieurement génial, soit sa folie l’était.

Du noir éclairé

Mais son postulat sur la matière noire, en 1933, n’a pas convaincu grand monde, cependant quarante ans plus tard, on mettait en lumière l’importance de cette matière et son nom revint en avant pour ne plus jamais être oublié, que le découvreur de la matière noire était Fritz Zwicky.

Pour en savoir plus, ici.

 

Ou celui-ci en anglais.

Du noir éclairé
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12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 17:35

À mes suiveurs, à ceux qui par hasard passent sur mon blog ces jours, je vous souhaite tous mes vœux habituels que l’on s’applique à émettre presque automatiquement, sans la sincérité qui serait de mise, si l’on avait un peu de religion. De nos jours, ce sont les commerçants qui bénéficient de toutes nos faiblesses que l’on a envers nos proches, qui recevront cadeaux et formules depuis longtemps apprises et ressorties sans réfléchir : Joyeux Noël et Bonne Année !

Vœux de fin d’année 2016

Et cette pause de fin d’année est la bienvenue. Oui, j’ai dit « pause », qui signifie bien un arrêt temporaire qui annonce en même temps une reprise, qui une fois passé les fêtes, sera certainement tout aussi intéressante que précédemment.

GTell

P.S. J’ai pris rendez-vous pour une opération de l’œil gauche en janvier, j’espère que ma vision nouvelle sera plus aigüe en 2017 et mes articles plus clairs.

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7 décembre 2016 3 07 /12 /décembre /2016 18:04

La fête d’Unspunnen

[Cet été (2016), au mois d’août, à Estavayer c’est tenu la Fête fédérale de lutte et jeux alpestres. Sport national, la lutte tient le haut du spectacle et aussi le lancer de la pierre d’Unspunnen. Aujourd’hui ces jeux sont codifiés, encadrés, cela avec une certaines grandiloquence, les officiels, les gens en costumes « historiques », avec un fond de musique folklorique craché par les haut-parleurs. Mais avant cette organisation très bien huilée, la Fête des jeux alpestres avait commencé plus simplement et probablement avec plus d’humilité dans l’esprit de tous. Mais quand même, le patriotisme était « obligatoire », la première fête a eu lieu en 1805, puis la deuxième en 1808. Le texte ci-dessous est tiré d’une brochure éditée par la Fédération nationale des Costumes suisses pour célébrer leurs 20 ans d’existence.]

La fête d’Unspunnen

(1946) Les vingt ans de la Fédération nationale des Costumes suisses méritent d’être célébrés d’une manière mémorable. À la cérémonie, sans réserve ni exception, tous les fédérés sont conviés. Ce n’est pas au hasard qu’Unspunnen leur est assigné pour rendez-vous. Le lieu a été consacré par l’histoire ; on s’y réunissait jadis, tant la prairie se prêtait aux assises populaires. Toutefois celles qu’on y tint en 1805 et 1808 avaient une signification nouvelle. Quelques années auparavant, la Confédération avait sombré dans le désarroi ; l’invasion française était venue dicter des lois à ceux qui n’en avaient jamais reçu d’autrui. En dépit d’un héroïsme farouche, les cantons avaient subi le joug, après de sanglantes batailles. Certes, des fautes nombreuses s’étaient commises ; les Suisses, divisés de maintes manières, avaient perdu l’homogénéité d’antan. Mais la patrie souffrait. Quand la paix lui fut rendue, des gens de cœur lui apportèrent leurs forces morales en offrande, comme ils lui avaient voué naguère leur courage. Un patricien bernois qui avait lui-même combattu à Neuenegg en 1798 et devait devenir le premier président de la Société suisse d’histoire, l’avoyer Frédéric de Mulinen, réalisa l’idée généreuse d’une fête alpestre où le peuple des montagnes, des campagnes et de la ville communieraient dans le même amour du pays. Ainsi naquit la Fête des bergers d’Unspunnen.

