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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 14:50
Survole d’une situation complexe qui n’a pas fini de se modifier avec l’arrivée de l’Islam.
 
Bâle, où le concile de Constance s’était transféré en 1431, et où il avait siégé jusqu’en 1449, possédait depuis 1460 une université à laquelle Erasme de Rotterdam donna, au début du XVIe siècle, un très grand lustre. La ville rhénane est alors un centre d’humanisme et de culture. Les imprimeurs y sont fort nombreux. Jean Froben est le plus célèbre. De ses presses sortent des classiques grecs et latins remarquables par leur clarté, la qualité rarement dépassée depuis de leurs caractères et de leur mise en pages. Ces imprimeurs font vivre peintres et graveurs. Hans Holbein le jeune est du nombre. Bâle. À juste titre, le considère comme sien, bien qu’il ait passé en Angleterre la dernière partie de sa vie.
Dans ce milieu de savants, d’humanistes, d’imprimeurs, d’artistes, les esprits audacieux et novateurs abondent. Aussi la Réforme ne tarde-t-elle pas à triompher (1524).
Zurich avait précédé Bâle. Son réformateur, Ulrich Zwingli, est un enfant de l’Alpe. On peut voir encore à Wildhaus, dans le Toggenbourg (Saint-Gall), le chalet où il est né. Sa prédication et son enseignement, qu’animent une sève populaire et de profonds accents d’authenticité, sont à l’origine d’une des branches de la Réforme, plus radicale que le luthérisme, moins hautement intellectuelle que le calvinisme, mais d’une égale ferveur, d’une égale austérité.
Après Zurich et Bâle, Berne, Glaris, Saint-Gall, Schaffhouse, Soleure, Neuchâtel passent à la Réforme. La conquête du Pays de Vaud par les Bernois assure son triomphe définitif à Lausanne et à Genève, ville qui devait l’emporter sur toutes les autres par le prestige du chef de son école : Jean Calvin.
Fribourg, cependant, et Lucerne résistent ; Soleure revient à l’ancienne foi ; les cantons alpestres, ceux de la Suisse centrale en particulier, restent catholiques. C’est aussi le cas du Valais, alors pays allié des Confédérés, et du Tessin, qui leur appartenait. La religion des sujets étant celle des seigneurs, la carte confessionnelle de la Suisse est bientôt d’une extraordinaire complexité. Territoires protestants et catholiques sont enchevêtrés. Les frontières des confessions ne coïncident heureusement pas avec celles des langues. Il y a des protestants en Suisse romande (Genève, Vaud, Neuchâtel), mais aussi des catholiques (Fribourg, Valais) ; si le Tessin est catholique, deux vallées italiennes des Grisons, celles de Poschiavo et de Bregaglia, sont réformées – ce sont même les seuls territoires de langue italienne où le protestantisme se soit maintenu de la Réforme à nos jours. Les Rhéto-romanches sont eux aussi divisés : l’Engadine est en majorité protestante, la vallée du Rhin en majorité catholique. Quant à la Suisse allemande, c’est une vraie mosaïque confessionnelle. Dans l’ensemble, toutefois, on notera que la plupart des villes et des régions évoluées du Plateau ont passé à la foi nouvelle, tandis que la Suisse alpestre, économiquement moins développée, à peine urbanisée, plus traditionaliste, est restée fidèle à l’Eglise romaine. Les protestants ont pour eux le nombre, la richesse, les grandes villes ; mais ils sont en minorité à la Diète, où chaque canton a deux voix. Ce déséquilibre est une des causes des guerres de religion qui se prolongeront jusqu’au début du XVIIIe siècle, sans apporter de changements notables. De nos jours, en revanche, les migrations intérieures et l’afflux vers les villes ont sensiblement modifié la carte confessionnelle de la Suisse : il y a plus de catholique à Zurich et à Genève qu’à Lucerne ou Fribourg.
 
Pour le Valais d’aujourd’hui, l’Islam est la deuxième religion derrière le catholicisme et devant le protestantisme.
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