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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 17:14

 

 

LA CONSTRUCTION

 

Soulignons d’abord que ces travaux devaient s’exécuter avant ceux de la correction de la Broye et avant l’abaissement du niveau des eaux des lacs du Jura, alors seulement projetés. D’où certains travaux de protection contre les débordements de la Broye et de protection contre la hausse du niveau des lacs de Neuchâtel et de Morat. La longitudinale fut construite par la Compagnie du Jura bernois pour le tronçon de ce canton.

Le parcours Fraeschels – Palézieux le fut par la Compagnie de la vallée de la Broye, sous contrôle de la S-O et, par celle-ci, pour la transversale Yverdon – Fribourg.

Les travaux, commencés timidement en 1872 – 1873, pour ne pas laisser tomber en déchéance la concession, furent surtout poussés en 1874 – 1876, soit après l’approbation de fusion avec la S-O.

La longitudinale n’offrait pas de difficultés spéciales. Tant le parcours bernois de Frarschels à Moudon était qualifié de « jardinage » par les constructeurs. Le parcours Moudon – Palézieux était plus difficile. Au 8 et 10 pour 1000 des rampes de la plaine succédait du 18 pour 1000.

Les travaux furent parfois gênés par la crue des lacs et des débordements de la Broye. D’une façon générale les travaux furent exécutés par des gens du pays. Cependant, dans l’état-major, sous les ordres de l’ingénieur en chef Louis Delerageaz, se trouvaient 11 Vaudois, 1 Fribourgeois, 1 Bernois, 2 Zurichois, 2 Argoviens, 1 Bavarois, 2 Français, 1 Piémontais, 3 Polonais et 1 Hongrois.

Les rails, alors encore en fer, provinrent d’Acoz, en Belgique. Longs de 6 m. 90, ils coûtèrent 350 francs la tonne. Par contre, les traverses en bois provenaient des pays vaudois et fribourgeois pour celles en pin, en chêne ou en sapin. Le docteur Cocatrix, de Sion, s’engagea à livrer 14 000 traverses en mélèze, destinées à soutenir les aiguillages qui étaient en acier et provenaient de Krupp, à Essen et de Budapest, en Hongrie.

Le tronçon Fraeschels – Moudon fut confié à l’Entreprise H. Perrin et Cie de Payerne, et celui de Moudon à Palézieux à Gauthier et Cie. La transversale fut confiée aux Entreprises Herzog de Fribourg, Ermoglio de Montpellier, Beet, Combes et Marsandout de Paris, Debatiste de Sumardre (Ain) et à M. Pasquet à Lausanne, remplacé par Gaspar Dorsat d’Yverdon. Les bâtiments furent confiés à M. Bachelin à Yverdon. Les tabliers des ponts à M. Schmied à Genève et les ponts métalliques à M. M Ort et Cie à Berne. (Qui dit qu’on n’est pas européen ?)

 

1876 vit la fin de la construction. Le 9 mai, la première locomotive arrivait à Payerne, amenant 29 wagons de ballast qui furent déchargés sur l’emplacement de la gare. L’entrepreneur et son personnel furent l’objet d’une collation de la part de la Maison Frossard et de la Municipalité qui fit distribuer une bouteille de vin à chacun des ouvriers à la « Vente ».

 

Broye-transversale--Grand-remblai-a-Belfaux--1875.jpg

Broye transversale: Grand remblai à Belfaux, 1875

 

Train-de-travaux-a-la-sortie-du-Tunnel-de-Brivaux-en-1875.jpg

Train de travaux à la sortie du Tunnel de Brivaux en 1875

 

GTell, Cent ans de chemin de fer dans la Broye

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 18:13

 

 

RIEN

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 18:51

 

 

Lucens, le 30 Avril 1867

 

                                Messieurs

             En réponse à votre honorée circulaire du sept Avril

             courant, nous avons l’avantage de vous faire connaître

             à l’établissement d’un chemin de fer dans notre vallée, le

             Conseil Communal de cette localité appelé à se prononcer

             sur le préavis favorable que nous lui avons présenté, il a

             décidé dans sa séance du douze Avril qu’il accordera

             une subvention qui pourra atteindre le chiffre de F 25000

             aux conditions suivantes :

                                I° Que la ligne passe sur la rive gauche de la

             Broye aussi rapprochée que possible du village de

             Lucens

                                2° Que le payement ne se fera, savoir, que

             par dix mille francs au commencement des travaux

             & quinze mille francs lorsque la voie aura été reconnu

             Ces conditions sont textuelles dans le délibéré

             du Conseil.

