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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 16:53

Quatrième partie.

Treizième stationnement : Canton de Genève, du 10 février 42 au 20 mars 42.


Une nouvelle relève du Groupement Jogne débuta le 10 février 42. Mais, la IV/16 allait faire son service à Genève, subordonnée au commandement des douanes pour renforcer nos douaniers dont le service frontière était devenu très astreignant. Une telle mission se faisait évidemment sans nos mitrailleuses, sans chevaux et sans tout un matériel de corps qui n’était pas indispensable. La tâche du détachement de réception du matériel, mobilisé à Bulle la veille, n’en sera pas moins pénible. En effet, le camion mis à notre disposition pour se rendre à la Valsainte ne pourra aller plus loin que le pont du Javro à l’entrée de Charmey. La couche de neige est tellement haute que, de là, le détachement dut monter à pied jusqu’au couvent. Nous dûmes, ensuite, emprunter des traîneaux aux agriculteurs de la région pour descendre ce matériel jusqu’au pont du Javro.

 

L’entrée en service de la compagnie eut lieu à Bulle sur la Place de la foire. Après le dîner servi à la IV/16 dans les restaurants du Moléson et du Moderne, nous étions arrivés à la gare de Bulle pour embarquer. Arrivé à Genève vers 1800.

 

La matinée du 11 février fut réservée à des théories du major VERDAN, commandant du corps des douanes de Genève.

 

Nous devions installer 23 postes qui furent tous occupés le même jour.

 

Poste N° 13 SORAL

Chef : Lt. DUPASQUIER Félix

Cpl. DOUSSE Robert

Appté. RIME Henri

Mitr. PERROULAZ Jean

MICHEL Célien

JULMY Louis

Cond. CONUS Antonin

PERRIARD Fernand

 

N--367-jour-de-sortie--les-quais-a-Geneve.jpg

Pas de tenue de campagne pour Genève.

 

La IV/16 quitte Genève le 19 mars au matin. Arrivée peu avant midi à Broc. Une surprise les attendait : lors de l’entrée en gare du train, la fanfare du bataillon 16 joua la « Marche de Diesbarch ». Le Lt. Col. GUILLOD, Cdt du bat. Nous attendait aussi avec le sourire de retrouver l’une de ses unités.  Il me prit immédiatement à part pour me dire qu’il venait de recevoir de la Direction des douanes un rapport très élogieux sur le comportement de la IV/16 à Genève.

 

Avant son licenciement au matin du 20 mars le bat. 16 fut encore inspecté par le Cdt. De la Division 1.

 

GTell, Henri Noël

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 17:15

Troisième partie.


Ce n’était pas les vacances mais les joies d’une longue descente à ski devaient rester comme une grande joie.

La IV/16 organisa également une grande course à skis, sous forme d’un concours de patrouilles. Le parcours de 9 Km fut piqueté en terrain très difficile avec des tirs effectifs sur des ballonnets. Elle se déroula le 8 janvier et fut gagnée par la patrouille du caporal SCHINDLER en 1 h. 04’ 59’’, devant la patrouille du caporal DAY, à 4’ ; celle du lieutenant TAGINI, à 18’ et la dernière, du mitrailleur GUMY, à 52’.

 

N--388-La-Patrouille-dans-la-neige.jpg

 

Le 16 janvier était notre dernier jour aux Diablerets ! Journée réservée à passer le col du Pillon avec tout le matériel de corps que nous devions mettre en dépôt à Feutersoey. Quant à nos skis, ils furent chargés sur le train à destination de l’arsenal de Fribourg. À l’appel du soir, il fut donné lecture de l’ordre du jour du colonel divisionnaire COMBE qui quittait le commandement de la Division 1 pour être remplacé par le colonel divisionnaire PETITPIERRE.

 

Descente sur Aigle sous la neige dans des difficultés énorme, chevaux et hommes tombèrent souvent et il fallut plus de six heures de marche du trajet de 20.3 Km. Puis le train pour Lausanne et Fribourg.

