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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:02

Imaginons qu’aujourd’hui ces lois soient appliquées. Déjà, il faut considérer qu’il y a plus que le dimanche où l’on doit suivre un office religieux, il y a toutes les fêtes religieuses et il y en a beaucoup.


[1] Il vous est fait obligation d’aller à l’office et d’être dévot et d’espionner ses voisins pour qu’ils ne tombent pas dans le pêché. C’est charité que de les admonester dès qu’ils fautent.

[2] [7] Le chef de famille doit enseigner à ses enfants au sens large, la religion, toutes servantes et serviteurs ne sont que des enfants, voir sa femme aussi et donc il, le chef de famille, a devoir d’obliger et corriger et forcer et pourquoi pas de frapper ses enfants pour qu’ils apprennent le catéchisme de façon très chrétienne. 

 Bien sûr, pas question de faire appel aux sorciers pour améliorer santé et autre mal quotidien. Comme on le sait déjà, l’Helvétie a été le pays en Europe qui a le plus brûlé de sorciers et sorcières et ceci plus longtemps en nombres de siècle.

[11] Il est interdit de jouer. Jouer est mal, jouer n’est pas religieux, ou si oui, c’est le jeu de dés des romains qui jouent le manteau du Christ et c’est mal. Donc jouer est associé à ceux qui tuèrent le Christ et aussi à Judas. Pas de demi-mesure, le jeu, l’argent est mal.

[13] Pour les enfants, les coups et sévices sont autorisés pour le bien de tous. Surtout qu’ils apprennent qu’il y a qu’une autorité, celle qui est au-dessus d’eux, c’est-à-dire tout le monde.

[15] Chaque bien fait de l’église doit servir à plus pauvre que vous. N’oubliez jamais qu’il vous sera rendu au centuple au Paradis.

[20] Attention à la boisson qu’il est obligatoire de boire seul et sans être vu au risque d’être dénoncé comme incitateur.

[21] Vous possédez de vieux habits rapiécés, c’est très bien, on vous considérera ainsi et vous ne lorgnerez pas sur ceux qui ont de meilleurs habits que vous. De même, vous construirez plutôt une cabane en rapport avec votre condition d’inférieur. Laissons à ceux qui sont au-dessus de nous d’être mieux habillés et de posséder une maison.

 

Pas facile

 

GTell

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 17:30

 

Les premières ordonnances ecclésiastiques de Neuchâtel. (1538)

 

   Le 15 avril 1538, le Conseil de Berne invite les Quatre Ministraux à établir à Neuchâtel des « estatus et mandements pour l’annulation et correction des vices ». Il en résulte les ordonnances que voici.

 

I. Premièrement, il est enjoint et ordonné à chacun de fréquenter, bien et dévotement, les sermons et les prêches de la parole de Dieu, le dimanche principalement, et de reprendre et admonester en charité ceux que l’on verra faillir et se méprendre de leur devoir.

II. Item, il est enjoint à tous chefs et pères de famille et autres ayant charge de la jeunesse, serviteurs et servantes, de les enseigner et tenir en discipline et les admonester souvent de leur devoir, les mener ou envoyer principalement aux catéchisme pour y être instruits en la connaissance et crainte de Dieu, sous peine d’être repris et châtiés.

VII. Que nul n’ait recours aux sorciers, devins, charmeurs et autres moyens illégitimes et défendus par les saintes Ecritures parce qu’ils sont une espèce de renoncement de Dieu et d’impiété manifeste, sous peine d’être punis exemplairement selon l’exigence du cas.

XI. Que nul n’ait à jouer à aucun jeu, quel qu’il soit, en public ni dans les maisons, ni à se trouver dans les tavernes le jour de la célébration de la sainte Cène ; mais que chacun emploie spécialement ce jour-là à méditer les grâces du Seigneur, sous peine de prison et de soixante sols d’amande.

XIII. Que les enfants et ceux qui sont sous la puissance d’autrui se rendent sujets et obéissants à leurs pères et mères, tuteurs et curateurs, régents d’école, maîtres, maîtresses et leurs autres supérieurs, et n’attentent et n’entreprennent de rien faire de conséquence sans leur autorité, permission et consentement, sous peine de nullité de telles conventions clandestines, et d’être châtiés arbitrairement selon le mérite du fait.

XV. Qu’un chacun ait à user des biens de Dieu sobrement et avec actions de grâces, et de ne les dépenser avec prodigalité, afin d’avoir moyen d’en assister tant plus charitablement et librement les pauvres.

XX. Et il est défendu à toutes personnes de contraindre, provoquer et solliciter autrui à boire.

XXI. Il est aussi ordonné à tous de se contenter d’habits honnêtes et médiocres, ainsi que pareillement de meubles, de linges, de maisons, à chacun selon sa qualité et ses moyens, sans superfluité, ni excès, nous retenant (…) d’en faire défense plus étroite et de particulariser, pour chaque sorte de personnes, les habits et les ornements que chacun peut et doit mettre et porter, qu’il soit homme ou femme, et notamment aux serviteurs et servantes.

 

Vous reconnaîtrez qu’il serait pénible d’être régie pas de telles lois.

