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4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 17:44
Voilà une nouvelle qui surprendra ; et pourtant, c’est bien le professeur Marc-Auguste Pictet (1752 – 1825) qui, le 3 mars 1806, à la suite d’un discours d’une rare éloquence, entraîne ses collègues du Tribunat à soutenir le projet de construction d’un arc de triomphe de grande dimension au carrefour de l’Etoile. Deux mois plus tard, conquis par la proposition du tribun, Champagny, ministre de l’intérieur, convainc à son tour Napoléon qui abandonne son choix initial du faubourg Saint-Antoine au profit des Champs-Élysées.
Issu d’une ancienne famille genevoise ayant acquis la bourgeoisie de la ville en 1474, Marc-Auguste Pictet est le frère aîné de Charles Pictet-de-Rochemont qui obtint au Congrès de Vienne la garantie de la neutralité helvétique. Physicien renommé pour ses recherches sur le rayonnement de la chaleur et pour ses talents d’enseignant, journaliste apprécié de l’Europe entière pour son impartialité et sa dextérité à faire connaître toutes les découvertes, Marc-Auguste jouit du respect, voire de l’amitié des grands de l’époque : Jefferson, Metternich, Alexandre Ier, George III, mais aussi Napoléon Bonaparte qui l’appelle d’abord au Tribunat pour remplacer Benjamin Constant, puis à l’inspection générale de l’université impériale. Pendant les 15 ans du Consulat et de l’Empire, Marc-Auguste est une figure omniprésente de la scène parisienne. Partout où il y a un combat à mener en faveur du progrès des sciences et du bien public, il est sur la brèche ; à l’Institut dont il est membre ; au Corps législatif où il rapporte en faveur des familles nombreuses, de la paix avec l’Angleterre, ou pour doter la capitale de trottoirs ; au sein de l’Eglise Réformée de Paris dont il compose le premier Consistoire. Son charme séduit tour à tour Mme Lavoisier, Mme Récamier, Mme Suard, Dorothée duchesse de Courlande, Mme de Staël, l’impératrice Joséphine, et surtout Julie Charles, la jeune épouse de son collègue physicien, qu’il parviendra à conduire dans les Alpes où elle rencontrera Lamartine.
L’exemple de la vie trépidante de ce Genevois auquel Paris et l’Europe doivent tant, est à l’image de cette eau effervescente inventée sur les bords du Léman par un de ses protégés, un certain M. Schweppes : tonique et salutaire !
 
Jean Cassaigneau et Jean Rillier, Marc-Auguste Pictet ou le rendez-vous de l’Europe universelle, Editions Slatkine, Genève, 1995.
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