Henri Noel continue son récit : Après un dîner servi à toute la compagnie, au restaurant de la Paix, nous nous étions rendus au Boulevard de Pérolles pour prendre part au défilé du régiment 7. Voici ce que contient mon journal de compagnie sur ce défilé :

 

   « Les autorités prennent ce défilé devant le temple. Jamais la troupe n’a été plus écœurée par un défilé. Revenant à Fribourg pour la première fois depuis son départ en mobilisation le 3. 9. 39., pas une seule marque de sympathie ne se manifeste en faveur des soldats. Quelle population ingrate que celle de Fribourg. Aux internés, on lançait des fleurs et on ne ménageait pas ses acclamations. Au retour des siens, on est morne ! Souhaitons que plus jamais le régiment ne défile à Fribourg car l’impression laissée sur la troupe est très fâcheuse. On reparlera longtemps de l’ingratitude des habitants de Fribourg au retour de celui qui se consacre à les protéger. »


Douzième stationnement : Gstaad et Im Fang, du 27 mai 1941 au 2 août 1941.

Gstaad → Im Fang à pieds en 1 jour. Il y a 15.08 Km à vol d’oiseau et 57.3 Km par la route. Aucun renseignement précis sur l’itinéraire. Par la route ou par la montagne ? Les deux à la fois, les conducteurs et le matériel par train et par la route, le reste de la compagnie par la vallée des Fenils, entre Saanen et Jaun.  Avec quand même 26 chevaux et un reste de neige considérable partout.

Les premiers jours, à Im Fang, furent utilisés à une reprise énergique de l’instruction individuelle et du travail à la mitrailleuse. Puis, on procéda à plusieurs marches en montagne : que ce soit au Gros-Mont, au Petit-Mont, aux Bruns, au Jaunpass ou encore au col des Neuschels.

 

Le 4 juin à 0300, toute la Division 1 fut alarmée pour des manœuvres de grande envergure. Le régiment 7 formait le parti bleu. Dans ce cadre, les Diables-Verts reçurent l’ordre de gagner à pied, par le Jaunpass, la gare de Weissenbach, dans le Simmental, pour y être embarqués sur train, puis transportés à Zweisimmen.  Dans cette station, ils furent embarqués sur le MOB et, finalement, conduits à Saanenmöser. Les bataillons 16 et 17 formaient un régiment qui devait tenir du Hornberg à Gruben. Mais à peine débarquée du train, la IV/16 recevait l’ordre d’attaquer et anéantir un groupe de parachutistes tombés dans notre dos dans la région de Zweisimmen. C’est la section HOFMANN qui dut redescendre à Zweisimmen et qui eut la main assez heureuse pour surprendre ces parachutistes dans une grange et les faire prisonniers. Durant toute la nuit, le bataillon 16 sera attaqué par de nombreuses patrouilles ennemies. Mais, en raison de pluies diluviennes, les manœuvres prirent fin vers 1100. Embarquée sur train, la IV/16 sera transportée jusqu’à Broc, en passant par Gstaad – Bulle. Puis, elle gagnera Im Fang où elle arriva à 2245.

 

L’un des grands moments qui marqua le souvenir de chacun, fut la période de haute montagne vécue du 18 au 26 juillet.

 

Après le culte des bataillons 14 et 16 célébré par le capitaine-aumônier von der WEID et le repas de midi, les exercices en haute montagne débutèrent ce dimanche 20 juillet. Indépendamment de l’entraînement à la varape, à la descente dans des crevasses, aux moyens de secours et, en général, à la vie en haute montagne, le bataillon 16 devait faire l’ascension du Wildhorn (3246 m.) et du Wildstrubel (3244 m.).

Le lundi 28 juillet, préparatifs pour mise en congé le 2 août 1941. Dépendant de l’arsenal de Bulle, ce dernier avait choisi les couloirs souterrains du Couvent de la Valsainte comme lieu de dépôt de tout le matériel du bataillon 16. En cette occasion, le Père Procureur de la Chartreuse fit une visite guidée pour tous les Diables Verts. Elle fut pour beaucoup une révélation qui laissa une profonde impression. La reddition de nos chevaux se fit le lendemain à Bulle. Puis, la compagnie, pour se rapprocher de Broc qui était le lieu du licenciement, quitta Im Fang le 30 juillet au matin et prit, pour 3 jours, des cantonnements à la Tzintre.

2 août. À 0720, après le « Rompez les rangs », les trains nous emmenaient à notre domicile.

 

à suivre.

 

GTell Henri Noël

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 17:33

 

N--365-Dans-la-neige.jpg

Prêt pour une course de patrouille...

                                                   ...et avec les copains au Grand Hôtel.

N--379-Pieds-dans-la-neige-pour-les-copains.jpg

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 13:42

Deuxième partie.