 

GTell, Internet, Documents d'Histoire Suisse par M. Salamin.


 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 16:28

Sur le site ATRIUM, j’ai trouvé une page d’histoire de la Suisse que je ne connaissais pas. Par son contenu, j’ai été surpris et intrigué ; un document qui semble être méconnu de beaucoup et qu’il aurait été bien utile de faire connaître bien avant, par la clairvoyance de l’auteur.

Pour ne pas faire injure aux auteurs de l’article, je reprends celui-ci tel quel, un copier/coller qui montre une vue d’ensemble à la question posée dans le titre de l’article.

 

Les Suisses face au Reich : Y a-t-il eu résistance ?

 

Oui, les Suisses ont fait de la résistance ! Si les banques de la Confédération ont servi, durant la guerre, a toutes sortes de trafics avec l'Allemagne nazie, il s'est trouvé bon nombre de citoyens engagés dans la résistance. Nous révélons ici un rapport secret écrit en 1940 qui vient compléter et nuancer les conclusions de la commission Bergier, qui a réexaminé cette période.  

En 1950, la République française délègue en Suisse l'un de ses hommes d'Etat les plus éminents: Robert Schuman. Il a pour mission de remercier, au nom du gouvernement français, la Confédération et le peuple suisse pour l'aide apportée durant le conflit aux soldats internés, aux réfugiés, aux enfants français. Cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Suisse est bien vue en France et dans les pays voisins. On apprécie son action caritative et son aide à la reconstruction - notamment en Normandie - mise en oeuvre par Le Don suisse, création du parlement et du gouvernement de Berne. 

Or, aujourd'hui, on considère souvent la Suisse comme une sorte d'auxiliaire du Ill' Reich, enrichie grâce à sa collaboration industrielle et surtout bancaire avec le régime nazi. Il y a donc, en ce qui concerne la Suisse, deux vérités successives dans le temps et une contradiction dans le jugement. Pendant quarante-cinq ans environ, de 1945 à 1990, le pays apparaît comme ayant assumé avec loyauté son statut de neutralité, instauré et garanti par les grandes puissances européennes en 1815 - neutralité qui fait obligation de tenir la balance égale entre les belligérants. Puis, aux environs de 1990, à la suite de la parution d'une bonne vingtaine de livres et de plusieurs émissions de télévision, la neutralité de la Confédération est présentée comme une tromperie et même comme une véritable complicité avec le camp hitlérien.

Bizarrement, un mot n'apparaît pour ainsi dire jamais dans le débat, celui de « résistance ». Or, dès l'été de 1940, une série d'actes de résistance se déroule en Suisse, au lendemain de l'écroulement militaire de la France en quarante-six jours (10 mai-25 juin 1940), et oriente le pays dans une direction globalement contraire aux désirs de Berlin.

Premier acte de résistance, le 23 juin 1940. Un personnage hors du commun, Hans Hausamann, photographe de Saint-Gall, qui a fondé un réseau d'informations et de résistance antinazi, saisit les autorités suisses d'un rapport sur le déroulement futur de la guerre (voir encadré en bas de page): résistance acharnée de l'Angleterre, entrée de l'Union soviétique puis des Etats-Unis dans la bataille, conflit prolongé et, finalement, défaite de l'Allemagne. Il préconise une résistance absolue de la Suisse, affirmant que la victoire alliée est certaine.

Deuxième acte, fin juin 1940. Le gouvernement suisse est sur le point d'être arrêté et jeté en prison par la garnison de la capitale. Le putsch projeté par des proches d'Hans Hausamann - tout particulièrement son ami le capitaine Alfred Ernst - est décommandé au dernier moment pour raison tactique et se transforme en un complot militaire. Ce « complot de Lucerne » constitue le troisième acte de résistance de l'été 1940: une vingtaine de jeunes officiers, proches de l'état-major privé de Guisan, se réunit clandestinement, le 21 juillet dans un hôtel de Lucerne. Ils décident de résister et de défendre le pays « quelles que soient les circonstances », même si le gouvernement suisse leur donnait l'ordre de ne pas se battre.

Quatrième acte de résistance, le 15 juillet 1940. Le général Guisan (dont l'entourage de jeunes capitaines a participé aux complots précédents) appelle le peuple et l'armée à la résistance dans une allocution prononcée dans la prairie de Grütli, près de Lucerne. Cette allocution entraîne une protestation diplomatique conjointe des puissances de l'Axe, Allemagne et Italie. Les nazis, dans leurs journaux, qualifient le général suisse d'« agent de l'Angleterre » - il gardera cette étiquette pendant tout le conflit. Mais, dès le mois d'août, l'initiative de Guisan va rendre l'espoir à l'opinion suisse, démoralisée par la déroute franco-britannique. Le général est désavoué auprès des Allemands par le président de la Confédération, Marcel Pilet-Golaz, également ministre des Affaires étrangères. Ce même Pilet-Golaz qui, en prononçant le 25 juin 1940 un discours préconisant « un nouvel équilibre » en Europe, a suscité les actes de résistance du groupe Hausamann.