Le 17 août 1805, accouraient les montagnards et les armaillis de l’Oberland, des Waldstätten et même d’Appenzell. Les sénateurs de Berne et de bien d’autres villes, accompagnés de la plus élégante société, arrivèrent en équipage ou en bateau à Interlaken, simple petit village, enfoui sous des noyers centenaires. À 7 heures ½ du matin, un cortège coloré partit du château pour monter à la prairie d’Unspunnen, au pied d’une tour en ruine. D’abord marchaient les tireurs, puis les joueurs de cor, les lutteurs, les chanteurs et chanteuses, les arbitres et les magistrats, enfin les organisateurs et les citadins en visite. Dans un amphithéâtre de verdure – et que nous devrons délaisser parce que les installations électriques l’ont défiguré -, la fête se déroula, ouverte au son des fanfares. Le jet du boulet n’était rien, il ne pesait que 36 livres ! [16,33 kg] La pierre que les bergers balançaient sur l’épaule et qu’ils lançaient à dix pas pesait 184 livres [83,46 kg]; c’était une autre affaire. Dans la lutte, un Oberlandais fit des prodiges ; il brandit son adversaire comme une plume et le soûla de pirouettes avant de le précipiter au sol. Après le pique-nique (des tentes avaient été dressées pour les hôtes de marque), les danses commencèrent ; un homme de l’Emmenthal se fit admirer pour son adresse extraordinaire : une bouteille de vin sur la tête, il dansa « l’Allemande » sans verser une goutte du flacon ! La distribution des prix fut confiée à la landammann de Watteville, secondée par Mesdames de Freudenreich et de Graffenried, tandis que l’avoyer en charge de Mulinen, l’ancien landammann de Watteville et le bailli Thormann, procédaient à la proclamation des lauréats, appelés à la tribune par deux hérauts d’armes.

L’enthousiasme avait été grand, la réussite complète. L’avoyer avait trouvé l’appui de ses pairs et la collaboration dévouée des peintres Wagner, ordonnateur de la fête, et König, qui en fut le quartier-maître. Une souscription avait permis de faire dignement les choses. Et l’on entendait ériger la fête en institution permanente. De sorte que l’an 1808, et à la même date (le « jour de Berthold », c’est-à-dire l’anniversaire de Berthold V, duc de Zaechringen, qui avait fondé Berne et qui passait à tort pour avoir bâti le château d’Unspunnen), vit affluer une foule plus nombreuse encore. Afin de dégager nettement les principes de ces Olympiques alpestres, le programme proclamait que le but était de « rapprocher entre elles les diverses classes sociales de tous les cantons, de stimuler l’entente entre les Suisses, de rétablir les jeux, us et coutumes nationaux, de remettre en honneur le chant populaire ». C’était afficher ce que le « Peuple des costumes » réalise aujourd’hui. L’avoyer de Mulinen et tous ses amis méritent de prendre rang parmi les ancêtres spirituels de la Fédération qui atteint ses vingt ans. Le bailli Thormann, l’ordonnateur Wagner, le quartier-maître König furent à la peine, mais ne le regrettèrent pas.

Son Altesse royale le prince héritier de Bavière arriva incognito, le duc de Montmorency, le comte de Grammont* accompagnaient Mmes de Staël et Vigée-Le Brun.

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[*Sans le prénom il est difficile de dire qui est ce comte !]

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Dans des pages célèbres, la baronne a relevé le souvenir de la journée :

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« On a beaucoup parlé d’un air joué par le cor des Alpes, et dont les Suisses recevaient une impression si vive qu’ils quittaient leurs régiments, quand ils l’entendaient, pour retourner dans leur patrie. On conçoit l’effet que peut produire cet air quand l’écho des montagnes le répète. Le soir qui précéda la fête, on alluma des feux sur les montagnes ; c’est ainsi que jadis les libérateurs de la Suisse se donnèrent le signal de leur sainte conspiration. Et les montagnes qui, pendant la nuit, ressemblent à de grands fantômes, apparaissaient comme l’ombre gigantesque des morts qu’on voulait célébrer. »

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« Lorsque la foule des spectateurs fut réunie », et que Madame Vigée-Le Brun, qui était peintre, comparaît à un champ de marguerites, « on entendit venir de loin la procession de la fête, procession solennelle en effet, puisqu’elle était consacrée au culte du passé. Les magistrats paraissaient à la tête des paysans ; les hallebardes et les bannières de chaque vallée étaient portées par des hommes à cheveux blancs. »

