750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rechercher Un Mot

Archives

Articles RÉCents

Liens

15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 16:54

 

Lourtier.jpg

Lourtier

 

   Les résultats de ces études sont consignés dans des ouvrages devenus classiques.

 

   Les progrès de la théorie glaciaire continuèrent en Suisse : Ch. Dufour et F.-A. Forel étudient la condensation de la vapeur d’eau sur le glacier du Rhône. En 1874, la commission suisse des glaciers organisa une étude systématique longuement poursuivie de l’écoulement du glacier du Rhône. De nombreux auteurs s’attachèrent à l’étude des glaciers, citons A. Favre, O. Heer, Jaccard, Renevier, Mortillet, Ch. Martins. Puis les progrès de la glaciologie gagnèrent la France par la Savoie. Le pasteur André-César Bordier, de Genève, et Mgr. Rendu, sans pouvoir faire d’observations systématiques, ont reconnu que le mouvement des glaciers était dû à la gravité, et à la plasticité de la glace. Puis ce sont les Alpes provençales et maritimes, le Vivarais, l’Auvergne, le Morvan, les Vosges, les Pyrénées, le Jura. L’élan pour les études glaciaires continue à se répandre sur le versant italien des Alpes avant de gagner le nord de l’Allemagne, de la Hollande, de la Suède, de la Norvège, des Iles Britanniques, de la Russie et enfin de l’Amérique du nord et de l’Asie. Partout on étudia les terrains erratiques selon les données de Venetz, répandues par Charpentier. Bien vite on découvrit les preuves de la grande extension quaternaire des glaciers.

 

   C’est probablement pendant que Venetz travaillait au Giétroz qu’il rencontra Perraudin de Lourtier, qui lui dit que les petits glaciers de Sévereu, de Louvie, de la Chaux de Sarreyer avaient des moraines à une lieue en avant de la glace actuelle, et aussi que les chalets situés près du glacier de Corbassière sont sur des moraines. Ces indications n’ont certainement rien appris de nouveau à Venetz, qui était au courant de ces phénomènes, ayant visité des glaciers depuis 1811.

 

   Dans son Essai Charpentier rapporte aussi une conversation avec Perraudin en 1815. « Les glaciers de nos montagnes, dit-il, ont eu jadis une plus grande extension qu’aujourd’hui. Toute notre vallée jusqu’à une grande hauteur a été occupée par un vaste glacier, qui se prolongeait jusqu’à Martigny, comme le prouvent les blocs de roche qu’on trouve dans les environs de cette ville, et qui sont trop gros pour que l’eau ait pu les amener ». Charpentier trouva cette hypothèse si extraordinaire, extravagante même, qu’il ne jugea pas qu’elle valut la peine d’être méditée et prise en considération. Perraudin avait aussi observé des stries sur les roches, il y voyait une preuve du passage des glaciers. [FOREL, PERRAUDIN, le précurseur glaciaire, Eglogae Geol. Helvetiae, VI, 1899.]

 

   En 1834, Charpentier se rendant à Lucerne pour présenter un mémoire à la Session de la SHSN, en faveur de l’hypothèse de Venetz, fut accompagné sur la route du Brünig par un bûcheron de Meinringen. Voyant Charpentier examiner un bloc de granite au bord du chemin, il lui dit : « ces pierres viennent du Grimsel, c’est le glacier qui les amènes, il s’est étendu jadis jusqu’à Berne. »

 

   On cite des réflexions semblables de paysans de Chamonix.

 

   Les habitants de Fiesch dans la vallée de Conches, disaient que leur glacier s’était étendu jusqu’au village et même jusqu’à Brig, près de Lax. Ils avaient distingué l’énorme moraine de Bodmen.

 

   Des montagnards avaient donc entrevu une certaine extension locale des glaciers, mais sans avoir jamais soupçonné leur extension générale comme certains historiens, peu au courant de la géologie, l’ont affirmé.

 

...

 

GTell, La vie et l'oeuvre de l'ingénieur Ignace Venetz 1788-1859

 

Partager cet article
Repost0

commentaires