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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 15:45

Sainte-Hélène, octobre 1817

« Sais-tu, Noverraz, que j’ai longtemps hésité entre le Simplon et le Grand-Saint-Bernard ? Quand j’ai pris le pouvoir par le coup d’Etat du 18 brumaire, nos armées étaient en retraite, et les troupes de la deuxième coalition risquaient de balayer la République. Masséna, assiégé dans Gênes par le baron de Mélas, appelait au secours ; toutes mes conquêtes italiennes menaçaient de s’effondrer. Il fallait créer la surprise. J’ai songé à traverser la Suisse et pénétrer par Schaffhouse, en Allemagne, mais Moreau m’a fait craindre le soulèvement exaspéré des cantons dont l’Histoire a célébré l’héroïsme !

Sais-tu ce qu’on disait à Londres de ma fameuse Armée de Réserve ? On la représentait caricaturée sous les traits d’un invalide donnant la main à un enfant ! Pendant ce temps, à Paris, j’apprends par mes espions que Mélas dégarnit la ligne du Pô pour réduire Gênes. Le 24 avril, j’hésitais encore, mon Etoile m’a conseillé pendant la nuit : réunir toute l’armée à Genève, faire transporter par le lac à Villeneuve, le biscuit, le blé et 125.000 pintes d’eau de vie ! Marescot m’avait prévenu : surtout pas d’eau de neige qui apporte le goitre !

Même Wartin qui fut le premier arrivé avec sa division à Martigny, le 12 mai, ne savait pas quel col il aurait à franchir : Furka-Gothard, Simplon ou Grand-Saint-Bernard ?

Sais-tu Noverraz, quel fut mon meilleur allié en Valais ?... Le beau temps ! Du 10 au 23 mai, le ciel est resté bleu, mais je n’avais guère loisir de le contempler.

A l’Abbaye de Saint-Maurice, comme à la Prévôté du Grand-Saint-Bernard à Martigny, je n’ai fait que travailler et j’avais un rhume. J’ai salué Monseigneur Louis-Antoine Luder et Exquis, l’abbé d’Agaune. Oui, j’ai beaucoup dicté, Bourrienne en sait quelque chose. J’ai fait don de la berline qui m’avait amené de Paris à Martigny, au Prévôt du Saint-Bernard, car à la rigueur, j’aurais peut-être pu monter en voiture jusqu’à Bourg-Saint-Pierre, mais plus haut… ! Je garde le souvenir des abîmes au-dessous du Pont Saint-Charles…

A toi je puis bien le dire, j’avais préféré un brave mulet valaisan, mais les peintres et les historiens ont choisi de me jucher sur un cheval fougueux. Ces mêmes historiens ont raconté que mon guide, Pierre-Nicolas Dorsaz, de Bourg-Saint-Pierre, m’avait sauvé la vie et que je lui avais fait cadeau d’une maison pour qu’il puisse se marier… il est toujours bon de s’entourer de légendes !

…Sais-tu, Noverraz, que depuis ma jeunesse, j’ai toujours gardé un bon souvenir de la neige ! »

Napoléon Hospice du Grand-Saint-Bernard

Napoléon Hospice du Grand-Saint-Bernard

Pour la propagande !

Pour la propagande !

L’Empereur ne veut voir personne. Il n’a fait qu’une exception pour le capitaine anglais Basil Hall, parce que son père avait été son camarade à l’Ecole de Brienne. Le capitaine Hall a beaucoup parlé de la Chine qu’il a longtemps habitée, et ses récits ont beaucoup intéressé l’Empereur.

A suivre

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