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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 16:53

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La troisième mouture de Menges est très complète et fouillée qui représente un grand nombre de pages, ce qui m’oblige à couper le document en plusieurs morceaux numérotés.  


Troisième version actualisée du projet d’attaque de la Section des opérations de l’Etat-Major de l’Armée :

OKH, sect. op., nouvelle version à la suite de nouvelles informations concernant la Suisse. 1re partie : L’attaque allemande contre la Suisse ; 2e partie : L’attaque italienne, 12.8.1940 signé v. Menges, Capitaine à l’E.M.

Sect. op

Commandement, secret. Seulement à l’échelon supérieur ! Par officier uniquement !

 

Partie I

Nouvelle version en raison de nouvelle informations sur la Suisse


L’ATTAQUE ALLEMANDE CONTRE LA SUISSE

 

Mandat assigné :


Il s’agit d’examiner la possibilité d’une occupation surprise de la Suisse par des troupes allemandes depuis la France et l’Allemagne en postulant que des troupes italiennes venant du sud attaquent la Suisse simultanément.

I)                    Exécution de la mission :

Grâce à une rapide attaque surprise à partir de plusieurs directions il s’agit d’obtenir :

a)      La destruction de l’armée ennemie pour empêcher l’unité du commandement, l’établissement de nouvelles lignes de résistance sur un front unique et une retraite en bon ordre dans les régions montagneuses impraticables (ce qui retarderait le succès militaire).

b)      Pour des raisons politiques et psychologiques l’occupation rapide, et sans destructions, de la capitale et de la région autour de Soleure et Zurich (Orlikon) avec son industrie d’armement.

c)       Le contrôle, en évitant les destructions, des plus importants nœuds ferroviaires et routiers ainsi que des nombreux ponts et tunnels pour utiliser le pays dans les plus brefs délais pour tous les transports vers le sud de la France.

 

2) La Suisse en tant que pays


La Suisse est une région très montagneuse. La Suisse centrale et méridionale est une zone de haute montagne avec des glaciers dans les Alpes valaisannes, bernoises et glaronnaises. Les vallées du Rhône et du Rhin sont étroites et encaissées et peuvent, par conséquent, être facilement obstruées par la destruction à l’explosif de rochers.

La partie septentrionale de la Suisse est plus plate. Elle est limitée par le Bodan, le Rhin (dans le secteur Bâle-Bodan large de 100 à 200 m) et la chaîne du Jura, difficile à franchir depuis le nord. L’industrie du pays se trouve au nord-ouest de Zurich ainsi que dans la région de Fribourg-Berne-Soleure.

 

3) L’armée suisse


a) Les effectifs totaux de l’armée suisse se montent à 220 000 hommes, selon la statistique de début août 1940. Il existe actuellement : 6 divisions d’infanterie, trois divisions de montagne, 3 brigades de montagne, 1 brigade frontière et des bataillons frontières. Il n’existe pas de troupe blindée. L’aviation est faible et seulement pour une petite partie moderne, la DCA est en voie d’organisation.

b) Ont été démobilisés : les trois brigades légères (troupes rattachées au Corps d’Armée) et les unités de cyclistes, l’ensemble des troupes territoriales, les brigades frontières à l’exception d’une seule sur la frontière méridionale et tous les services de l’arrière. Pour des raisons de politique interne et à cause de la question du chômage, il est difficile de poursuivre la démobilisation.

c) La mobilisation peut être précédée de mesures préventives (Utilisation des troupes frontière). La mobilisation elle-même n’exige que peu de temps.

Troupes prêtes à faire mouvement : parties de la couverture frontière en 5 heures, Etats-Majors de Corps, troupes de corps et divisions le 2e jour de mobilisation. Etats-Majors d’Armée, brigades légères et brigades frontières le 1er jour de la mob.

Force totale de l’armée mobilisée 278 000 hommes avec 6 divisions d’infanterie, 3 divisions de montagne et 9 brigades frontières (env. 100 bataillons frontière) et comme troupes de Corps d’Armée 3 brigades légères ainsi que 75 bataillons de « troupes territoriales » (Sorte de défense locale).

d) Actuellement se trouvent dans les camps d’internement suisses (gardés par la 3e et des unités de la 7e division) les éléments suivants réfugiés durant la campagne à l’Ouest avec un effectif total de 5 000 hommes :

- la 67e div. française, 3e levée, esprit combatif peu élevé

- la 2e div. polonaise (12 000 homes)                                                      peu souffert, bonnes troupes

- éléments des brigades de fortifications                                            peu souffert, bonnes troupes

   D’Altkirch et Montbéliard

-1 brigade de spahis, 900 hommes                                                         peu souffert, bonnes troupes

- réserves d’Armée, art., et chars.                                                          peu souffert, bonnes troupes

 

La Suisse aimerait expulser rapidement les Polonais et les spahis pour pouvoir – sans tenir compte d’autres raisons – disposer à nouveau de 1 division ½ de surveillance. En cas de guerre on doit compter avec le ralliement aux Suisses des Polonais, des spahis et, peut-être, d’une part moindre des Français. Effectif global d’environ une division. Les Suisses apprécient l’armement et les chars saisis des troupes internées.

Si les éléments internés ne combattent pas et se trouverons encore dans le pays, leur surveillance implique un affaiblissement de la troupe combattante suisse.

 

4) Fortifications de la Suisse


a) Frontière avec l’Allemagne :

Effort principal de l’aménagement dans le secteur Bâle-Constance-Rheineck-Sargans. Ouvrages légers, seulement sur quelques points ouvrages moyens. Aménagement solide des piliers d’angle Rheineck et Sargans, entre eux pentes montagneuses escarpées. Rive méridionale du Bodan faiblement protégée.

13 ponts sur le Rhin dans le secteur Constance-Bâle.

Points plus faibles au sud-ouest de Bâle, à l’est de Waldshut et d’Eglisau.

Positions dans le secteur arrière : pour le moment apparemment seulement des barrages dans le resserrement de la vallée. Aménagement prévu sur la ligne Olten-Aarau-Zurich-Sargans.

b) Frontière avec la France : Aménagement seulement à partir du début de 1940, d’abord barrages sur quelques points et bunkers de campagne avec embrasure de tir.

Faiblesses de la position : autour et à l’ouest de Nyon, à l’est de Pontarlier, au nord de La Chaux-de-Fonds ; routes de cols au nord et au sud de Saint-Maurice non fortifiées, mais dans un terrain difficile.

c) Etat de l’aménagement : depuis juillet les travaux aux fortifications ont été arrêtés à l’exception de celles dépassant déjà le niveau du sol. Les travaux aux fortifications et barrages sur la frontière du nord-ouest sont poursuivis sans limitation.

d) Précisions : les bunkers 6-8 m au-dessus du sol constituent une bonne cible ; pas d’informations en ce qui concerne les barrages antichars. Il faut compter partout avec des barrages sur les routes (blocs en béton préparés, peuvent être détruits à l’explosif ou franchis à l’aide de passerelles préparées à l’avance). Postes de douane dépourvus de valeur défensive.

 

GTell, Il faut encore avaler la Suisse.

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