                                Agréez, Messieurs, l’assurance de notre

             parfaite cordialité

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 18:11

 

 

loc-arrive-a-Ls.jpg

1860

 

Lucens.jpg

1867

 

Loc-Sarine.jpg

1862

 

GTell, 1876-1976 Cent ans de chemin de fer dans la Broye

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 19:04

 

Le début dans la vallée de la Broye.

 

Comme il n’y a pas de raison qu’une telle idée se fasse sans complications, il en sera donc de même pour commencer et réaliser le projet de la vallée de la Broye. On voit en lisant l’article précédent, qu’un plan directeur fédéral aurait servi très avantageusement la Suisse en entier.


 

L’idée fut reprise en 1864 et donna lieu à de nouveaux conflits. Il se forma deux comités. L’un, soutenu par le canton de Fribourg, demandait une concession pour une ligne transversale Yverdon – Payerne – Rosé. Mais un autre comité s’était formé en faveur d’une ligne longitudinale, à la suite d’un appel signé Victor Perrin, avocat, Joly, conseiller d’Etat et J. de Crousaz, juge cantonal, tous à Lausanne. Des comités de district se formèrent. Les efforts de ces citoyens aboutirent. Le 21 septembre 1866, le Grand Conseil vaudois promettait une subvention de 1 500 000 francs à toute compagnie agréée par l’Etat de Vaud qui, dans le délai de cinq ans, solliciterait la concession vaudoise pour une ligne dès la frontière vaudoise près de Faoug par Payerne – Moudon jusqu’à un point à fixer de la ligne Fribourg – Lausanne.

Les études furent entreprises sur cette base, mais elles furent longues car il fallait s’assurer le passage sur les terres fribourgeoises comme de la continuation sur le canton de Berne pour arriver à Lyss, but final de la ligne.

En 1869, un décret du Grand Conseil confirmait la subvention de 1 500 000 francs, que le peuple approuva en votation populaire. En 1867 déjà, le Conseil communal de Payerne déclarait le 27 mai, par 40 voix contre 8, vouloir la construction du chemin de fer et, le 23 juillet suivant, décidait d’accorder un subside (contre actions) de 300 000 francs, la moitié devant être fournie par un emprunt et l’autre par la vente d’une partie des terrains communaux.

Du rapport de la majorité de la commission adressé au Conseil communal de Payerne en 1867, citons cette déclaration : « Sans doute, par l’établissement d’une voie ferrée, il y aura momentanément quelques intérêts en souffrance, mais qui ne sait qu’aucun progrès n’a jamais pu être réalisé sans amener à sa suite ce genre d’inconvénients. Si l’on découvrait le moyen de supprimer les maladies et les procès, faudrait-il y renoncer par sollicitude pour les médecins, les juges et les greffiers ?... Non, Messieurs, nous le répétons : l’établissement d’un chemin de fer dans notre vallée est une chose éminemment désirable ; c’est notre conviction profonde, et les plus brillants paradoxes ne sauraient y porter atteinte. »

De son côté, le rapport de la minorité est aussi en faveur de la subvention ; en soulignant que la dernière heure semble avoir sonné pour Payerne, qui ne doit pas, dans cette circonstance, s’exposer à imiter l’exemple de la République bernoise, dont les trésors amassés ont servi en bonne partie à la campagne d’Egypte…

La municipalité, dans son rapport au même conseil, déclarait entre autres : « Un immense besoin de mouvement et de nouveau anime la société actuelle : voir du pays ; s’associer aux grandes aspirations humanitaires qui agitent le monde et qui semble un souffle de Dieu. »

