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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 17:03

Il est bien évident qu’étant donné les multiples fonctions de Peter Stoppa, il lui était impossible d’assurer constamment le commandement des troupes placées sous ses ordres. S’il veillait très attentivement aux directives du commandement, il en confiait l’exécution effective à des lieutenants colonels qui servirent au Régiment Vieux-Stoppa jusqu’en 1701.

1672, Jean-Baptiste Stoppa, frère cadet du colonel, tué à la bataille de Steinkerk, [Steinkerque].

1677, Gabriel Hessy, de Glaris, Prit en 1689 le commandement du Régiment Pfyffer.

1689, Félix Plattner, de Bâle, ex-capitaine de la 4e compagnie du Régiment. Quitta le service en 1690.

1690, Russinger, de Bâle, mourut des suites de blessures reçues à la bataille de Steinkerque, en 1692.

1692, Jost Brendlé, d’Oberwill/Bremgarten, prit le commandement du Régiment en 1701 à la mort de Peter Stoppa.

Dès qu’il est à la tête de son régiment, l’activité de Stoppa ne connaît plus de bornes. Profitant de cette période de calme relatif, il apporte des réformes dans les troupes suisses au service de la France.

Il s’occupe de tout, du recrutement, du logement, de la subsistance, de l’instruction. Il édicte les prescriptions du service intérieur : soins de propreté, nettoyage des armements, des équipements, balayage des chambres, des escaliers, des cours, des écuries. Il est en contact permanent avec ses hommes, s’inquiète de leurs besoins, de leurs désirs et de leur confort.

Mais il porte une attention toute particulière à l’instruction du combattant. C’est lui qui institua les grenadiers. (Bien que les livres d’Histoires attribuent à Louis XIV l’institution des Grenadiers !)Les grenadiers tirent leur origine de ces « enfants perdus » (frei Knechte, verlorene Gesellen) [serviteurs libres, compagnons perdus]. Ces hardis volontaires engageaient le combat en escarmouchant, dispersés devant le front. Peu à peu, on les arma exclusivement d’arquebuses. Stoppa fit former dans chaque compagnie quatre soldats d’élite auxquels la dangereuse mission de lancer la grenade était réservée. Les hommes qui furent l’objet de cette distinction se signalèrent dans les sièges des Flandres par des faits d’une audace inouïe. Sur la proposition de Stoppa, on les groupa en compagnie. Il les répartit par détachement de soixante hommes dans chaque bataillon. Ces hommes étaient pourvus d’une hache pour abattre les palissades et portaient un sac de cuir appelé « grenadière » qui renfermait douze à quinze projectiles à main.

En collaboration avec un officier français, le lieutenant-colonel Martinet, Stoppa formule quelques idées nouvelles et pratiques sur l’augmentation du nombre d’armes à feu et sur l’emploi de l’infanterie.

Il s’attaque ensuite au costume uniforme qui change définitivement l’aspect du soldat. Dès 1668, toutes les troupes suisses furent habillées de rouge et seule la couleur des revers et des parements distingua les régiments. Soldats et officiers portaient un feutre à ailes plates orné d’un nœud de rubans aux couleurs du colonel.

Enfin Stoppa s’acharne à étendre ses conceptions aux nouveaux régiments suisses qui se créent, afin que les troupes suisses au service de la France présentent une unité d’ensemble. (Là aussi on attribue à Louis XIV la paternité de l’uniforme.)

Il établit un règlement militaire, qu’il complète par une discipline de fer, sévère, mais juste. Il veille tout spécialement à ce que chaque homme ait une connaissance complète et exacte de la situation dans laquelle il se trouve. C’est la raison pour laquelle il attache une importance toute spéciale à la prestation du serment. Dans le même ordre d’idée, il réglemente tout le cérémonial de garde.

C’était un grand soldat.

C’est Stoppa qui a créé l’intendance dans ses unités afin de fournir à la troupe un minimum de vivres. Il était partisan d’un système de vivandiers et de vivandières suivant les armées en vendant des denrées à un prix « honnête ».

De ce fait, il était très populaire auprès des hommes, bien qu’il sache aussi se montrer très sévère et il n’hésitait pas à poursuivre les délinquants avec la dernière rigueur. Pour s’en convaincre, il faut se reporter aux termes du serment des troupes qu’il avait établi. [Prochain article « L’assermentation des troupes ».]

Il était aussi un fervent partisan de la guerre de mouvement. Il était capable de se déplacer très rapidement, évitait de s’encombrer de bagages lourds, préférait les marches de nuit qui lui permettaient de surprendre l’ennemi.

GTell, Peter Stoppa 1621-1701, par Francis Barraz.

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