Le cinquième acte de résistance de l'été 1940 a lieu le mois suivant, en septembre. L'Allemagne triomphe sur le continent. La Belgique a été submergée. La France est hors jeu. Les Anglais sont repliés sur leur île depuis leur défaite de Dunkerque, début juin. La pression allemande sur la Suisse est considérable. C'est à ce moment-là que Hans Hausamann et ses amis - notamment August R. Lindt, caporal, futur ambassadeur de la Confédération - lancent un mouvement baptisé Aktion Nationaler Widerstand (Action nationale de résistance) qui, pendant quatre ans, dans l'esprit du « putsch de Berne » et du « complot de Lucerne », va constituer un groupe de pression permanent, une sorte de shadow cabinet pro-Alliés, en exigeant par exemple, en novembre 1940, l'interdiction du parti pronazi suisse. Cette équipe semi-clandestine, autour de Hausamann, de Lindt, des journalistes bâlois Albert Oeri et Ernst von Schenk, avec des ramifications dans tout le pays, veille pendant quatre ans à ce que la Suisse officielle ne s'aligne pas sur l'Allemagne nazie, comme la Hongrie et la Roumanie. Dans une très large mesure, elle y parvient. La Suisse, notamment, ne rompra jamais avec l'Angleterre, comme le souhaitent les Allemands. Une Angleterre qui, après l'écroulement de la France, incarne pour les Européens la survie. Tout le continent est à l'écoute de l'Angleterre. Que va-t-elle faire ? Nous le savons aujourd'hui, mais à l'époque son attitude était inconnue. Elle peut parfaitement, pensent nombre de Suisses et d'Européens, trouver un nouveau compromis avec l'Allemagne, envisager un autre « Munich ». Dès lors, la sagesse, estiment certains, particulièrement le président de la Confédération, Pilet-Golaz, n'est-elle pas de s'inspirer de la France et de chercher, comme Pétain, un terrain d'entente avec le Ille Reich ?

Dès 1940, l'armée suisse décide de demander son soutien militaire aux Anglais en cas d'agression allemande. Il est prévu d'envoyer de nuit à Londres deux appareils DC3 de la Swissair qui décolleront de Belp ou de Thoune. Une mission militaire devra prendre place dans les deux avions. Elle demandera aux Britanniques de bombarder les troupes assaillantes et leurs lignes de communication. L'armée suisse prévoit la participation de forces aériennes britanniques: une centaine de chasseurs et autres avions de combat (Spitfire et Hurricane) et des bataillons de parachutistes. Un pont aérien est même prévu entre la Grande-Bretagne et la Suisse pour la livraison de carburant, d'explosifs, de mines, de vivres, de médicaments. Hans Hausamann décide d'envoyer August R. Lindt à Londres. Mais ce plan restera théorique, tout comme l'entente secrète militaire établie dès 1939-1940 avec la France en cas d'invasion de la Suisse. Les plans de cette action franco-suisse, tout à fait contraire à la neutralité, sont découverts par les Allemands en juin 1940, dans le train abandonné à La Charité-sur-Loire par le commandant en chef français Gamelin. Toutefois, la Suisse demeure indemne tout au long du conflit et n'a pas à faire appel aux Alliés. Pourquoi ?

L'une des toutes premières raisons est la suivante: les Allemands considèrent la Suisse comme un petit paysqui tombera à l'heure venue, dès la victoire finale du grand Reich. La deuxième raison est la détermination de l'armée, appuyée par la population, à détruire les lignes ferroviaires conduisant en Italie. En demeurant en paix avec la Suisse, les Allemands peuvent utiliser ces axes de communication à l'abri des bombardements anglais. En effet, la Grande-Bretagne respecte la neutralité de la Suisse: elle ne bombarde jamais le pays, si ce n'est par erreur (Genève-Carouge et Renens, juin 1940). En revanche, elle viole régulièrement son espace aérien.

La troisième raison de la non-invasion est la faculté pour les Allemands de protéger leurs nationaux et leurs biens dans le monde entier grâce à la neutralité et à la Croix-Rouge internationale, dont les dirigeants sont nommés par le gouvernement fédéral. En retour, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et les Alliés en général sont protégés juridiquement en Allemagne et dans les territoires dépendant d'elle par la Confédération. La Suisse, vers 1943, a « en charge » les quatre cinquièmes environ des pays du monde (protection juridique, assistance aux personnes, administration des propriétés «ennemies»). Le pays dispose d'un pouvoir considérable d'intercession qu'il utilise pour se faire respecter. La Confédération est alors comparable à un cabinet d'avocats, unique sur la place, non-renouvelable, plaidant pour les deux camps et représentant chacun des plaignants auprès de l'autre.

La quatrième raison pour laquelle la Suisse n'est pas envahie, ce sont ses banques, qui ouvrent le monde extérieur au IIIe Reich et lui permettent l'achat de devises (dollars et livres sterling) contre des marchandises allemandes et de l'or, sur l'origine duquel les banquiers, c'est le moins que l'on puisse dire, ne sont pas excessivement sourcilleux.