Et de prévoir les conséquences de l’arrivée à Payerne du chemin de fer : « …il est évident que notre ville qui, jusqu’à présent n’a eu d’autres visées que son agriculture, devra se transformer complètement, que l’industrie y pénétrera ; que le caractère de sa population se modifiera et que des mœurs plus raffinées imposeront leurs exigences de luxe, de confort et de propreté. Les granges, les écuries, les fumiers, les habitations sordides et rustiques devront disparaître pour faire place à des constructions élégantes et d’un style moins primitif. La police, dans toutes ses branches, tant urbaine que rurale, devra recevoir des renforts et des perfectionnements. Les salaires des employés et fonctionnaires de tout rang devront être élevés en proportion de ce qu’on exigera d’eux et du développement du luxe. » Ces citations dépeignent bien les espoirs qui animaient les populations d’alors.

Durant plusieurs années, comités et gouvernements cantonaux s’occupèrent des tracés proposés. Signalons à ce sujet qu’il fut prévu de prolonger la longitudinale de Palézieux à Vevey et, de là, par un « chemin de fer flottant » (un Ferry-boat), au Bouveret, pour atteindre la ligne du Simplon (réalisé par le Vevey – Chexbres en 1904).

Le Gouvernement fribourgeois cependant s’opposait toujours à l’octroi d’une concession pour le passage de la longitudinale qui constituait une ligne concurrente à celle d’Oron, passée en possession du canton de Fribourg lui causant de gros soucis financiers. L’affaire fut portée sur le terrain fédéral. Les Chambres fédérales, par leur décision du 23 juillet 1871, votèrent la concession forcée sur le territoire fribourgeois en faveur de la demande vaudoise. « Ce fut, dit le Démocrate de Payerne de l’époque, un jour de jubilation et de fête pour notre localité. Dès que le télégraphe eût apporté la nouvelle, les détonations de mortiers l’annoncèrent aux échos alentours. Le soir, la musique et les feux d’artifice se mêlèrent à la joie de toute la population, enfin heureuse et satisfaite du résultat de cette belle journée pour l’avenir de la vallée de la Broye. »

De son côté, le comité intercantonal formé pour la ligne Yverdon – Payerne : Fribourg obtenait, le 17 novembre 1869, la concession fribourgeoise et le 29 mai 1872, la vaudoise.

Les concessions accordées, il restait à régler la question financière et celle de la construction. On s’occupa de réunir les fonds pour compléter la subvention vaudoise. Les communes broyardes répondirent en général favorablement, de même que quelques fribourgeoises. Pour le parcours bernois de Fraeschels à Lyss, le canton de Berne fit transférer sa concession du comité vaudois à la Compagnie du Jura bernois qui s’occupa de son financement et de sa construction.

Citons quelques exemples puisés dans la liste de souscriptions : Mézières, la commune 6000 fr., plus 2100 fr. par des particuliers, à condition d’avoir une gare ; Moudon, 115 000 fr. ; Henniez, 200 perches de terrain communal ; Trey, le terrain communal nécessaire ; Granges-Marnand, 28 000 fr. ; Payerne, 300 000 francs. Restait à trouver un même montant pour exécuter les travaux.

Là il faut souligner deux événements qui facilitèrent l’obtention de ce gros complément financier : d’une part, les anciennes Compagnies de l’Ouest (vaudoises) ; le canton de Fribourg qui avait dû reprendre la ligne genevoise Genève – Versoix (avec l’enclave de Céligny) et la ligne de Lausanne à la frontière bernoise par Oron, en difficultés financières et la Compagnie neuchâteloise franco-suisse (Vaumarcus – Neuveville et Auvernier – Les Verrières frontière) qui accusait des déficits, fusionnèrent en une Compagnie « Suisse-Occidentale (S-O) ». Cette fusion ne fut accordée par le Gouvernement vaudois qu’à la condition que la nouvelle compagnie s’engage à construire et à exploiter la ligne de Jougne, de même que celles de la Broye. Ce qui fut admis par la nouvelle société. Soulignons qu’à la même époque une menace planait sur la nouvelle société S-O : à Winterthur s’était créée une société (National-Bahn) pour établir une voie ferrée reliant le lac de Constance au Léman, en évitant les lignes déjà existantes. Ce projet rencontra évidemment l’opposition du Central et du Nord-Est qui construisirent certains tronçons projetés, coupant ainsi l’herbe sous les pieds de la Compagnie du National. Celle-ci construisit et exploita sa ligne jusqu’à Zofingen puis, faute de trafic, elle tomba en faillite, causant une perte de 28 millions pour les obligataires, qui étaient surtout les cantons et les communes. Certaines de celles-ci furent au bord de la ruine, notamment Winterthur…

