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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 11:57

Colonies

Suisses sur l’Ohio.


En arrivant, ils trouvèrent que quelques pauvres Américains s’étaient établis sans permission sur leur terrain. Ils auraient pu à toute rigueur les renvoyer, sans les indemniser ; mais ils crurent équitable de les dédommager des travaux du défrichement commencé par eux : ils les traitèrent donc comme s’ils eussent été leurs fermiers pour le terme de 6 ans, et en gardèrent même comme domestiques quelques-uns, qui savaient manier la hache.

La colonie naissante se hâta de planter des boutures tirées des premières vignes, et de semer du maïs pour sa nourriture : puis elle s’occupa à construire des habitations plus commodes que les grossiers hangars faits par les Américains qui l’avaient précédée, et elle activa les défrichements et les éclaircis préparatoires aux divers espèces de cultures. Leurs fermes sont et seront, autant que possible, distribuées sur le même plan d’économie rurale, vignes, vergers, prairies, champs de blés et de maïs ;  quand la population sera plus forte, le flanc des coteaux qui s’élèvent au Sud-est sera converti en vignoble, leur sommet en pâturages. Chaque colon vit du produit de son domaine : quelques-uns aiment mieux acheter les farines nécessaires des bateaux qui descendent l’Ohio, que de cultiver eux-mêmes le froment. Leur principale nourriture est le pain de maïs, qu’on cuit tous les jours pour l’avoir plus frais ; les salaisons de porcs, qu’ils élèvent en grand nombre ; les patates douces et les divers laitages. La chasse les occupe rarement ; cependant quelquefois ils montent sur leurs bateaux, pour aller tuer les cerfs qui tentent de passer l’Ohio à la nage, et pour ramasser les coqs d’inde sauvages, (dindons ?) qui s’étant engraissés pendant l’hiver, tombent dans la rivière, en volant par-dessus. Les chasseurs du voisinage leur fournissent le gibier à bon marché : un coq d’inde, de 20 à 25 livres, se vend une dizaine de batz ; et un cerf de 80 livres ne coûte guères qu’une piastre : quand les colons les achètent, ils les payent le plus souvent en patates de leur cru, dont les chasseurs ont besoin surtout au printemps. Jusqu’à présent le Suisserland n’a eu à vendre que du beurre, des salaisons de porcs, des patates et quelques volailles, que les passagers qui descendent l’Ohio payent argent comptant : comme chaque famille fait annuellement un quintal et plus de sucre d’érable pour son usage, elle en a quelquefois à vendre ou à échanger. Les femmes de Montreux ont commencé à fabriquer de jolis chapeaux de paille à la vaudoise, qu’elles débitent avantageusement dans l’intérieur du Kentucky. La colonie relève de la cour de justice du comté, composée d’un juge de paix et de quelques assesseurs, nommés par le gouvernement.

Ce n’est pas sans peine que la vigne s’est introduite et acclimatée dans le Suisserland. On avait d’abord essayé des plans tirés de Bordeaux et du Pays-de-Vaud, qui n’ont pas réussi, parce qu’on ne connaissait pas encore le climat : sur 20'000 pieds de 30 espèces différentes de raisins, à peine 200 ont repris ; mais les recoupe de ces 200 pieds ont été ensuite plantées et cultivées avec le plus grand soin ; et quoiqu’on n’ait commencé ce petit vignoble qu’en 1799, il y a maintenant plus de 40'000 ceps vigoureux tant sur l’Ohio qu’à Firtsvinegard. C’est seulement en 1803 qu’on s’est assuré qu’il n’y avait que deux sortes de plans propres à ce climat, savoir le Madère et le Cap. Les colons ayant depuis observé, que l’été est plus nuisible à leurs nouveaux plans que l’hiver, se bornent maintenant à ces deux espèces, tirées des vignobles les plus chauds qu’on connaisse. Jean-Jacques Dufour a déjà fait sur l’Ohio quatre petites récoltes d’un vin qui ressemble aux vins d’Europe crus dans les mêmes parallèles ; s’il n’a pas encore été satisfait de la quantité, il l’a été de la qualité : au commencement les oiseaux faisaient beaucoup de mal au raisin ; mais à mesure que les défrichements s’étendent, les oiseaux s’éloignent et leurs déprédations diminuent. Quand ce vignoble sera bien établi et plus étendu, il y aura beaucoup à gagner pour le vigneron, parce que dans l’intérieur des Etats-Unis, le vin sera longtemps à un très haut prix, tant à cause des droits d’entrée, que des frais de transport. Les bords de l’Ohio offrent une contrée très favorable à ce genre de culture, et les nouvelles vignes ne tarderont pas à y avoir une valeur considérable, vu la certitude de l’écoulement dans le pays où le vin est rare et par conséquent très cher.

A suivre

http://venoge.org/workshop-2008.htm les amis de la Venoge US

http://www.vevayin.com/ site de Vevay Switzerland


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