La cinquième raison est le maintien de l'essentiel de ses échanges avec l'Allemagne, après l'effondrement de la France. La France et l'Angleterre admettent d'ailleurs, dès le début du conflit, la poursuite de ces relations. La Confédération n'a du reste pas d'autre choix: elle travaille avec l'Allemagne parce qu'elle ne possède aucune matière première, aucune énergie lui permettant de faire tourner son économie.

C'est donc une attitude globale assez « vichyste » (gagner du temps, biaiser, survivre), avec, toutefois, une énorme différence. Les Suisses concèdent aux Allemands le maintien des échanges et acceptent de financer leurs exportations en ouvrant des crédits au Reich, mais à une condition: la Suisse ne rompra pas avec l'Angleterre. Alors que Berlin voudrait l'amener à signer un «pacte d'acier» ou son équivalent, elle exige des Allemands qu'ils laissent passer, pendant quatre ans, les marchandises et même les instruments de précision fabriqués en Suisse et à destination du Royaume-Uni, notamment pour la Royal Air Force. La Suisse ne cesse pas un seul Jour ses relations avec les Anglo-Saxons. Ses échanges avec les Alliés demeurent très importants: entre 1940 et 1944, le pays réalise pour 2 milliards de francs suisses d'importations et pour 1,7 milliard d'exportations. Quant aux exportations vers l'Allemagne, elles atteignent 2,601 millions de francs suisses et les importations se montent à 3,133 millions pour la même période.

Il y a donc eu une résistance suisse. Elle accueille la Résistance française et elle sert d'intermédiaire entre l'état-major de la Résistance à Lyon et à Londres. Les MUR (Mouvements unis de la Résistance) s'installent à Genève avec de faux papiers admis par l'armée suisse - plus précisément par l'état-major du général Guisan, dont le chef est un intellectuel parisien, un Suisse de France, Bernard Barbey. Il conseille Guisan dans l'ombre durant quatre ans; il aide Hausamann et ses amis. Mais alors pourquoi, soudain, vers 1990, se met-on à mal juger la Confédération? Avant tout parce que l'Etat ne sait pas affronter le problème des fonds juifs en déshérence. Il laisse chaque banquier traiter avec chaque ayant droit. En France, tout compte bancaire dont le propriétaire ne donne pas signe de vie pendant dix ans est automatiquement versé à un organisme public, la Caisse des dépôts et consignations. Les ayants droit ont ensuite vingt ans pour récupérer leur bien. Au-delà, les sommes reviennent à l'Etat. Si la Suisse avait eu une organisation comparable, elle n'aurait pas été en butte à la campagne de dénigrement dont elle a été victime.

Mais par-dessus tout, la cause du discrédit dont souffre la Suisse, c'est sa passivité, son incapacité à répondre aux accusations dont elle a été l'objet. Si les Suisses avaient pu raconter ce que fut leur résistance, ils auraient eu une position morale bien meilleure. Malheureusement, ils sont fâchés avec l'Histoire.

Le récit visionnaire de Hans Hausamann

Hans Hausamann, fondateur de l'Action nationale de résistance, rédige, dès le 13 juin 1940, un rapport qu'il adresse au colonel Masson, chef des services secrets suisses, et, à travers ce dernier, au général Guisan et à l'ensemble des autorités suisses. Avec une vision prophétique, il décrit la guerre telle qu'elle va se dérouler. Ce rapport capital, qui se trouve dans les Archiv für Zeitgeschichte (Archives d'histoire contemporaine) de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich - et qui est inconnu de la plupart des Suisses, y compris des chercheurs de la commission Bergier - souligne la faiblesse de l'Allemagne hitlérienne en quelques phrases. « La flotte anglaise, écrit Hausamann, renforcée par de nombreuses unités de la marine américaine, n'est pas du tout handicapée. Elle peut continuer à agir quand bien même les îles Britanniques seraient envahies et ne pourraient plus lui servir de base. La flotte anglaise pourrait malgré tout continuer la lutte, parce que les armées allemandes sont incapables d'atteindre les bases britanniques du grand large. On peut prévoir sans hésitation aucune une entrée prochaine des Etats-Unis d'Amérique dans la guerre, les Balkans vont bientôt s'enflammer. Vraisemblablement, tout va commencer par une action concertée germano-italienne. La mainmise allemande sur les Balkans constituera un simple détour pour s'emparer de positions stratégiques en vue de combattre la Russie et, ultérieurement, d'amoindrir les effets du blocus anglais. Il faut bien se mettre dans la tête une évidence, il est hors de question que l'Angleterre capitule. L’Angleterre tiendra. Elle combattra jusqu'à son dernier souffle, quand bien même il n'y aurait aucun espoir d'aucune sorte. L’Angleterre est à même de mobiliser la moitié du monde contre l'Axe [...]. Comment l'Angleterre va-t-elle conduire la guerre? Elle n'a plus de base opérationnelle sur le continent et, du coup, il n'y aura pas, à court terme, de bataille sur la terre ferme. En gros, voici quel sera le programme de guerre des Anglais: - lis vont procéder à un blocus systématique du ravitaillement au sens large des puissances de l'Axe. - ils vont user le moral du peuple allemand et du peuple italien par des attaques aériennes incessantes, accompagnées d'une action continue de propagande. - ils vont empêcher l'envoi de troupes en renfort dans les colonies italiennes. Puis ils vont s'appuyer sur les indigènes pour renverser le pouvoir colonial italien. Ils vont mobiliser d'autres peuples contre l'Axe, à commencer par le peuple américain, mais il y en aura d'autres. Ils vont soutenir les Etats des Balkans contre l'Axe. Ils vont ensuite soutenir la Russie dans sa résistance contre l'invasion allemande, qui partira des Balkans et de l'Europe de l'Est. [...] Voilà, dans les grandes lignes, ce que vont faire les Anglais. En d'autres termes, après l'écroulement soudain de la France, il faut prévoir une très longue guerre. Son issue sera la suivante: l'Allemagne ne parviendra pas à mettre l'Angleterre à genoux et l'Allemagne sera vaincue. [...]»