L’exécution de ce projet constituait une grave menace pour les lignes romandes par Fribourg et par Neuchâtel, ce qui explique la précaution prise par le Gouvernement vaudois. C’est ainsi que la Suisse occidentale fournit également un capital obligations de 3 950 000 francs, soit au total 7 900 000 francs assurés pour les deux lignes broyardes, sauf le tronçon Fraeschels – Lyss, financé par la Compagnie du Jura bernois. Montant qui ne fut pas dépassé à la construction.

 

GTell, Cent ans de chemin de fer dans la Broye 1876-1976

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 19:19

 

 

À plusieurs reprises je vous ai parlé des moyens de locomotion au XIXe siècle, diligences ou trains. J’ai même une fois parlé d’un escroc qui avait grugé l’Etat du Valais sur la ligne ferroviaire du Tonkin, mais j’ai peu parlé des conflits d’intérêt entre Confédération, Cantons et concessionnaires des futures lignes de chemin de fer. C’est l’occasion de commencer par les brouilles qui engendrèrent le réseau actuel des chemins de fer.

 

Puisant dans : 1876-1976 Cent ans de chemin de fer dans la Broye, ce qui en est dit au chapitre, « LE DÉBUT DES CHEMINS DE FER DANS LE CANTON DE VAUD ET EN SUISSE ».

 

Si le chemin de fer arriva à Bâle, de Strasbourg, en 1844, le premier en Suisse s’ouvrit en 1847 entre Zurich et Baden.

Mais le canton de Vaud avait déjà étudié la question en 1837. Cette année-là s’était formée une association, lancée par Perdonnet père, de Vevey, pour étudier une liaison entre les lacs Léman et d’ »Yverdon » par un chemin de fer ou par le rétablissement et la prolongation du canal navigable d’Entreroches. L’ingénieur William Fraisse, chargé de cette étude, concluait nettement dans son rapport final en faveur d’une voie ferrée d’Yverdon à Ouchy. Il eût préféré Morges, mais la rampe de 10 pour 1000 de Denges ne pouvait pas être parcourue par les faibles locomotives d’alors.

D’autres études, en 1846, mais très sommaires, faites par l’ingénieur Piccard, prévoyaient plusieurs tracés vaudois dont un de Lausanne à Soleure par Oron – Payerne – Lyss. Cette étude fut discutée dans une assemblée de délégués la même année à Morat, mais n’eut pas de suite.

Dès 1849 les Autorités fédérales se préoccupèrent de la question des chemins de fer ; elles appelèrent comme experts les ingénieurs anglais Stephenson et Swinburne qui préconisèrent deux lignes principales : une de Genève au lac de Constance par Morges – Bussigny – Yverdon – Payerne – Morat – Lyss – Soleure – Olten et Zurich et l’autre de Bâle à Lucerne par le Hauenstein et Olten.

Pour des raisons d’économie, ils prévoyaient cependant cette réalisation en deux étapes en utilisant les voies d’eau en première étape. Soit Genève – Morges et Yverdon – Soleure, étant entendu que ces tronçons se construiraient plus tard. Il était prévu de relier Ouchy à Morges, Berne à Lyss, etc.

Ce système fut incorporé dans le projet de loi sur les chemins de fer soumis aux Chambres fédérales de la session d’été 1852, lequel prévoyait en outre que les chemins de fer seraient construits et exploités par la Confédération avec la participation des cantons.

La mainmise fédérale sur un futur chemin de fer vaudois déplaisait fort à l’esprit très fédéraliste du Gouvernement et du peuple vaudois. Sans compter la question financière qui épouvantait tout le monde…

Il se trouva à point nommé l’homme providentiel qui s’offrit pour faire construire la ligne Morges – Yverdon et un embranchement d’Ouchy à Morges. Jacob Sulzberger, ingénieur thurgovien, en demandait la concession au Gouvernement vaudois et ceci sans aucune subvention.

