L’armée est en marche
« Attention ! – Attention ! – Le Conseil fédéral suisse a, aujourd’hui à 14 heures 15, décidé la mobilisation, toute l’armée doit rejoindre sans délai. A 18 heures 15, l’appel sera fait aux lieux de rassemblement des unités. L’horaire de guerre entre immédiatement en vigueur. Alarme ! – Alarme ! – Attention ! – Le Conseil fédéral… »
A la minute même où la décision sera prise à Berne, le speaker de la radio ou du téléphone (peut-être le président de la Confédération lui-même) donne l’alarme à près d’un demi-million d’auditeurs. Six heures plus tard, les 90% de l’armée sont prêts à l’appel. Les trains sont rapidement organisés. Ils embarquent le matériel militaire, comme ils le feront le lendemain et les jours suivants. Entre temps, l’officier-vétérinaire a fait l’appel des chevaux. Les bêtes sont réparties et attelées. Les camions chargent chez leurs fournisseurs les vivres et le fourrage. On touche les munitions et les vivres de réserve. On revoie les hommes en service détaché ou en surnombre. L’unité est prête à partir. De jour cela dure une heure, de nuit trois heures. L’armée est en marche.
Sept à huit heures après la décision du Conseil fédéral, les troupes de combat peuvent partir pour le front. Tout cela n’est qu’une question d’organisation, d’utilisation des moyens les plus modernes et les plus rapides, ainsi que des avantages dus à la petitesse de notre armée et de notre pays, et c’est ainsi que doit être créé le levier qui nous donnera la plus grande force de combat.