Il y a donc une résistance suisse qui, en 1940, sait prévoir les événements et mettre en garde les autorités contre toute complaisance à l'endroit du IIIe Reich. Dans ce même rapport de douze feuillets dactylographiés, Hans Hausamann recommande de résister, «quel que soit le prix de cette résistance». Il écrit: « L’étranger nous laissera peut-être vivre s'il sait que nous combattrons, que nous détruirons la totalité de nos approvisionnements, que nous démolirons complètement nos chemins de fer, que nous empoisonnerons nos sources, que nous ferons sauter nos viaducs, que nous réduirons nos fabriques en cendres»

Le rapport Bergier: six ans d'enquête

De 1996 à 2002, la «commission indépendante d'experts Deuxième Guerre mondiale», dite Bergier, a procédé à une investigation sur l'attitude de la Suisse entre 1939 et 1945, tout particulièrement dans les domaines de l'accueil des réfugiés et de l'activité des banques. Cette commission, instituée par le gouvernement et les chambres fédérales suisses, a fait paraître en mars dernier son vingt-quatrième et dernier volume. Elle est parvenue à la conclusion qu'il n'y a pas eu d'action concertée tentant à dépouiller les dépositaires de fonds, mais elle a été sévère sur la coopération industrielle et économique avec les nazis. Ce que Marc Bretton, du Journal de Genève, résume par: « Les Suisses ne furent ni héros ni salauds. » Si elle évoque en quelques pages - sur plusieurs milliers - la résistance suisse, elle ne parle pas du tout de Hans Hausamann...

 

 Source

- Historia, no 669, septembre 2002. Article de Jean-Pierre Richardot Ancien collaborateur de L’Express, du Monde, de France 2 et de France 3, Jean-Pierre Richardot vient de faire paraître Une autre Suisse, 1940-1944 (Le Félin, Labor et Fides), avec une préface de Gilles Perrault.

 

GTell, ATRIUM, Historia

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 11:34

 

 

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Rudimentaire le gîte…

 

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A la soupe...

 

 

N--364-C-est-encore-avec-le-sourire.jpgLes conducteurs...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mitrailleurs à l'exercice...

 

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Bien utile...

 

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Les conducteurs font de l'exrecice...

 

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 11:32

Voilà, le récit est terminé pour le Capitaine Henri Noël le 19 avril 1943 pour cause de mutation dans une autre unité, premier pas vers son ascension à l’État-major général, puis colonel, commandant du bataillon 16 le 1er janvier 1950. Le Capitaine Henri Noël a été le digne successeur  du Capitaine Paul Wolf.


Pour les Diables-Verts, l’aventure continue donc, sans que je puisse en dire plus, si ce n’est qu’après le cantonnement prévu dans le Haut-Valais, les événements de cette année-là ont conduit la IV/16 au Tessin, pour une mission de garde-frontière. De ce passage à la frontière italienne, mon père a ramené une clochette de bronze qui constellait les barbelés séparant la Suisse de la République de Salò.

 

GTell.

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 17:02

Mon départ de la IV/16


  Les ordres préalables à la relève que devait effectuer le grpt. Jogne du 26 avril au 31 mai 1943, indiquaient que le bat. 16 serait stationné en Haut-Valais. Je me préparai donc à ce service en me réjouissant surtout de revoir mes Diables-Verts et de faire avec eux à nouveau de la haute montagne. Mais, une semaine avant cette remobilisation, je reçus l’avis de ma mutation à l’EM du bat, fus, mont, 14 pour prendre, ad intérim, le commandement de ce bataillon.

 

  Je ne pus donc faire mes adieux à cette IV/16 que j’avais commandée pendant plus de 4 ans et à laquelle mes plus beaux souvenirs de service militaire resteraient à jamais attachés. Sans doute, j’ai eu plusieurs occasions de la revoir de l’extérieur et de suivre de loin son activité. Promu en 1944 officier d’Etat-major général et incorporé à l’EM de la 1ère Division, je ne manquai jamais dans mes allées et venues au sein des troupes de la Division de revoir mes anciens camarades Diables-Verts. Enfin, devenu cdt, en titre du bat. 16 le 1er janvier 1950, je la revis de plus près, m’occupant avec un intérêt tout spécial de son activité. Cet attachement était tel que je pris l’initiative, à la fin des mobilisations, de créer la belle amicale des Diables-Verts, toujours plus vivante que jamais, et de lui donner une marraine, Christiane WOLF, fille de notre ancien commandant. Par sa gentillesse, elle a gagné le cœur de tous.

