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25 septembre 2017 1 25 /09 /septembre /2017 17:19

Septembre 1810

 

Je suis toujours mal à l’aise devant lui. Il est « tatadzenille* ». Sa nervosité est contagieuse. Il est plein de tics. Il prononce parfois des paroles si brèves que je ne les comprends pas, et j’ai peur qu’il me prenne pour un idiot, mais un instant après, il retrouve son sourire. Constant m’a confirmé qu’on pouvait le croire furieux mais que, déjà, il pensait à autre chose. « On voit qu’il a fréquenté des acteurs, son visage est comme un masque qui reflète toutes les émotions, même s’il ne les ressent pas ! »

*J’ai trouvé dans les Vaudoiseries, Petit Dictionnaire des mots du Vaudois courant, le mot TATADZENEUILLE, qui signifierait : tatillon, sans volonté, qui s’occupe de broutilles. Sans aucun doute le même mot, horographie différente ou simplement une erreur.

Une chose que j’ai remarqué, c’est la façon qu’il a de plisser le nez, comme s’il reniflait des odeurs « Tu ne sens rien ? Quelqu’un a fumé ici » ou bien « On a cuit quelque part de l’huile d’olive ! »… Quand il pense et que je le vois de profil, je l’admire. Il ressemble à une statue romaine. Ce qui m’a frappé aussi, c’est qu’il a de très petites mains et de très petits pieds. « Il en est très fier – m’a dit Constant – cela fait aristocratique. »

Je ne m’habituerai jamais à ses accès de colère, quand il brutalise les généraux comme les domestiques, même les ministres et les femmes ! On croit qu’il va tout dépiauter. Et puis, soudain, il se tourne vers moi, me sourit, me pince l’oreille et me demande comment se porte aujourd’hui son bon ours d’Helvétie.

Parfois, il tirait la gueule, même pour l’artiste.

Parfois, il tirait la gueule, même pour l’artiste.

À suivre.

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