Gsteig → Les Diablerets par le col du Pillon. Il y a 9.2 Km en vol d’oiseau. À pieds.

 

Les Diablerets du 7 novembre 1940 au 17 janvier 1941. Grand-Hôtel.


Mission principale pour la compagnie IV/16, garder le col du Pillon ouvert. Il neigeait comme jamais en cette période et la difficulté était qu’à peine ouvert un tronçon de 20 mètres qu’il disparaissait déjà sous la neige. Deux chasse-neige ne suffisaient, d’autant qu’ils furent recouvert de neige. La troupe utilisa des pelles pour ouvrir le col. La IV/16 était dépassé par l’abondance de neige, l’aide est arrivé par Leysin, la compagnie III/16 arrivait. Mais les conditions étaient telles que cela ne suffit pas. Le danger d’avalanche était trop important et l’ordre de suspendre nos travaux  arriva en soirée.

Pour l’Immaculée conception, le 8 décembre, était prévue une messe et ils attendaient tous la venue du capitaine-aumônier von der Weid pour 0830. Il n’arriva jamais, par deux fois il se trouva sous une avalanche, la première fois en essayant de monter le col et la deuxième fois en descendant après avoir renoncé à rejoindre Les Diablerets. La première avalanche les recouvrit sous plus de deux mètres de neige, la deuxième fois, tout autant de neige sur le camion. C’est seulement à 1730 qu’il fut à nouveau dégagé sain et sauf. Il neigeait toujours.

 

« C’est  lors de cet établissement aux Diablerets et avec cette abondante neige qu’il vint l’idée à la Division 1 de mettre à disposition de la IV/16, l’appointé Reber, instructeur suisse de ski pour inculquer les notions de ce sport qui était nouveau pour la moitié de la compagnie, surtout pour les Glânois et Broyards. L’abondance de neige favorisa les cours à skis. Cette activité devint très vite enthousiasmante et personne ne voulait manquer les leçons. (Photos)

Dans la nuit du 5 au 6 décembre, il tomba 1,50 m. de neige au village. Le 10 décembre il neigeait toujours. En fin de journée, le 12 décembre, les Diables-Verts s’étaient couchés de bonne heure car il neigeait toujours. Soudain, à 2202, le village est secoué comme par un tremblement de terre, avec un bruit fracassant et une extinction totale des lumières. Une immense avalanche, descendu du Pic Chaussy, avait déferlé sur le village et emporté 15 maisons. On entendait de lugubres appels au secours, tandis que les cornets d’alarme appelaient les pompiers. Les maisons et chalets, situés à la sortie du village côté Aigle, avaient été rasés. En l’absence de toute lumière et comme la neige continue à tomber drue, on dut se borner à sonder les ruines des bâtiments emportés pour s’assurer qu’aucune victime ne soit restée dans les décombres. Mais, le lendemain matin, on pouvait mesurer l’étendue des dommages ; ils étaient énormes. La route est recouverte d’une couche de neige tassée de plus de 2.50 m., sur une longueur de 500 m. La ligne de chemin de fer, avec ses poteaux coupés en leur milieu, avait été déplacée de 60 à 80 m. sur une longueur de plus de 600 m. Quant aux immeubles détruits, c’est un enchevêtrement de bois et autres débris dont le déblayement demanderait pas mal de temps. La IV/16 s’est bornée à déblayer la route et à préparer la remise en place de la voie de chemin de fer. Ce seul travail demanda 5 jours de labeurs ».


Les cours de ski reprirent le 28 décembre d’une manière intensive. Les progrès étaient réjouissants et des marches en section ou en compagnie eurent lieu sur des distances de plus en plus longues. C’est ainsi que toute la compagnie monta à ski au col du Pillon pour effectuer des tirs à la mitrailleuse. Par ailleurs, chacun se préparait à participer à divers concours qui allaient être organisés.

 

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GTell, Henri Noël

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 12:14

La MOB des Diables Verts. (CP. MITR. MONT. IV/16) Première partie.


Mon père, mobilisa à Fribourg, depuis son domicile de Moudon.

Moudon – Lucens → Granges-près-Marnand → Payerne → Avry → Fribourg = 36,5 Km par route. (Moyen de transport inconnu.)

Fribourg → Marly → Ependes = 8,8 Km par le route. À pieds.

Ependes → La Robellaz-Essertines = 59 Km. À pieds.