Quand ils parurent, les deux illustres amies étaient si émues qu’elles se serrèrent la main « sans pouvoir dire un seul mot ». Les jeux commencèrent, les récompenses suivirent, les hymnes s’élevèrent, le ranz des vaches se fit entendre. Puis la joie se répandit de groupe en groupe et l’on dansa. « Cette fête m’a donné l’idée de la vie », conclut Mme Vigée-Le Brun qui pendant que Mme de Staël se promenait avec le duc de Montmorency, se mit à faire des esquisses, tandis que M. de Grammont tenait sa boîte au pastel.*

 

[* On sait que de ces esquisses a surgi un tableau que le prince de Talleyrand se fit un plaisir d’acquérir et qui est aujourd’hui parmi les collections du Louvre.]

En dépit des intentions premières, cette apothéose patriotique n’eut pas de lendemain. En 1895 et en 1905 cependant, la tradition fut reprise. Mais l’esprit avait changé, l’on pensait davantage à distraire les villégiateurs d’Interlaken, devenu station d’étrangers, qu’à cultiver les principes de l’avoyer d’autrefois. Le cortège montrait des déesses et des elfes, des papillons et des lacustres, des druides,… des vélos et des automobiles ! Epoque bizarre dont nous sommes plus loin que de 1805.

C’est à l’inspiration première que nous voulons revenir. Elle était belle, elle était bonne. Elle est actuelle. Certes, nous aurons moins d’altesses et d’excellences, ou du moins elles seront avec nous, dans nos rangs, non point séparées du peuple, mais unies à lui, en sorte que l’idée des premiers inspirateurs vivra comme ils eussent désiré qu’elle grandît. Nous aurons nos lutteurs, nos joueurs de cor, nos arbalétriers, nos bannerets. Sur la même prairie, la race des bergers déploiera ses traditions autochtones, ses chants et ses danses. Et les plus hauts magistrats, ceux que nous nous sommes donnés librement, par notre constitution démocratique, seront au milieu de nous.

Car nous allons ensemble la main dans la main. L’union que nous avons retrouvée nous ne la laisserons pas dissoudre. Petit peuple d’un petit pays, nous avons aussi une civilisation nouvelle, notre siècle verra le printemps succéder à l’hiver. Le vieux tronc n’est pas mort ; les branches pourries s’émondent et les jeunes pousses reverdissent. Il faut respecter les racines. On ne doit pas dire que l’âge d’or ne reviendra plus. Il nous appartient, il est devant nous. À nous de le saisir ! Nous irons à Unspunnen.

 

Le Comité central.

La Fédération nationale des costumes suisses 1926-1946

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30 novembre 2016 3 30 /11 /novembre /2016 16:43

La découverte de l’Alabama

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Au cours d’incursions, limitées par sécurité à une quinzaine de minutes, les plongeurs-démineurs de la Circé réalisent un film vidéo du site. On y découvre l’épave très ensouillée, cernée par une dune de sable. Un plan sommaire mais suffisamment explicite est également dressé, où figurent des canons, des ancres, une cheminée, des assiettes éparpillées à même le fond et des débris de tissu émergeant des sédiments. Dans sa partie haute, le gisement sur lequel personne n’ose encore mettre le nom d’Alabama, dépasse d’à peine trois mètres du fond de sable et, chose curieuse, une grande partie de l’épave apparaît recouverte d’un épais tapis de coquilles de moules vides.

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La découverte reste à peu près secrète et le dossier est confié avec l’aval de la Direction des recherches archéologiques sous-marines du ministère de la Culture, au commandant Guérout. Ce dernier, bien connu pour ses précédentes campagnes de fouilles sous-marines (en particulier sur l’épave génoise de Villefranche, la Slava Rossilli à l’île du Levant, la flûte La Baleine à Port-Cros ou le vesseau Le Patriote en Egypte), s’attache avant tout à déterminer l’identité de l’épave retrouvée. Il analyse la répartition et les caractéristiques des objets découverts sur le site : la coque en bois, les fragments de mâts, le charbon, la cheminée et la claire-voie, les pièces d’artillerie et surtout trois assiettes manufacturées dans les ateliers du Stafforshire. Pas de doute, en décembre 1984, on en est sûr : l’épave retrouvée est bien celle de l’Alabama !