Et c’est ainsi que, le 8 juin 1852, quelques semaines avant la réunion des Chambres fédérales (juin, juillet), le Grand Conseil vaudois lui accordait la concession pour un chemin de fer Morges et Lausanne – Yverdon. Un article prévoyait : « le projet Fraisse de 1844 servira de base pour ce qui concerne le parcours d’Yverdon à Morges, sans cependant fixer irrévocablement la direction du chemin à construire ». Au cours des débats, l’embranchement d’Ouchy – Morges avait été remplacé par celui de Bussigny à Lausanne « à établir de manière à se rapprocher autant que possible de la ville ».

Il fut cependant émis des critiques sur l’imprécision et le vague du texte de la concession : M. Muret, docteur en droit et rapporteur de la commission, déclara : « la configuration topographique du pays et la force des choses veulent que le premier chemin de fer vaudois, le seul qui existera pendant au moins cinquante ans utilisera les belles voies d’eau dont nous disposons ». Le 8 juin 1852, la concession était votée à une forte majorité. Sulzberger vendit sa concession à Londres où elle passa en plusieurs mains avant d’être acquise par l’entrepreneur William Thorne. Celui-ci la céda à un groupe de capitalistes anglais moyennant un contrat lui assurant l’achat des terrains, la construction de la ligne et la fourniture des locomotives et matériel roulant. Le tout pour un montant forfaitaire à lui payer de 8 125 000 francs or.

Le groupe anglais, doublé d’un groupe genevois et vaudois fondèrent le 16 novembre 1852, la « Compagnie des chemins de fer de l’Ouest-Suisse ». Celle-ci eût un début compliqué, trop long à exposer ici. Elle construisit péniblement sa ligne qui fut mise en service en 1855 et 1856 entre Lausanne – Morges et Yverdon.

Revenons à la session des Chambres fédérales de juillet 1852. Celles-ci refusèrent la compétence de la Confédération, laissant aux cantons et aux particuliers celle d’établir et d’exploiter des chemins de fer.

Dès le lendemain du vote, les demandes de concessions se mirent à pleuvoir sur les cantons suisses. Et ce fut alors aux cantons à se renfermer dans le fédéralisme si cher aux vaudois, lesquels durent subir des refus de concession de la part de leurs chers voisins de Genève, du Valais et de Fribourg… une histoire trop longue à raconter ici.

Ce fut une surprise pour nos Anglais qui comptaient construire toute la ligne, de Genève au lac de Constance et se heurtèrent au refus des cantons contactés. Le canton de Berne, de son côté, ne voulait plus rien savoir d’un simple embranchement vers Lyss. Le 24 novembre 1852 déjà, il accordait à la Compagnie du Central à Bâle, une concession sur territoire bernois pour la ligne Olten – Herzogenbuchsee, avec continuation vers Soleure et Bienne – Nidau et vers Morat par Berne et Laupen.

Cette décision bernoise réveilla les lausannois. Ils ne voulurent plus rien savoir d’un embranchement sur Bussigny. Ils exigèrent alors la suppression de la ligne principale Morges – Bussigny, à remplacer par une Morges – Saint-Sulpice – Lausanne – Prilly – Mex et Daillens vers le tunnel d’Entreroches à Éclépens, où les travaux avaient commencé le 8 février 1853.

Et c’est la bataille qui s’engage : réclamations à la Compagnie de l’Ouest, au Conseil d’Etat, au Grand Conseil, des articles incendiaires dans les journaux, des pétitions, des brochures, des cortèges, des assemblées tumultueuses, etc.

Mais ces efforts furent vains. Tout d’abord l’Ouest déclara que c’était remettre en cause le tracé Fraisse, base de la concession, base du traité à forfait avec Thorne et base enfin de la constitution financière de la compagnie.