Robellaz → Essertines-sur-Yverdon = (10,15 Km vol d’oiseau) 18,6 Km. Par la route. À pieds.

Rances → St-Cierge = (17,38 Km vol d’oiseau) 32,5 Km par route. À pieds.

St-Cierges →  Lucens = (8,34 Km vol d’oiseau) 14,8 Km par la route. À pieds.

Lucens → Bioley-Magnoux = (9,9 Km vol d’oiseau) 18,1 Km par la route. À pieds.

Bioley-Magnoux à Vuissens à marche forcée =4,18 Km à vol d’oiseau, 7,3 Km par route. À pieds.

Remobilisation à Combrenot-le-Petit, puis Molondin =4,83 Km à vol d’oiseau et 7,7 Km par la route. À pieds.

Deux secteurs, Molondin et Rovray à 4 Km.

Rovray à Yvonand 1,97 Km à vol d’oiseau et 4,4 Km par la route. À pieds.

 

Yvonand à Saignelégier en train ? Km, par la route, 88,6 Km. Service d’internement, les polonais à la frontière. Du 20 juin au 1er juillet 1940. En train, mission, désarmer les soldats et service d’ordre.

 

Retour à Rovray le 1er juillet au 8 juillet 1940. En train.

Rovray → Yverdon sous la pluie, 9.35 Km à vol d’oiseau et 13.6 Km par la route. À pieds.

Installation au château de Champvent, du 8 juillet au 21 juillet, vie de château. (Déjà plus de 370 Km dans les jambes),

 

jusque-là la troupe marche et reçoit la formation individuelle ou de section pour des mises à niveau en attendant un ordre de « résistance » émit par le Général Guisan. Le Réduit n’est au début de la guerre qu’une idée.

 

Longue marche pour le Réduit, du 21 au 25 juillet 1940, Champvent → Château-d’Oex, 130 Km de nuit. À pieds.

Le dixième stationnement est à Grund-Klösterli à environ 20 Km de Château-d’Oex. Du 25 juillet au 21 septembre 1940.

Le 8 août 40, montée au Sanetsch depuis Gsteig.  Il y a 6.19 Km à vol d’oiseau. À pieds.

Entrainement au tir à la mitrailleuse pour les conducteurs de chevaux.  Le 28 août 40 le Général est à Gsteig. Le 21 septembre grand congé jusqu’au 4 novembre.

Manœuvres du 1er Corps d’Armée du 4 au 7 novembre 40.  Du 4 au 7 novembre 1940. Remobilisation…


…au Gand Hôtel Palace de Gstaad pour le gros de la troupe et à Fribourg pour les conducteurs de chevaux, dont papa. L’exercice consista, dès l’aube du 4 novembre à rejoindre Gstaad, les gares d’embarquement de Bulle, de Montreux et Zweisimmen sont « bombardées » et tous les transports désorganisés. La troupe doit rejoindre Gstaad par leurs propres moyens et individuellement.

 

Soirée du 5 au 6 novembre. Extrait du récit du Capitaine Henri Noel, Commandant de 1939 à 1943.

 

   « Les opérations habituelles d’entrée en service n’étaient pas terminées que le commandant du bataillon 16 venait lui-même nous donner l’ordre de nous porter d’urgence à Gsteig pour tenir ce village en point d’appui. C’était chose faite à 1900, après une marche où les mitrailleurs tirèrent à bras tous nos véhicules. Il faisait très froid et pendant la nuit il ne cessa de neiger à gros flocons. En fait le bataillon 16 restera en dehors des manœuvres car jamais l’ennemi ne parvint jusqu’à nos positions. Une seule alarme eut lieu dans la nuit du 5 au 6 novembre par le survol de plusieurs vagues d’avions qui passaient sur nos têtes en direction du sud et qui revinrent deux heures plus tard en sens contraire. Les journaux nous apprirent qu’il s’agissait d’avions anglais qui avaient traversé notre pays pour aller bombarder Milan ! »

On voit que se mélange l’exercice d’une guerre fictive et la vraie.

 

à suivre.

 

GTll, Henri Noël

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 16:13

 

Souvenirs

Dédiés aux membres de l’Amicale

Des Diables-Verts

Fondée le 21 octobre 1945

Colonel EMG Henri Noël

 

Quelques mots sur le capitaine Paul WOLF.