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Dans le microcosme de l’archéologie sous-marine, la nouvelle de la découverte, vite éventée, fit rêver. À soixante mètres sous la surface, loin des effets ravageurs de la houle, le navire pouvait s’être relativement bien conservé.

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Le commandant Guérout, homme de passions, décida alors de consacrer l’essentiel de son énergie et de son temps à ce qui peut devenir le projet-phare de la décennie en matière d’archéologie sous-marine « industrielle ». Pour l’ancien pacha du Triton, le bâtiment de plongée profonde de la Royale, l’opération Alabama doit pouvoir jouer le rôle d’une vitrine du savoir-faire français en matière d’intervention sous la mer tout en dynamisant les énergies. L’approche ici se veut rigoureuse, objective, scientifique : pas d’appropriation privée du produit des fouilles, pas de surenchère médiatique. Le Titanic a divisé Français et Américains. L’Alabama peut les réconcilier. Des deux côtés de l’Atlantique, des liens se nouent. De ces contacts s’ébauchent peu à peu les contours d’un projet fou : renflouer l’Alabama !

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Dès l’automne 1987, se constitue à Washington une équipe scientifique composée de chercheurs français, américains et anglais. Une autre, de droit français, se crée à Paris sous la présidence de Mme Ulane Bonnel, de l’Académie de Marine, présidente de la Commission française d’histoire maritime, à la double nationalité, française et américaine. Parmi les membres fondateurs : M. William Wright, le descendant de Raphael Semmes…

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Certes, les outrages de la mer et du temps, sans même évoquer les dégâts occasionnés par le feu du Kearsarge, peuvent irrémédiablement condamner ce qui n’est encore qu’une idée motrice. C’est pourquoi depuis le début du mois de mai 1988, des plongées d’observation ont lieu lors des « créneaux » laissés par le courant, à seule fin de dresser un « état des lieux » aussi précis que possible tout en recourant aux techniques les plus fines de la vidéo photogrammétrie. S’il se révèle à l’issue de cette première campagne de documentation que la carène, les structures du navire peuvent subir les contraintes d’un renflouement et si le montage financier l’autorise, rien n’interdit d’imaginer alors un jour prochain le retour en surface de l’Alabama. L’industrie du sauvetage est coutumière du miracle et en la matière les vrais obstacles relèvent plus de l’économique que de la technologie. Exemple parmi d’autres, en 1966, la firme hollandaise Van den Tak renflouait de cinquante-deux mètres de profondeur un cargo danois de quatre mille deux cents tonnes (plus de quatre fois l’Alabama), le Martin S, coulé au large du Groenland, contrée sans grand-chose à envier au Cotentin pour la violence de ses dépressions.

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Alabama [2]

Plongée dans le mythe

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Mardi 24 mai 1988. À soixante mètres sous la surface, tâtonnant dans la nuit liquide, le cerveau déjà embué par les premiers effets d’une ivresse des profondeurs toujours menaçante, nous découvrons enfin, les yeux écarquillés, l’épave fameuse à laquelle nous avons tous tant rêvé depuis dix ou quinze ans. L’Alabama ! Ce seul mot résonne dans nos têtes alors qu’avec des gestes précautionneux, nous nous déhalons plus que nous ne nageons le long d’un bordé émergeant du sable où naguère Semmes et les siens avaient dû s’accouder à plus d’une reprise pour mieux toiser l’ennemi…

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L’épave nous semble très vaste et, comme une maison hantée, n’a d’abord que des mystères à offrir. À ce stade des explorations et compte-tenu de la profondeur, il est exclu de vouloir la reconnaître d’un coup, de la poupe à l’étrave. Les faisceaux de nos lampes révèlent un peu partout un extraordinaire fouillis d’objets où, dans des trous d’ombre, l’éclat du bronze et du cuivre palpite comme de l’or.

