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Que dire de cette finale de l’Open d’Australie 2017 ?
Match fabuleux, combat mémorable, l’histoire de deux grands hommes, Roger Federer et Rafael Nadal. Roger ne peut être grand sans adversaires grandioses. La liste de ses victoires égrène une liste de grands joueurs et ce n’est pas négligeable, car devenir le meilleur est peut-être facile si les adversaires sont faibles, mais en gagnant contre les meilleurs du moment, où l’on attend peut-être la victoire de l’autre, cela a une plus grande valeur. Ces moments font l’histoire d’un homme et au final c’est l’histoire avec un grand « H » qui s’écrit.
Le match n’est pas historique en lui-même, sauf peut-être le fait qu’il soit le retour sur les courts de tennis de Roger, après six mois d’arrêt.
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A qui était promise la victoire en ce début d’année ? Trois hommes se démarquaient de tous, il s’agissait : Andy Murray, Novak Djokovic, Rafael Nadal. Trois autres étaient possibles, jouant les troubles fêtes : Stan Wawrinka, Milos Raonic et Kei Nishikori.
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Le tournoi débute avec un Roger Federer qui s’interroge sur lui-même, cette reprise peut-elle l’amener loin ?
Son premier match est gagné contre l’Autrichien Jürgen Melzer en quatre sets. Au second tour, il affronte un autre qualifié, Noah Rubin, jeune Américain, qu’il bat en 3 sets. Le troisième tour peut être le match qui mettra fin au retour de Roger, puisqu’en face est le numéro 10 mondial Tomas Berdych qui par le passé l’a souvent dominé. Le match est un festival de réussite pour Roger qui l’emporte en trois sets en une heure et demi. La tête de série n° 5, le Japonais Kei Nishikori promettait la victoire de celui-ci avec cependant un doute avec le résultat du précédent match que Roger a gagné si facilement. Les cinq manches furent nécessaire et plus de trois heures d’un combat acharné pour que Roger s’impose. Les quarts de finale arrivent avec le surprenant Allemand Mischa Zverev qui a sorti le numéro 1 mondial Andy Murray. Mais Federer n’est pas impressionné et la victoire lui revient en trois sets et en une heure 32.
La demi-finale arrive ! La Suisse est en ébullition. Cette excitation, parce qu’il y aura obligatoirement un Suisse en finale de l’Open d’Australie, en effet, Roger rencontre Stan en demi-finale. Lequel des deux sera le finaliste, la question fait les titres des journaux et les conversations des bistrots. Le combat peut commencer avec des avis divisés dans les chances de Roger.
Cinq sets sont nécessaires à Federer pour battre Stan le numéro 4 mondial, un combat insoutenable, intense, qui propulse Federer pour sa 6e finale à Melbourne. La question est posée, est-ce le meilleur pour battre Rafael Nadal qui a si souvent battu Roger ? Ne valait-il pas mieux un Stan plus solide ?
Les interrogations continuent à s’aligner dans les journaux.
La finale de rêve, les deux « frères ennemis », les « meilleurs ennemis », les propos sont tous pour nous dire que la finale sera très belle et grandiose, avec la promesse que les deux amis vont tout donner pour que la fête soit belle. Elle l’a été !
Cinq manches (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3) et 3 h 37. Le public majoritairement favorable à Federer tressaille à chaque fois que Roger perd un point et éclate bruyamment à chaque point gagné. Federer plus offensif gagne de peu le match.
À 35 ans il gagne son 18e tournoi du Grand Chelem, à l’âge où les autres tennismans sont à la retraite au même âge. La performance est remarquable et louée par tous les anciens champions devenus consultants du tennis pour des télévisions. Tous glorifient le champion, tous n’ont plus de mots pour dire qui est Roger Federer. Mais n’oublions pas le grand champion qu’est lui aussi Rafael Nadal.
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Roger Federer surclasse tous les sportifs suisses, de toutes les disciplines, en termes de victoires et de renommée.
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La Suisse peut quand elle le veut lui dresser une statue, l’élever haut dans sa reconnaissance et gratitude, d’avoir porté haut les couleurs du pays et de ne pas s’être établi à Monaco. Mais voilà, la Suisse n’est pas de ce genre-là, elle attendra peut-être la disparition de Roger Federer pour une statue, la Suisse n’aime pas les têtes qui dépassent.
Le rayonnement mondial est total, Roger Federer est connu partout