 

Incorporé à la cp. Mitr. Mont. IV/15, c’est à l’occasion du cours de répétition d’août 1931 que j’eus l’honneur de servir pour la première fois comme chef de section au Rgt. inf. mont. 7 que l’on appelait alors le « Régiment de Fribourg ». Devenu, cette année-là, troupe de montagne, il commençait son rude apprentissage de la vie alpine. Indépendamment des moments pittoresques et inoubliables de cet entraînement en montagne de 1931 à 1939, je garde plus spécialement de cette période le souvenir de commandants de compagnie qui se distinguaient par leur originalité, leur franc-parler, la manière d’exercer leur commandement et que l’on citait en exemples. Je pense en particulier, à un capitaine Francis JAEGER à la I/14 ; à un capitaine Hans MUHEIM à la III/15 et, surtout, à un capitaine Paul WOLF à la cp. Mitr. Mont. IV/16. À ces unités incombait presque toujours l’accomplissement de missions plus difficiles dans certains combats en montagne au cours de nos manœuvres d’avant-guerre.

  Aussi, ce n’est pas sans quelque appréhension que le 1er janvier 1939 je reprenais du capitaine WOLF, promu à l’Etat-Major Général, le commandement de la compagnie. C’était une unité profondément marquée par le chef qui la quittait et qui lui avait inculqué un esprit bien particulier pour en faire un instrument de combat de première force, prêt à exécuter les missions les plus difficiles.

  Devant ce chef compétent, possédant la maîtrise de soi, qui était tout à ses subordonnés qu’il avait charge de conduire et de guider, chacun était hypnotisé par son regard, fasciné par les muscles de son visage, imprégné d’un sentiment de sécurité qui se dégageait de toute sa personne. Et, chacun de poursuivre un but commun : consacrer à sa tâche le meilleur de lui-même.

 

Diables-Verts, Cap. Paul WOLF

 

De tout ce qu’il donnait à sa IV/16, Paul WOLF ne recherchait qu’une seule récompense : le regard de ses hommes.

 

L’effectif de la cp. Était de 247 hommes, se décomposant en 7 officiers, 27 sous-officiers et 213 soldats. L’effectif des chevaux était de 2 ch. De selle et 90 ch. De trait.

 

Je fais l’impasse sur la mobilisation générale du 1er septembre 1939, avec les élans patriotiques et religieux, pour mettre en évidence les premiers mouvements de la compagnie, qui semble divaguer sur le Plateau et le pied du Jura, un paradoxe pour une compagnie de montagne. Le capitaine dispose d’une voiture, celle du soldat mitrailleur Louis MAURON qui servira beaucoup dans un premier temps, sinon la compagnie fait les déplacements d’un stationnement à un autre, à pied et occasionnellement en train.

Je mets en évidence ces déplacements qui sont souvent fait dans de mauvaises conditions météo. Cependant, je relève l’anecdote suivante lors du premier stationnement à la Robellaz-Esertines.


Je laisse la parole au Capitaine.


« L’état de préparation de la IV/16 fit ainsi de très rapides progrès. Mais on constata aussi que la compagnie s’était mis une grosse servitude sur le dos : celle du transport d’un wagon de plaques de chocolat ! Cela mérite une explication. Avant notre départ de Fribourg, le capitaine de BREMOND, cdt. De la I/16, m’aborda et me tint à peu près ce langage : « On ne sait pas où l’on va et ce qui nous arriver. Il faut nous assurer un ravitaillement de secours pour nos deux compagnies. J’achète un wagon de bouteilles de vin et tu achètes un wagon de plaques de chocolat. On se répartira ces marchandises au fur et à mesure des besoins ». Et, un wagon de la fabrique de chocolat VILLARS était le 6 septembre en gare d’Yverdon à l’adresse de la IV/16 ! Si le vin allait s’écouler assez rapidement dans les stationnements où il n’y avait pas de pinte, il en alla tout autrement pour épuiser le stock de chocolat. Pendant deux ans, le fourrier s’arrachait les cheveux à chaque changement de stationnement. »

 

GTell, Colonel EMG Henri Noël

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 17:48

 

Je vais bientôt retracer les activités des Diables-Verts de la compagnie IV/16 lors de la MOB. Le récit du Capitaine Henri Noel couvre les années 1939 à 1943. (Tout le récit ne sera recopié mais seulement les passages intéressants.)

