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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 17:25

Dans le Reich allemand

Jean-Edouard Friedrich, Werner von Braun, les Américains et les Russes

« Juste après la chute de Berlin, Jean-Edouard Friedrich est à Ravensburg, dans le sud de l’Allemagne, où défilent des dizaines de milliers de réfugiés et d’anciens déportés. C’est alors qu’un certain Werner von Braun, avec des plans de fusées sous le bras, arrive avec ses collaborateurs au bureau du CICR et demande à passer en Suisse. Le délégué a juste le temps de les installer dans une usine désaffectée avant l’arrivée des Russes. Ceux-ci recherchent fébrilement le savant allemand, mais Friedrich leur assure qu’il n’a vu personne. Il prévient ensuite les Américains qui s’empressent d’embarquer Werner von Braun, son équipe, ses plans.

Avoir tenu le sort de la NASA entre ses mains : l’idée amuse Jean-Edouard Friedrich. D’autant plus qu’il ne connaissait pas Werner von Braun ni ses projets de fusées. C’est en une fraction de seconde qu’il a décidé de mentir aux Russes. Mais il aime bien se rappeler que lorsque les hommes ont foulé le sol lunaire, c’était un tout petit peu grâce à lui… »

Jean-Edouard Friedrich

Jean-Edouard Friedrich

La filière allemande pour les Juifs désirant se réfugier en Suisse, de Berlin à la frontière était le fait d’une longue chaîne d’individus qui risquèrent l’emprisonnement au mieux et au pire la mort. C’est pourquoi la longue liste des intervenants et la présence du Suisse Jean-Edouard Friedrich dans ce compliqué chemin de sauvetage prenant trop de place à raconter, je n’en dirais pas plus que l’anecdote décrite ci-dessus. (Et le sauvetage des Juifs allemands pour la Suisse n’a pas été très nombreux.)

Frieda Impekoven-Tobler

Ville à la réputation libérale et ouverte, Francfort abritait en 1933 la deuxième communauté juive d’Allemagne (26 000 personnes) après Berlin, mais proportionnellement la plus importante du pays (4,7 %). En revanche et surtout en comparaison avec Berlin, on y recense peu d’efforts de sauvetage et également peu de Justes. Une des explications avancées tient à la précocité de la déportation de masse vers l’Est : elle était achevée en septembre 1942, soit au moment où débutait celle de Berlin.

La Zurichoise d’origine Frieda Impekoven-Tobler était l’épouse de Toni Impekoven, acteur, écrivain et directeur du théâtre de Francfort, dont l’opposition résolue au nazisme allait lui coûter la place ; elle était aussi la mère de Nikki Impekoven, célèbre danseuse et actrice. En 1943, elle répondit à l’appel à l’aide de deux juives. D’une part, elle procura à plusieurs reprises de la nourriture à une veuve âgée logée dans une pension, ce qui lui valut un interrogatoire de la Gestapo ; la renommée de sa fille permit toutefois sa libération rapide. De plus, elle mit son appartement à la disposition d’une ancienne élève de l’école de théâtre locale pendant qu’elle-même rejoignait son mari en tournée à Strasbourg. A son retour, sa protégée avait trouvé une nouvelle planque.

De par son mariage elle perdit la nationalité suisse, c’est pour cette raison que dans certains documents elle apparait comme Allemande ; pourtant, après le décès de son mari, après la guerre, elle finira ses jours en Suisse, son cher pays.

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