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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 16:30

J’ai lu un livre, Histoire imagée de l’école vaudoise, passionnant dans son récit, des origines moyenâgeuse, jusqu’au XXe siècle.

J’apprends des tas de choses que j’ignorai forcément, moi qui n’ai pas aimé l’école.

Et soudain, au fil de ma lecture, le récit d’un fait divers d’une époque bien lointaine, puisqu’il date de 1553. Voici que je vous le copie pour vous.

Étranglés et brûlés

Il s’agit de la triste aventure survenue à cinq écoliers qui avaient fait leurs études à Lausanne. Les archives concernant la Réformation nous ont transmis ce précieux écrit.

Leurs noms méritent d’être conservés : Martial Alba, natif de Montauban ; Pierre Ecrivain, de Boulogne, en Gascogne ; Bernard Séguin, de La Réole, en Bazadois ; Charles Favre, de Blausac, dans l’Angoumois ; et Pierre Navihères, de Limoges. Ils nous ont laissé la relation de leur arrestation et de leur jugement.

« Après avoir demeuré, écrivent-ils, plus ou moins longtemps à Lausanne et nous être adonnés à l’étude des lettres tant divines qu’humaines, avant la fête de Pâques, nous arrêtâmes entre nous de nous en aller, Dieu aidant, vers nos pays, selon les lieux d’où chacun de nous est natif, et ce pour servir à l’honneur et à la gloire de Dieu, et communiquer le petit talent que Dieu a donné à chacun de nous, en particulier, à ses parents, pour tâcher de les amener à la même connaissance que nous avons reçu de son fils Jésus-Christ, et aussi à ceux que notre bon Dieu eût voulu appeler à la foi et à la connaissance de sa vérité par notre moyen. » Leur résolution ayant été approuvée par l’Eglise de Lausanne, ils se mirent en route en passant par Genève ; mais dès le lendemain de leur arrivée à Lyon, ils furent tous cinq arrêtés par les soins du prévôt de cette ville. Toutes les démarches possibles furent faites pour les sauver. Le roi de France promit leur liberté ; l’évêque de Tournon, qui s’était engagé à s’intéresser en leur faveur, contribua activement à faire prononcer leur condamnation. Leur procès fut long : après un an de prison, ils furent exécutés, c’est-à-dire étranglés et brûlés, le 16 mai 1553.

Les bûchers de l'Inquisition (1559)

Les bûchers de l'Inquisition (1559)

Je ne sais pas si vous avez comme moi un vide, en arrivant à la fin du texte, un manque de quelque chose. Une information me manque, vous manque-t-elle à vous aussi ?

Après une longue réflexion, plusieurs jours, je pense, après une relecture, avoir trouvé le « problème », de la chose manquante dans le texte ; Quelle est l’accusation ? Les indices qui permettent de comprendre de quoi ils sont accusés, sont l’époque (1553), qu’ils viennent de Lausanne (Réformé) et qu’ils se font arrêter à Lyon. En claire, des Protestants venant de Lausanne, se trouvant en terre Catholique (Lyon), donc des hérétiques condamnés au bûcher. Pourquoi cela n’est-il écrit en toutes lettres, « motif, être Protestants. »

Le texte ci-dessus est un éclairage lié au sujet du livre, l’école vaudoise, et tel qu’il est déposé dans le récit, veut témoigner de l’enseignement que l’on pouvait obtenir à l’Académie de Lausanne et des risques que l’on encourait en témoignant de sa foi en terre catholique. Les faits ont été cités dans le martyrologe protestant de Crespin, à chaque édition, grossi de détails certainement faux.

En faisant des recherches sur Internet, cependant, je découvre qu’il y a deux « vérités » qui s’opposent, l’une, celle décrite ci-dessus, point de vue Protestant des faits, cinq écoliers allant du point A au point B et arrêtés et exécutés ; et celle qui est le point de vue des Catholiques, qui affirment que les cinq « écoliers » prêchèrent et faisaient du prosélytisme, ce qui justifiait l’arrestation et la condamnation. En ayant donc les deux récits, la deuxième version semble plus probable et même la seule vérité possible.

Le livre Histoire imagée de l’école vaudoise est clairement orienté, ce qui est logique, puisque la Réforme est passée par là, mais pourquoi donc, ne pas être plus précis dans une relation aussi lointaine que ces faits décrits d’une justice qui n’a plus aujourd’hui de raisons d’exister ? N’est-ce pas une forme d’orientation et d’influence, qui agirait sur le lecteur ? Les guerres de religions ne seraient-elles pas finies ? D’autant que se livre n’est pas très vieux, puisqu’il a été écrit en 1990.

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