 

 

Diables-Verts.jpg

 

GTell

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 17:22

Ils entrèrent dans la Confédération en 1481 à la suite des guerres de bourgognes où ils se distinguèrent aux yeux de toute l’Europe admirative. Bon ! Ils n’étaient pas seul face au Grand-Duc, mais ils devaient se différencier par quelques éléments autres que l’épée tueuse ou la hallebarde rutilante.

Une fois les batailles terminées, les soldats redevenaient des hommes, mais pas des hommes de l’ombre retournant chez eux, certes en vainqueurs, mais tout auréolé de gloire, rayonnant de tous les atours que permettaient pillages et rançons. Eblouissant la gent féminine dans les contrées ravagées. Les Suisses entre le fait reconnu d’être les meilleurs soldats d’Europe, étaient aussi jaloux et envieux ; ce que les lansquenets allemands faisaient, les suisses le faisaient mieux, et forcément ils dépassèrent les allemands en tout, meilleurs au maniement des armes et meilleurs en extravagants costumes. Là où le lansquenet avait six à huit crevées aux manches, les suisses triplèrent ou quadruplèrent les crevées jusqu’à l’absolu habit entièrement recouvert de crevées. Il ne suffisait pas d’arborer un joli costume, le chapeau devait lui aussi en imposer et comme déjà les Waldstätten portaient de jolis couvre-chef, les fribourgeois ont certainement voulu montré qu’ils voyaient plus grand et c’est ainsi que l’Europe se couvrit la tête non pas d’un chapeau « ordinaire », mais d’une monstrueuse chose à plumes qui devait utiliser autant de tissu qu’il en fallait pour un costume d’enfant.

Non seulement costume et chapeau en imposaient, mais moustache et barbes étaient remarquablement entretenues et frisotées. Ça ne passait pas inaperçu. Un tel assemblage faisait des envieux, autant chez les alliés que chez les ennemis. Loin de leurs foyers, en vainqueurs, ils firent des émules partout. Costumes et chapeaux furent vite copiés et porté. Pour la barbe, le secret venait d’un accessoire que les fribourgeois possédaient en plus de tout le reste, le BIGOUDI. Le fribourgeois, quand il n’était pas soldat devait aimer paraitre et se pavaner comme un coq de bassecours. Il est certain que le bigoudi existait déjà avant d’être utilisé sur les champs de batailles bourguignons. C’est ainsi que l’objet et surtout le nom de Bigoudi arrive dans la langue française.

 

Bigoudi. Étymologie

D’un mot franco-provençal du canton de Fribourg en Suisse.

 

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Une manche à crevées.

 

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Niklaus Manuel 1553 (Berne)

 

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Gardes suisses en costume bien modeste.

 

GTell, photos Internet.

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:31

Extrait.

 

   La police de notre neutralité aérienne fut une excellente école qui nous permit de développer la valeur de nos pilotes. Au début de juin 1940 surtout, tandis que l’offensive allemande battait son plein à l’ouest, nos aviateurs eurent l’occasion de se mesurer avec les pilotes allemands au cours de rencontres que relate le rapport du Commandant de l’aviation. Le gouvernement du Reich nous adressa alors une note dans laquelle il protestait, en termes très vifs, contre l’attitude de nos pilotes, auxquels il reprochait – injustement – d’avoir attaqué les leurs hors de l’espace aérien suisse et de les avoir descendus en territoire étranger. L’affirmation de cette maîtrise représentait à mes yeux plus qu’un succès tactique ou technique : en révélant l’esprit agressif de nos pilots dans l’accomplissement de leur tâche défensive, il était un précieux symbole de notre volonté de résistance.

   Les modalités d’engagement de notre aviation et de notre D.C.A. pour la défense de la neutralité aérienne firent l’objet, je l’ai dit, d’une série de mesures prises d’entente avec le Conseil fédéral, comme celles qui avaient trait à l’obscurcissement, à l’alerte anti-aérienne et, en général, aux mesures de protection antiaérienne. Un terrain d’entente fut en général trouvé sans difficulté. Sur un seul point, je ne pus me ranger aux vues du Conseil fédéral : lorsqu’il demanda que nos pilotes fussent engagés en chasse nocturne contre les bombardiers étrangers qui violaient notre espace aérien.  Les études et les essais montrèrent bientôt que nous ne pouvions pas user de ce mode d’intervention avec quelque chance de succès sans exposer notre personnel et notre matériel à des pertes qui risqueraient de compromettre leur mission de guerre.