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Au centre du gisement, la cheminée, absolument intacte, pointe vers la surface. Trois plongeurs pourraient s’y tenir à l’aise. Ici et là, des canons basculés appuient de tout leur poids sur ce qui est peut-être le pont supérieur. Nos palmes soulèvent des nuages et la faible visibilité nous oblige à dérouler des filières, précieux fils d’Ariane qu’il ne faut quitter sous aucun prétexte. Là-bas, dans le noir, un vieux chalut déploie patiemment ses pièges… Mais l’air de nos bouteilles s’épuise ! Les minutes filent, trop rapides. À la quatorzième, alors que nous voudrions tant rester, il faut remonter. Impérativement. S’arracher à la torpeur, à l’ivresse qui gagne malgré le froid, à l’hypnose peut-être d’une véritable incursion dans l’Histoire. En surface, tandis que sur la côte les contreforts lointains de La Hague s’estompent dans un camaïeu de gris et de coulées fauves, les mots s’avèrent impuissants à décrire les sensations ressenties. Nous savons seulement que ces premières plongées sur l’Alabama marquent le début d’une grande aventure.

Une épave fascinante et convoitée, par Patrice Enault. (L’auteur de ce texte a participé à une campagne de plongée sur l’épave du navire.)

Bibliographie : Charles Grayson Summersell : CSS Alabama, Builder, Captain, and Plans : the University of Alabama Press. Cet ouvrage présente une bibliographie très complète sur le sujet.

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[Commentaires : Voilà, c’est fini pour vous et moi, des aventures autour du CSS Alabama, navire corsaire réputé. Le sujet est bien vaste au regard des livres et des sites Internet qui nous parlent de ce navire devenu mythique. Après la découverte et les premières plongées, il est apparu qu’un renflouement était exclu. Reste les objets qui ont valeurs de témoignage et pouvant, bien sûr faire le bonheur d’un musée. Je vous donne un lien permettant de voir quelques objets retirés des fonds obscursObjets

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Vous aurez suivi l’Alabama de Liverpool à Cherbourg en passant par Genève. Vous aurez peut-être remarqué le nom du capitaine Semmes, qui est un palindrome. Vous aurez rêvé de navigué dans les mers chaudes à la poursuite de navires, de combats épiques, tous cela à la lecture du premier Arbitrage de l’Alabama, Genève 1872.]

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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 17:01

[À la question que l’on se pose après avoir suivi les actes des uns et des autres, jusqu’à la décision finale du tribunal d’arbitrage, qu’est devenu l’Alabama après son naufrage ? Je ne pouvais laisser mes suiveurs dans le noir et la logique veut que l’on se penche ensemble sur l’aventure, sur la suite, des récits qui concernent le célèbre navire, bien que cela n’ait plus rien à voir avec la Suisse. La suite sera nommé simplement par : Alabama]

La recherche du lieu du naufrage

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Où gît exactement l’Alabama ? La question a toujours fasciné les historiens et, pour des raisons peut-être plus prosaïques, les chasseurs d’épaves. Dès le soir du combat, à la demande de l’empereur Napoléon III, l’amiral Dupouy écrivait : « Le combat a eu lieu à quinze milles au Nord, Nord-Est du môle du fort central de la digue. L’Alabama a coulé dans le Nord, Nord-Ouest de ce même fort à huit milles. » Touchante imprécision… Curieusement, malgré la foule réunie devant la scène, pas un observateur n’a apparemment songé à prendre des relèvements précis.

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L’amiral Porter, dans son Histoire de la guerre civile américaine sur mer (1886) s’applique le premier à lever une carte du naufrage. Mais l’échelle inadaptée et l’imprécision des données ne la font cependant considérer que comme un indice supplémentaire. Toutefois, ce dernier, et d’autres éléments patiemment recoupés d’après les documents d’archives, suffisent pour qu’en juillet 1962, une équipe de spécialistes du Service hydrographique de la Marine entreprenne – semble-t-il pour la première fois – une campagne de prospection in situ, pour une durée hélas limitée à trois jours.

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La compilation des écrits d’époque donne deux positions « probables » :

  • À 335°5’ et 6,0 milles de la vigie du Homet ;
  • À 331°5’ et 6,6 milles de la vigie du Homet.

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Mais, ainsi que l’indique dans son rapport le responsable de l’opération : « La date ancienne du naufrage, l’incertitude sur sa position et la nature de l’épave rendent à peu près nulle la probabilité de la découverte de celle-ci, qui n’a d’ailleurs aucun intérêt hydrographique. »  De fait, à l’issue des trois jours de sondages et d’explorations au sonar, trois nouvelles épaves sont reconnues et portées au fichier du Service hydrographique, mais aucune d’entre elles ne présente les caractéristiques de la « cible »…

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Un trésor à bord ?