 

Diables-Verts, Cap. Henri NOEL [1]

Cap. Henri Noël

 

 

 

Pour information : Sommier

 

Du bas latin sagmarius, bête de somme. Le terme désignait au Moyen Âge le cheval qui transportait les coffres d'un seigneur en déplacement, ou le coffre lui-même sur lequel le sommelier dormait à l'étape.

 

GTell, Henri Noël

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 17:02

La IV/16 gagna alors Bourguillon où elle bivouaqua pour son repas de midi, puis rentra à Chevrilles. Il nous restait alors 7 jours de service avant le nouveau congé du grpt, Jogne. Ceux-ci devaient être consacrés à l’occupation de nos positions de guerre dans la vallée de la Jogne. Mais, quelle entreprise que celle imposée à la IV/16, de passer par le Lac-Noir et le col des Neuschels ! Une reconnaissance au col nous révéla qu’il y avait encore 1,80 m. de neige fraîche. Cela nous obligea à faire passer tous nos véhicules par La Roche – Charmey jusqu’à Jaun, tandis que les sommiers porteraient le matériel de combat nécessaire. C’est le 12 février à 0500 que nous avions quitté Chevrilles pour atteindre le Lac-Noir vers 1000. Un dîner sur le pouce et c’était déjà la montée vers le col des Neuschels. Si la montée dans la forêt était encore simple, dès la sortie on trouva 1,50 m., puis 1,80 m. de neige fraîche. Les sommiers ne pouvaient plus avancer et il fallut assurer leur passage en creusant des tranchées pendant près de 3 heures. Le col atteint, il n’était pas question de s’arrêter tant le danger d’avalanches était réel. Le temps d’encorder chaque sommier et ce fut la descente. Nous n’avions pas parcouru 200 mètres que l’avalanche tombait sur nous et coupait la cp, en deux. Heureusement pas de blessés et après aménagement d’un passage, la descente se poursuivit prudemment jusqu’à Jaun où nous étions arrivés alors qu’il faisait déjà nuit. De Jaun, il fallut encore gagner Oberbach où la IV/16 devait cantonner.

 

  Le 13 février à l’aube débutait l’exercice d’occupation de nos positions. Hélas, il neigeait si fort et les dangers d’avalanches étaient tels que l’exercice fut interrompu à 1100. Le culte du dimanche 14 février eut lieu en l’église de Jaun et l’après-midi commencèrent les grands travaux de rétablissement et de parc en vue de la reddition de notre matériel. Comme cette reddition avait à nouveau lieu au couvent de la Valsainte, la IV/16 fut déplacée le lundi matin 15 février à la Tzintre, de manière à réduire la distance qui la séparait de la Valsainte. La reddition des chevaux fut assez compliquée. Il fallait en rendre à Bulle, à Colombier, à Martigny et à Rolle avec obligation de licencier les conducteurs sur ces diverses places de reddition. Mais, avec un fourrier débrouillard, tout fut réglé à satisfaction.

L’avant-dernier jour fut consacré à des théories et exposés sur les circonstances possibles d’une remobilisation perturbée. Il fallut étudier divers suppositions du soldat qui devrait combattre seul ou avec un groupe de camarades pour atteindre le Réduit. Une telle éventualité avait amené le commandement de l’armée à ordonner que lors de chaque congé de groupement, les hommes devaient rentrer chez eux avec la munition de poche, la cartouche de pansement et le… masque à gaz.

 

  Le 17 février, à l’aube, le grpt. Jogne était licencié pour un congé envisagé jusqu’en avril ou mai 1943.

 

N--374-a-la-montagne.jpg

 

La vallée sous la neige.

 

N--379-Pieds-dans-la-neige-pour-les-copains-copie-1.jpg

 

Quelques copains.

 

GTell Henri Noël

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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 16:25

Suite de la cinquième partie.


À 1630 déjà, nous débarquons à Payerne et nous nous mettons à couvert en attendant la nuit pour gagner Cottens, en passant par Grandsivaz. Les chevaux devaient aller à Avenches et nous disposions d’un camion pour le transport des mitrailleuses et autres charges de nos sommiers. La marche dans la neige fraîche de Payerne à Cottens fut très pénible car chacun avait son paquetage complet. Mais, à 2240, nous prenions nos cantonnements, tout heureux d’un peu de repos. La nuit fut cependant courte car nous devions tenir le village de Prez-vers-Noréaz avant l’aube. Harcelés par un ennemi très entreprenant, durant toute la matinée, nous avions reçu vers midi l’ordre de nous replier sur Avenches pour y prendre des cantonnements d’alarme. Le repos fut de courte durée car à 0400, le bat. 16 était alarmé pour se porter à Laupen en passant par Donatyre, Courtion, Cournillens, Courtepin, Gros-Gurmels. Toutefois, dans ce dernier village, tout le bataillon fut pris dans une souricière qui le mit hors de combat pour 30 minutes ! Mettant à profit ce délai, nous avions alors préparé une attaque qui, débouchant à 1000, délogea assez rapidement l’ennemi. Une interruption de manœuvres survint à 1300. Elle était la bienvenue et permettait à la IV/16 d’aller prendre des cantonnements é Cressier-sur-Morat jusqu’au lendemain à 2000, moment où devaient reprendre les manœuvres. Isolée à l’aile gauche du front du Rgt. 7, la IV/16 dut, au cours de la nuit, faire mouvement sur Guin. C’est dans ce dernier village qu’elle passa la nuit suivante. Enfin, à l’aube, elle déclencha une attaque en direction de Bonn-Bad où l’ennemi avait réussi à franchir la Sarine. C’est au cours de cette attaque que la fin des manœuvres fut ordonnée.