 

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Ce passage du Rapport du Général Guisan à l’Assemblée Fédérale sur le service actif. 1939-1945, me fait souvenir d’une histoire drôle qu’enfant j’entendais.

 

L’histoire se passe de nuit pendant la guerre.

 

Des bombardiers anglais survolent la Suisse et un dialogue s’instaure entre un pilote et un commandant de D.C.A.

Avec l’accent suisse allemand : Savez-vous que vous survoler la Suisse ?

Avec l’accent anglais : Oui, nous le savons !

Avec l’accent suisse allemand : Savez-vous que nous pouvons vous tirer dessus ?

Avec l’accent anglais : Oui, nous le savons !

Avec l’accent suisse allemand : Nous tirons !

Avec l’accent anglais : Savez-vous que vous tirez à côté ?

Avec l’accent suisse allemand : Oui, nous le savons !

 

Ci-dessous le bombardier lourd anglais, Halifax.

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 16:51

Une parenthèse dans mes petites histoires sur la Suisse pour vous parler d’une chose dérangeante à mes yeux.

 

Dernièrement sur la chaîne thématique TCM, qui consacre la majeure partie de son temps à diffuser des films américains qui ont marqué l’histoire du cinéma hollywoodien des plus belles années des grands studios, j’ai pu regarder l’hommage de la chaîne à John Ford. Les plus célèbres films du réalisateur ont été diffusé et comme nous ne pouvons pas dissocier John Ford de John Wayne et de la troupe fétiche qu’il utilisa durant plus de trois décennies, ça été un régal de revoir tous ces films avec tous ces personnages si familiers. Je suis de la génération où l’on s’attachait facilement à un héros et John Wayne était l’un de ceux-ci.

 

Ford a traité tous les sujets qui lui tenaient à cœur et c’est là le génie du réalisateur, avoir fait des films qui n’étaient pas toujours politiquement correcte sans que la censure ne distingue qu’un divertissement général. Pour Ford qui ne voulait pas être à la merci des producteurs des studios, il faisait en sorte que les rushes livrés aux studios ne permettaient qu’un montage, celui de John Ford. De toute sa carrière Ford est celui qui a un ratio des rushes le plus bas (2,5), ce qui interdisait le montage final à l’encontre de sa volonté, au contraire de certains réalisateurs qui pour toutes les scènes faisaient dix ou trente prises qui pouvaient faire plusieurs versions d’un film qui ne ressemblait en rien à l’idée de départ.


Donc la volonté de Ford de faire des films à son idée, avec les acteurs qui lui plaisaient, ce révéla gagnant. Et pour nous public, retrouver toujours le même acteur en héros (John Wayne) et les mêmes acteurs secondaires dans des rôles plus ou moins important selon l’histoire racontée.


 Et lors de la célébration à John Ford la chaîne diffusa le célèbre film, L’Homme qui tua Liberty Valance avec John Wayne, James Stewart et Lee Marvin. Trois acteurs à la voix et au jeu caractéristique que je me réjouissais de revoir. Hélas, trois fois hélas, dès les premiers mots des héros, je fus déçu de ce qu’entendaient mes oreilles. La version remastérisée de 2010 un vrai désastre au niveau des voix. John Wayne, James Stewart et Lee Marvin avaient perdu leurs voix françaises d’origine. Catastrophe et dégout pour cette version qui gâche l’œuvre tel quelle a été présentée ce soir-là. Qui a fait ce massacre et pourquoi ? Forcément cette version n’est pas gênante pour la génération actuelle qui ne connait pas ces acteurs et leur voix français de l’époque.


Mais c’est un outrage et un manque de respect pour les doublures voix qui apportaient pour nous francophones l’élément le plus significatif à chaque personnage des films américains. Pour Le film en question et beaucoup d’autres, John Wayne était doublé par Monsieur Raymond Loyer, James Stewart par Roger Tréville et pour Lee Marvin par Claude Bertrand. Hommage soit rendu aux doublures françaises qui rendent les films américains regardables et appréciés de nous. Sans cela, nous serions tous à regarder autre chose.

 

Un échantillon des voix françaises.    Un deuxième.link

 

Pour finir et pour la nostalgie voici l’une des chansons interprété par Lee Marvin avec sa vois si reconnaissable en anglais ou en français.


 

 

GTell

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