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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 12:43

Balthasard Marti, fils de David Marti pauvre vitrier de Glaris, travailla dans sa première jeunesse aux fabriques d’indiennes : comme il savait jouer de la clarinette, il entra en 1799 dans la musique militaire de son Canton, et bientôt après dans un régiment étranger au service des Anglais, composé en partie de Suisses des Cantons démocratiques mécontents de la révolution. Quand la paix eut été conclue, ceux d’entre eux qui ne voulurent pas aller à Malte, furent licenciés : Marti préféra s’attacher aux débris de son régiment. Il fut donc à Malte, d’où il suivit son corps dans l’expédition d’Egypte : c’est de là qu’après avoir perdu son premier capitaine et s’être attaché à un second, il écrivit la lettre précédente, dont l’original allemand déposé à Glaris chez ses parents, qui dès lors n’ont eu aucune nouvelle de lui. On croit qu’il a passé par la Mer Rouge dans l’Inde avec les corps Anglais qui y sont retournés, quand leur présence n’a plus été nécessaire en Egypte.

On a cru faire plaisir à tous les cœurs honnêtes en publiant la lettre de ce brave Suisse, pleine de détails vraiment curieux mais surtout marqué au coin de la piété filiale, et d’un profond sentiment religieux puisé dans la lecture de la Bible. C’est sans doute un phénomène que de voir un simple soldat, qui n’a eu d’autre éducation que celle qu’on reçoit en Suisse dans les écoles de village, écrire d’une manière aussi intéressante : cette lettre prouve qu’un militaire peut au milieu des camps conserver ses principes religieux, et y trouver courage et patience, pour fournir en chrétien sa pénible et périlleuse carrière. Elle montre encore, qu’au défaut d’éducation, le bon sens peut donner l’esprit d’observation, et que la seule lecture de l’Ecriture Sainte a été pour Marti un excellent moyen de tirer parti de son voyage en Egypte et en Palestine. Ce qu’il dit de Jérusalem et de ses environs, est d’un charme si naïf et si attendrissant, que plusieurs personnes à qui on a lu cette lettre ont fondu en larmes à cet endroit. Sans doute qu’ayant peu de moyens de consulter des savants, notre soldat Suisse est tombé dans quelques erreurs ; mais elles sont bien pardonnables. Pour comprendre ce qu’il dit de l’église de St. Madelaine d’Alexandrie, il est bon de savoir, qu’une tradition très ancienne prétend, que lors de la fuite en Egypte, la Sainte Vierge se retira à Alexandrie, qu’elle y habita une petite maison, et que ce fut là que l’enfant Jésus parla pour la première fois. Les Chrétiens d’Egypte ont bâti, il y a déjà plusieurs siècles, une très belle église sur la place de cette maison ; ils y montrent la chambre que Marie doit avoir occupée, et ils ont une grande dévotion à cette église, où il parait que notre bon compatriote allait souvent faire ses prières et penser à ses parents.

 

Le Conservateur Suisse 1815


Pauvre Balthasar Marti ! Qu’est-il devenu si plus personne n’en savait rien en 1815 ?

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