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30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 18:13

Situation économique du Valais vers 1850

La situation économique du Valais vers le milieu du XIXe siècle, n’était pas de nature à encourager des amateurs de concessions. Voici ce qu’en dit un ouvrage de l’époque : « Valais… la population est à peine le dixième de celle d’une contrée fertile et les neuf dixièmes (du pays) sont couverts de glaces éternelles et de rochers nus, de gorges sauvages, d’effrayants précipices ou de torrents dévastateurs. L’Himalaya de l’Occident appartient donc au Valais ».

Lutz déclare que le mouvement commercial y est faible et son industrie, insignifiante : Monthey a une verrerie, une tuilerie sur la Morge ; une papeterie à Vouvry et une à Naters ; une parqueterie à Brigue ; une fabrique d’épingles et de fil de laiton à St-Gingolph ; une fabrique de drap à Bagnes et une fonderie à Ardon, ré-ouverte en 1852.

L’exportation porte sur les bêtes à cornes, les fromages, les cuirs bruts, le bois brut, la houille, le charbon, la fonte de fer, le verre et les écorces. L’exportation du vin augmente toutes les années.

On importe des bêtes à cornes (5 à 600 pièces), du Hasli dans la vallée de Conches, et quelques-unes aussi par le Lötschberg et la Gemmi ; du vacherin de Savoie, des étoffes de laine, coton et soie, des articles de luxe, du riz, du sucre, du café, etc. Lutz ne mentionne pas le sel, pourtant un article important d’importation.

L’agriculture suffit presque aux besoins de la consommation : on importe environ 1400 quintaux de blé et de seigle (70 tonnes), 200 à 220 quintaux de maïs (10-11 tonnes). Le nombre d’habitants est de 81 559 d’après le recensement de 1850 et le budget de l’Etat en 1857 accuse 620 824 francs aux recettes et 655 790 francs aux dépenses, dont 157 249 francs pour le département des Travaux publics.

Cette faible densité de la population, répartie sur un vaste espace, et le peu de marchandises à transporter, n’étaient guère propices à l’établissement d’un chemin de fer. Deux autres facteurs, par contre, quoique modeste alors, étaient plus favorables : le trafic touristique et celui de transit.

Le trafic touristique commence à se développer au milieu du siècle. On vient de Suisse et de l’étranger aux bains de Brigue, de Loèche et de Saxon, qui possède aussi un casino avec des jeux renommés.

Les touristes commencent à affluer dans les vallées latérales. Celle de Zermatt est la plus fréquentée : en 1852, l’hôtel Mont-Cervin est ouvert à Zermatt avec 14 lits ; en 1856, il en a 68. Cette année-là, le registre de l’hôtel indique le chiffre d’estivants pour la saison du 6 juin au 30 septembre : 680 personnes, dont 360 Anglais et Américains, 135 Allemands, 75 Français, 70 Suisses, 21 Belges et Hollandais, 10 Russes et 9 Italiens.

Quant au transit, il s’agit surtout d’un trafic voyageur ; celui des marchandises passe de préférence par le Mont-Cenis et le Gothard.

Au Grand St-Bernard, selon une indication de 1861 des chanoines, passent le col dans les deux sens, chaque année :

2800 touristes de tout genre et de toutes nations ;

25 000 passagers de toutes conditions ;

3216 balles de riz, maïs et châtaignes.

(Le plus grand nombre sont des ouvriers piémontais venant travailler en Suisse, notamment à la construction des chemins de fer.)

Lors des études faites par l’ingénieur de Quartéry pour le percement d’un tunnel routier ou ferroviaire sous le col de Menouve en 1856, il prévoit un trafic de 10 colliers dans les deux sens par jour. [Je ne sais pas ce que signifie ce mot de « colliers », à quoi il correspond]

Au Simplon, le chiffre est de l’ordre de 15 à 20 000 voyageurs dans les deux sens et par an, en grande partie des ouvriers italiens.

Un journal nous renseigne sur le trafic touristique de Martigny en 1857-58, soit peu avant l’ouverture de la voie ferrée :

Grand St-Bernard 1857 160 Guides, 8 Porteurs, 236 Mulets, 1858, 160 Guides, 1 Porteur, 249 Mulets.

Chamonix, 1857, 1040 Guides, 258 Porteurs, 1790 Mulets, 1858, 950 Guides, 132 Porteurs, 1632 Mulets.

Le journal ajoute : compte tenu que chaque course exige deux jours, cela donne en journées de travail (hommes et mulets) en 1857 : 6984 journées, en 1858 : 6248.

Enfin, nous possédons une statistique sûre, celle de l’Administration des Postes fédérales. Pour 1851, elle indique que les diligences fédérales ont transporté 19 799 voyageurs dans l’ensemble du canton, dont 11 574 entre Brigue et Domodossola.

Citons encore pour mémoire les passages de voyageurs par les cols du Rawyl, du Sanetsch, de la Gemmi, du Lötschberg, de la Furka, du Monte Moro, etc. Signalons tout spécialement le transit canton de Berne-Italie et vice versa par le Grimseil, le Gries et l’Albrun, et celui du Tessin par le Nufenen.

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