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17 avril 2007 2 17 /04 /avril /2007 12:02
L’insurrection dans le pays de Vaud et dans le canton de Fribourg
(janvier – février 1798)
 
Tel qu’elle était enseigné au élèves de terminal primaire et aux jeunes filles des l’écoles ménagères l’histoire. Le texte est tiré d’ « Un siècle d’histoire fribourgeoise » dépôt central du matériel d’enseignement et des fournitures scolaires, Fribourg 1941.
 
1. Proclamation de l’indépendance vaudoise. – En janvier 1798, une armée française, commandée par le général Ménard, fut envoyée à la frontière vaudoise. Elle était chargée d’appuyer les « patriotes », c’est-à-dire ceux qui voulaient affranchir leur pays de la domination bernoise.
   Les Vaudois étaient sujets de Berne depuis 1536. L’occasion de conquérir leur liberté s’offrait à eux : ils la saisirent. Dans la nuit du 23 au 24 janvier, les lausannois proclamèrent l’indépendance du Pays de Vaud et la formation d’une République lémanique. Ils plantèrent un arbre de la liberté, arborèrent à leur chapeau une cocarde verte, qui devint le signe de ralliement des insurgés vaudois.
   Les baillis bernois s’empressèrent de quitter leur poste. Le 29 janvier, le général Ménard entrait à Lausanne et exigeait de la nouvelle république une armée de 4000 hommes et un prêt de 700 000 livres.
 
2. La propagande vaudoise dans le canton de Fribourg. – Les patriotes vaudois invitèrent leurs voisins de la Broye fribourgeoise, de la Gruyère, de la Glâne et de la Veveyse à se joindre à eux.
   Il y avait, dans chacun de nos baillages, des hommes qui étaient partisans de la révolution et qui souhaitaient un changement de gouvernement. Ils ne formaient pas la majorité, mais ils réussirent, par des promesses et des menaces, à entraîner leurs concitoyens hésitants. « Après la révolution, disaient-ils, aux campagnards, vous ne payerez plus les dîmes et les cens qui grèvent vos terres ; dans la nouvelle république, insinuaient-ils aux citadins, vous occuperez les places de magistrats et de fonctionnaires qu étaient réservées jusqu’ici aux membres des familles patriciennes. »
   Un certain nombre de Fribourgeois adhérèrent au gouvernement de Lausanne par crainte. « Si vous restez fidèles aux aristocrates de Fribourg, leur avait-on affirmé, les troupes françaises, qui s’apprêtent à envahir le pays, vous traiteront en ennemis et vous serez écrasés par les pillages et les réquisitions. »
   Avant de prendre une décision, cependant, les communes fribourgeoises firent savoir à l’Assemblée provisoire du Pays de Vaud qu’elles entendaient conserver leur religion. La liberté du culte catholique fut promise solennellement et les adhésions fribourgeoises à la République lémanique affluèrent.
 
3. Une grande partie du canton de Fribourg devient vaudois. – Des arbres de la liberté furent plantés à Bulle, le 26 janvier, à Estavayer, le 27. Le 29 janvier, on apprenait, à Fribourg, que les baillages d’Estavayer, de Surpierre, Cheyres, Font, Vuissens, Châtel-Saint-Denis, Attalens, Romont, Vaulruz, Gruyère, Bulle et Rue avaient tous fait défection et étaient devenus vaudois. Montagny, Corbière, Vuippens et Saint-Aubin suivirent peu après l’exemple donné. Le canton de Fribourg ne comprit plus que le chef-lieu, les villages des Anciennes Terres, les baillages de Pont, de Bellegarde et de Planfayon.
 
4. Concessions tardives du gouvernement. – Le 6 février, le Grand Conseil de Fribourg afficha une proclamation qui promettait à tous les citoyens « un droit égal au gouvernement et à toutes ses places » et une nouvelle constitution. Ces concessions étaient de nature à satisfaire les mécontents, mais elles arrivaient trop tard et ne produisirent pas grand effet. Seule, la commune de La Roche, qui faisait partie du baillage de Bulle, retira son adhésion à la République lémanique et redevint fribourgeoise. Le gouvernement ne fit aucun autre effort pour ramener à lui ses sujets infidèles.
 
5. Le projet de constitution helvétique. – Les députés des baillages fribourgeois qui siégeaient à l’Assemblée représentative de Lausanne eurent, le 8 février, une grosse surprise. Un projet de constitution pour la République Helvétique était arrivé de Paris. Il prévoyait la division de la Confédération suisse en 22 cantons.
   Le canton du Léman (chef-lieu Lausanne) comprenait le Pays de Vaud qui avait appartenu à Berne. Le canton de Fribourg (chef-lieu Fribourg) gardait tout son territoire ; on y ajoutait même, pour améliorer les frontières, les districts de Payerne et d’Avenches jusqu’à la Broye, et le baillage de Morat, qui était alors la propriété commune de Berne et de Fribourg.
   Les délégués fribourgeois quittèrent Lausanne, où ils n’avaient plus rien à faire, puisque leur pays ne devait pas faire partie du canton du Léman.
 
6. Le canton de Sarine et Broye. – 64 députés des communes fribourgeoises dissidentes se réunirent dès lors à Payerne. Ils auraient bien voulu tenir leurs assemblées à Fribourg, qui devait être le chef-lieu du nouveau canton. Mais les magistrats fribourgeois ne le permirent pas ; ils refusèrent aussi d’envoyer à Payerne une délégation. Les villages qui leur étaient restés fidèles agirent de même.
   Ces abstentions créaient une situation embarrassante. Les 64 députés ne pouvaient se flatter de représenter tout le canton. Ils décidèrent de continuer, malgré tout, leurs séances et ils prirent le titre de Comité central et provisoire du canton de Sarine et Broye.
 
DOCUMENT : L’adhésion du baillage d’Estavayer à la République lémanique. – La ville de Payerne s’était alliée au reste du Pays de Vaud contre le gouvernement de Berne ; elle écrivit plusieurs fois au Conseil d’Estavayer pour l’engager à suivre son exemple et à se rendre indépendant de Fribourg. Le 27 janvier 1798, le « comité de Salut public » de Payerne fit porter, de grand matin, deux lettres à Estavayer ; la première était destinée au lieutenant Louis-Béat de Vevey et l’autre au conseiller François-Laurent Chaney. Le comité insistait de nouveau pour que la ville d’Estavayer se décidât à planter l’arbre de la liberté et à faire partie de la République lémanique. Ces lettres assuraient que le général français allait entrer dans le pays et qu’il y aurait danger à ne pas suivre l’exemple des villes vaudoises.
   Aussitôt, la population d’Estavayer fut convoquée en assemblée générale au son de la cloche. Les bourgeois, après avoir pris connaissance des lettres, décidèrent d’un commun accord que la ville se trouvait dans la « nécessité de se soustraire à l’obéissance envers l’Etat de Fribourg » et se déclarèrent indépendants. Un « comité du Salut public » fut immédiatement créé et l’arbre de la liberté planté, le même jour, aux cris de : « Vive la liberté ! » Les bourgeois décorèrent leurs chapeaux avec des cocardes vertes ; le mot de « monsieur » fut prohibé et remplacé par celui de « citoyen ». Les villages voisins imitèrent immédiatement l’exemple d’Estavayer. L’ancien lieutenant de Vevey et François-Laurent Chaney furent envoyés à Lausanne, où devaient se rassembler les députés des Etats de Vaud.
D’après le Annales de Dom Grangier.
 à suivre...
http://www2.unil.ch/acvs/F/prom_98_3.html
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