6 juillet 2007
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Maurice Koechlin (1856 – 1946) établit, le 6 juin 1884, le croquis d’un pylône métallique de 300 mètres de hauteur qui préfigure ce que sera la Tour Eiffel, prévue comme porte monumentale pour l’Exposition universel de 1889. Cet ingénieur des Chemins de fer de l’Est, d’origine suisse, a été l’un des meilleurs élèves de Karl Culmann, directeur du Polytechnicum de Zurich. Il est le auteur d’un livre sur la statique graphique dont les principes n’ont pas encore été étudiés par Gustave Eiffel, lequel, d’ailleurs, a refusé de concourir au projet et a transmis le dossier à Koechlin et à Emile Nouguier, tous deux ingénieurs de sa société. Puis, quelques mois plus tard, Eiffel se ravise. « Le 12 décembre, il signe un contrat avec ses deux ingénieurs aux termes duquel il reprend tous les droits du projet qu’ils ont élaboré, s’engage à associer leur nom à l’ouvrage et à leur verser 1% sur le montant du devis estimatif de la construction de la Tour. Si Gustave Eiffel rendra un vibrant hommage à ses collaborateurs dans son livre La Tour de trois cents mètres, son nom seul passera à la postérité. » Interrogé cinquante ans après sur les origines de la Tour, Koechlin reconnaîtra qu’Eiffel « en demeure néanmoins le grand réalisateur et l’homme d’assez de prestige et d’audace qui a pu secouer les pouvoirs publics et imposer son projet ». Aussi modeste que brillant, l’ingénieur suisse deviendra dès 1930 président du Conseil d’administration de la Société de construction Eiffel, puis président de la Société de la Tour Eiffel.
D’après La Tour Eiffel de Jean des Cars et Jean-Paul Caracalla, Denoël, 1989