 

Débuter par le grand défilé de Lausanne, ces manœuvres devaient se terminer également par un grand défilé en ville de Fribourg. Le reste de la journée du 9 février fut donc utilisée à des rétablissements et à la préparation de ce défilé. Comme celui-ci se faisait sans que l’homme porte son sac, le 10 février à 0715, une colonne de camions attendait le bat à la sortie du pont de Zahringen où nous chargeâmes tous les paquetages. De là, tout le rgt, se rassembla sur le parc de sport des Charmettes pour une grande répétition de chant dirigée par le cap-aumônier Pierre KAELIN.

Comme à Lausanne, ce grand défilé était ouvert par les troupes de la Brigade légère 1, au trot, que suivaient celles du rgt, de Fribourg. Le défilé était inspecté par le Cdt, de Division 1 qui se tenait aux Grands-Places, entouré du Grand-Conseil in corpore, du Conseil d’Etat et des autorités communales et religieuses. Le collège St-Michel au complet, les classes supérieures et primaires que compte Fribourg étaient heureusement là car par le grand enthousiasme que manifestait toute cette jeunesse, un public très dense acclama aussi ses soldats et effaçait la mauvaise impression laissée par le défilé précédent.

 

  Au sortir de ce défilé, le rgt, 7 fut rassemblé sur la Place Notre-Dame pour une manifestation qui restera mémorable. Elle débuta par un chant d’ensemble de tout le rgt, « Pays de mes aïeux », que suivit un discours de notre évêque Mgr Marius BESSON. Ce grand patriote, qui pendant les mobilisations côtoya très souvent nos troupes pour leur prouver son fidèle attachement à l’armée, nous félicita pour notre tenue et notre discipline, nous encouragea pour les mois à venir où l’atmosphère internationale était encore bien sombre et nous assura, enfin, de ses ferventes prières pour la protection de la Suisse. Ses paroles firent grande impression non seulement sur nos soldats, mais aussi sur une foule dense qui assistait à cette cérémonie. Puis, ce fut le dépôt d’une couronne devant le monument érigé aux soldats de ce même régiment morts au service de la patrie pendant les MOB, de 1914-1918. Enfin, tout le rgt, casque à la main, chanta le « Chant de la Bérézina » accompagné par les fanfares des bataillons.

 

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que de neige!

 

 

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à suivre...

 

GTell Henri Noël

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 11:25

Cinquième partie.


Quatorzième stationnement : Chevrilles du 15 janvier au 17 février 1943.


Dix mois s’étaient passés depuis le dernier licenciement. Il devenait donc indispensable de se remettre un peu en forme. La reprise en mains fut très dure déjà pour les officiers. Ces derniers entrèrent en service le 7 janvier au matin à la gare de Bulle. Inutile de songer à se changer car à la descente du train, il fallut monter dans un camion pour aller dîner à Grandvillard. Puis, il fallut s’astreindre à une marche pénible sous la neige pour traverser les Merlas et descendre sur le Motélon. Ce fut dur et très éprouvant, surtout pour ceux qui avaient eu l’imprudence d’entrer en service avec l’uniforme de sortie et des souliers de ville. Les camions, qui devaient nous reprendre au haut de la vallée du Motélon, furent malheureusement arrêtés à Broc car la route du Motélon n’était pas ouverte et il y avait plus de 60 cm. De neige fraîche. Tous les officiers furent ainsi contraints de s’appuyer encore à pied le trajet de la longue vallée du Motélon jusqu’à Broc. Il commençait à faire jour lorsque nous sommes arrivés à Broc. La mise en train était faite !!! (Pour une fois.)

 

Quant aux sof. Ils entrèrent en service le 11 janvier pour un cours de cadres de 4 jours qui fut aussi très pénible en raison des quantités de neige.

 

La troupe entra en service le 15 janvier à 1015 sur la Place de la foire, à Bulle, puis se rendit au jardin anglais, à la rue de Gruyères qui lui était attribué. Après une intensive reprise en mains qui dura 45 minutes, les Diables-Verts avaient retrouvé tout leur allant et purent entonner « Sur champ de pourpre une croix blanche luit ».

 

… La dislocation vers la Singine se fit par compagnie. La IV/16, avec tambour en tête, défila dans les rues de Bulle pour gagner de nuit son stationnement de Chevrilles. La marche fut très pénible, mais à 0310, nous étions arrivés dans ce beau village de la Singine.

