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26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 16:56

Paris, 17 novembre 1810

 

Constant m’a dit de faire très attention aujourd’hui, parce que, pour l’Empereur, le 17 n’est pas un jour comme les autres ! Et il se montre encore plus tatillon qu’à l’ordinaire.

Le Pédant m’a parlé des superstitions de l’Empereur, de son amulette rapportée d’Egypte, de son Etoile ; des visites de Mme Lenormand qui lit dans les astres et les lignes de la main. Il a assisté à une scène avec le prince Borghese peu après la naissance de son héritier :

 

- Sire… Surtout, ne lui donnez pas ce titre ! a dit le prince Borghese.

- Et pourquoi pas ? S’irrita l’Empereur.

- Parce que « Napoléon-Roi-de-Rome » comporte 17 lettres.

 

Le nombre 17, chez nous, est redouté car, expliqua le prince, en chiffre romains, 17 s’écrit XVII, l’anagramme de « vixi » qui en latin, signifie « j’ai vécu », donc, je suis mort.

A son retour d’Egypte, Napoléon, quand il décida de renverser le Directoire, fixa le jour au vendredi 17 brumaire de l’an VIII, mais un de ses généraux lui avait déjà parlé de ce 17 inquiétant, et l’Empereur se souvint que le vendredi est aussi le jour de la mort du Christ. C’est alors qu’il eut cette phrase : « Il n’y a que les sots qui défient l’inconnu… »

 

« Il répète souvent ça ! » a dit Constant.

J’ai réfléchi à tout ceci parce que mon père m’avait prévenu contre les superstitions et les prétendus enchantements qui choquent le bon sens et qui sont défendus par des lois respectables. Ici, à Paris, beaucoup lisent un livre qui s’appelle « Secrets d’Albert le Grand », une sorte de livre magique, mais, jusqu’ici, je me suis gardé de le lire, bien que, semble-t-il, il y ait des recettes bien commodes, par exemple pour se faire aimer de n’importe quelle femme de son choix ; ce qui ne serait sûrement pas du goût du pasteur Ostermann.

Une femme de chambre de l’Impératrice qui s’appelle Rosette m’a affirmé qu’elle portait dans son corsage un talisman composé sous la constellation de Vénus. Pour séduire la personne dont on veut être aimé, il suffit de lier trois de ses cheveux avec trois des siens en prononçant : « O corps, puisses-tu m’aimer par la vertu efficace du Scheva », m’a dit Josette ; « tiens je te permets de regarder mon talisman et même de le toucher, si tu promets d’être sage !... »

 

Essayons d’imaginer ce grand et beau garçon, seul, dans un Paris aux amours faciles. Jean-Abram a une vingtaine d’années. A-t-il eu des aventures ? C’est très probable. Il n’en parle jamais, mais on est tenté de deviner entre les lignes… Cette Josette aguichante ? Et peut-être aussi une petite Bretonne…

Une aguicheuse du XVIIIe siècle ?

Une aguicheuse du XVIIIe siècle ?

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