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Cette carence rend les prospections difficiles dans une zone où, de surcroit, les vestiges de deux guerres encombrent les fonds.

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Que Semmes ait à chaque prise fait passer à son bord tout ce que sa victime pouvait transporté de précieux ne fait pas l’ombre d’un doute, et son journal est truffé de réflexions désabusées sur ce goût du lucre qui caractérise selon lui la psychologie nordiste. La prise de l’Ariel, par exemple, donne lieu à l’embarquement de trois coffres de valeurs à bord de l’Alabama et il est à peu près indéniable qu’en arrivant à Cherbourg, le corsaire était un treasure-ship de la plus belle espèce.

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Mais la lecture des rapports et de la correspondance diplomatique montre – hélas, pour les chercheurs de trésors – que l’Alabama n’est probablement pas allé au combat les cales pleines. La veille du duel, les membres de l’équipage ont dû remettre à M. Bonfils, consul des Confédérés à Cherbourg, leurs objets de valeur avec l’adresse de leur famille. Le même jour, le commandant de l’Alabama a déposé pour vingt mille dollars en lingots d’or à la douane (qui les consigna). Semmes avait dans sa cabine quarante-cinq chronomètres de marine soigneusement entretenues, provenant des navires capturés. Il exprima le désir de les vendre à des commerçants de Cherbourg mais l’autorité militaire du port s’y opposa. Sont-ils restés à bord ? Dans un rapport du 22 juin 1864 tendant à démontrer la collusion ayant existé entre John Lancaster, le propriétaire du yacht anglais Deerhound qui assista de près à l’affrontement, et les hommes de l’Alabama, Dayton, le ministre américain à Paris affirme que « Semmes fit porter à bord du Deerhound des chronomètres à trois heures du matin le jour du combat, après avoir au préalable mis en sécurité pour cent vingt mille francs en bijoux et valeurs »…

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Reste qu’avec ou sans trésor, l’épave mystérieuse continue de fasciner et au fil des années, les fonds d’archives locaux se voient épisodiquement saisis de demandes tendant à déterminer la position réelle de l’Alabama.

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Alabama

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Reste qu’avec ou sans trésor, l’épave mystérieuse continue de fasciner et au fil des années, les fonds d’archives locaux se voient épisodiquement saisis de demandes tendant à déterminer la position réelle de l’Alabama.

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Certains chercheurs s’acharnent. Des Anglais, de Américains tel l’écrivain Clive Cussler, auteur du best-seller Renflouez le Titanic ! [Le livre est beaucoup mieux que le film. Opinion personnelle.] et grand découvreur d’épaves historiques. Cussler passe huit jours à Cherbourg en 1984 sans parvenir à obtenir des autorités militaires l’autorisation de ratisser au sonar latéral la zone probable du naufrage, pour cause de sous-marins nucléaires…

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La présence de Cussler et de son équipe à Cherbourg n’est évidemment pas passée inaperçue dans la Royale. Cela n’a pas manqué d’exciter l’ardeur des équipages de chasseurs de mines basés dans le port. La présence quasi mythique de l’épave mystérieuse quelque part dans le nord des digues, prend de plus en plus chez eux l’allure d’une insupportable provocation. Si le sonar de coque ultra-performant des chasseurs peut détecter une simple boite de conserve posée par soixante mètres de profondeur, pourquoi échouerait-il à repérer un grand navire en bois que le fond de sable n’a probablement pas entièrement englouti ?

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C’est peut-être ce genre de réflexions qu’a en tête le commandant Duclos lorsque le 30 octobre de la même année, son navire, le chasseur de mines Circé, appareille du port militaire pour entreprendre au sonar de coque le balayage systématique de la « zone d’incertitude ». Moins de trois heures plus tard, l’opérateur-sonar annonce la présence d’un grand gisement, apparemment en bois, d’environ 70 mètres de long, 9 de large, reposant par 58-60 mètres de fond par le travers de Querqueville.

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 17:05
Arbitrage de l’Alabama Genève 1872 [La Décision]
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