 

Manœuvres du 1er CA (Br. Légère 1 et Rgt. 7) du 1 au 10 février 43.


Si les manœuvres sont habituellement suivies par un défilé des troupes qui y participent, on fit en cette occasion une exception en faisant défiler les participants avant les manœuvres. Ce défilé eut lieu à Lausanne et la concentration des troupes se fit à pied par une pluie battante et de la neige pendant les 3 jours de marche. La IV/16 partit de Chevrilles le 1er février à 1000 pour aller s’encolonner au bat. 16 à Arconciel, à 1330, troupe nourrie. De là, par Corpataux, Farvagny, Villarlod, le bat. Gagna Villaz-St-Pierre pour y passer la nuit. Le lendemain matin, près de Romont, tout le bat. 16 exerça le défilé avec la baïonnette au canon, puis poursuivit sa route par Arrufens, Siviriez, Ursy, Rue, Promassens, Oron, pour gagner Châtillens où on arriva vers midi. Le reste de la journée fut utilisé à sécher les habits qui étaient vraiment transpercés. Enfin, la dernière étape, le 3 février au matin, se fit sous la neige par Essertes, Savigny et la Sallaz. Le bat. 16 défila à travers Lausanne pour gagner le collège de Prélaz où il devait stationner.

 

   La matinée du 4 février fut utilisée à des rétablissements complets car le défilé devait être impeccable. La préparation des chevaux, charrettes et fourgons demanda un intense service de parc. Le Rgt. 7 fut rassemblé à 1100 sur la Place de Montbenon et la troupe mangea sur place. C’est à 1300 que l’on se mit en route pour le défilé qui se fit en rang de huit. La foule des spectateurs était immense, les journaux indiquèrent le lendemain matin qu’ils étaient certainement plus de 30'000. Tout au long du parcours par le Pont du Chauderon, Bel’Air, Le Grand-Pont, c’était un enthousiasme indescriptible qui contrastait avec le morne défilé de Fribourg l’année précédente. Sur la Place Dt-François, se tiennent à cheval le Général GUISAN, le Cdt. Du 1er CA et le Cdt. De la 1ere Division. Ce défilé fit très grosse impression.

 

Relevons encore que la IV/16 reçut des vivats particuliers lorsque les spectateurs voyaient au premier rang la fanion de la Division qu’elle avait gagné au concours alpin. Le défilé se termina sur la place de la Gare où il fallut immédiatement embarquer sur train car l’état de « guerre » venait de débuter.

 

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Le Général

 

GTell Henri Noël

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 16:53

Quatrième partie.

Treizième stationnement : Canton de Genève, du 10 février 42 au 20 mars 42.


Une nouvelle relève du Groupement Jogne débuta le 10 février 42. Mais, la IV/16 allait faire son service à Genève, subordonnée au commandement des douanes pour renforcer nos douaniers dont le service frontière était devenu très astreignant. Une telle mission se faisait évidemment sans nos mitrailleuses, sans chevaux et sans tout un matériel de corps qui n’était pas indispensable. La tâche du détachement de réception du matériel, mobilisé à Bulle la veille, n’en sera pas moins pénible. En effet, le camion mis à notre disposition pour se rendre à la Valsainte ne pourra aller plus loin que le pont du Javro à l’entrée de Charmey. La couche de neige est tellement haute que, de là, le détachement dut monter à pied jusqu’au couvent. Nous dûmes, ensuite, emprunter des traîneaux aux agriculteurs de la région pour descendre ce matériel jusqu’au pont du Javro.

 

L’entrée en service de la compagnie eut lieu à Bulle sur la Place de la foire. Après le dîner servi à la IV/16 dans les restaurants du Moléson et du Moderne, nous étions arrivés à la gare de Bulle pour embarquer. Arrivé à Genève vers 1800.

 

La matinée du 11 février fut réservée à des théories du major VERDAN, commandant du corps des douanes de Genève.

 

Nous devions installer 23 postes qui furent tous occupés le même jour.

 

Poste N° 13 SORAL

Chef : Lt. DUPASQUIER Félix

Cpl. DOUSSE Robert

Appté. RIME Henri

Mitr. PERROULAZ Jean

MICHEL Célien

JULMY Louis

Cond. CONUS Antonin

PERRIARD Fernand

 

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Pas de tenue de campagne pour Genève.

 

La IV/16 quitte Genève le 19 mars au matin. Arrivée peu avant midi à Broc. Une surprise les attendait : lors de l’entrée en gare du train, la fanfare du bataillon 16 joua la « Marche de Diesbarch ». Le Lt. Col. GUILLOD, Cdt du bat. Nous attendait aussi avec le sourire de retrouver l’une de ses unités.  Il me prit immédiatement à part pour me dire qu’il venait de recevoir de la Direction des douanes un rapport très élogieux sur le comportement de la IV/16 à Genève.

 

Avant son licenciement au matin du 20 mars le bat. 16 fut encore inspecté par le Cdt. De la Division 1.

 

GTell, Henri Noël

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