Les revendications lausannoises provoquèrent de tout aussi vives réactions en sens inverse : les populations de La Côte, de Vallorbe, de La Vallée, d’Orbe, de Grandson, d’Yverdon, de la Vallée de la Broye, etc., s’opposèrent aux nouveaux tracés proposés. Ces populations étaient contre la suppression du trajet direct Morges – Bussigny qui les aurait obligées de faire le détour par Lausanne pour aller vers Genève ou vers Berne, perdant ainsi du temps et de l’argent. Car ce passage augmentait de 12 kilomètres les distances tarifaires pour les voyageurs et les marchandises. Ce même problème se posait pour Genève, Neuchâtel, etc.

Une autre complication se présenta à la même époque par les initiatives envisagées par les cantons voisins : le Valais, aidé par la Sardaigne et le canton de Genève, voulait relier Paris à Milan par Evian et Genève. Neuchâtel désirait une ligne Paris – Suisse par Les Verrières. Fribourg envisageait la liaison Berne – Fribourg Romont ou Bulle – Oron et Lausanne. Cette dernière ville appuyait très fortement ce tracé, au grand dépit du Gouvernement vaudois.

Ainsi l’aiguille, dite de la Poudrière, réputée dangereuse, fut supprimée à l’entrée du bois d’Ecublens. Dès l’ouverture de la ligne Lausanne - Saint-Maurice, le 10 avril 1861, tous les trains de cette ligne allaient à Genève. Ceux de Genève pour Neuchâtel – Bienne et vice versa passaient tantôt par Lausanne, tantôt par le delta, vers Bussigny. Dans ce dernier cas, les voyageurs de et pour Lausanne changeaient de train à Morges, ce qui ne plaisait pas aux Lausannois…

Puis, peu à peu, on augmenta le nombre de trains passant par Lausanne et en 1869, on supprima complètement le passage des trains de voyageurs par le raccourci. Les trains de marchandises continuèrent à y passer jusqu’en 1876 lorsque la gare de triage de Renens fut mise en service et la liaison Morges – Bussigny supprimée.

Mais, en vertu de la concession cantonale votée en 1852, les taxes voyageurs et marchandises continuèrent à être calculées par la voie Morges – Bussigny et ceci jusqu’à aujourd’hui. (1976)

Revenons à la concession accordée en 1853 à l’Ouest pour la ligne Yverdon – Payerne – Morat (vers Berne). Elle souleva l’intérêt des Broyards. À Payerne, le conseil communal décidait de céder gratuitement à la Compagnie de l’Ouest un lot de terrain, la fourniture de 150 chênes, le gravier et une prise d’actions de 50 000 francs.

Cette décision fut vaine, car le Grand Conseil fribourgeois refusa toute concession sur son territoire (Estavayer, Domdidier). Et ce canton se lança dans une grande bagarre en cherchant à réaliser une ligne directe de Berne par Fribourg – Romont (ou Bulle) – Oron vers Lausanne. Cette ville saisit cette occasion de se placer sur une ligne directe. Ses autorités votèrent une prise d’actions de 600 000 francs en faveur de la Compagnie Lausanne – Fribourg – Berne, ceci malgré l’opposition du Gouvernement vaudois. Celui-ci fit signer une pétition qui recueillit 25 000 signatures en faveur de la ligne Yverdon – Morat. Et il mit la ville de Lausanne sous régie… Finalement, ce fut l’Assemblée fédérale qui dut trancher entre la ligne par la vallée de la Broye et celle dite d’Oron. Et c’est la ligne d’Oron qui sortit victorieuse de cette lutte. Elle obtenait une concession forcée sur territoire vaudois d’Oron à Lausanne. La polémique dans la presse et les assemblées fut d’une extrême violence et le canton chercha longtemps encore à entraver la construction de cette ligne détestée, mais en vain, car elle fut inaugurée en 1862. La victime de cette affaire fut la vallée de la Broye. Pour consoler sa ville d’Estavayer, le Gouvernement fribourgeois lui accorda une subvention pour la construction d’un port…

 

GTell, Cent ans de chemin de fer dans la Broye

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 17:31

 

 

Tiré d’un livre qui retrace les cent ans de chemin de fer dans la Broye, 1876-1976, et qui sera la source de plusieurs articles illustrés sur un temps qui n’existe plus, celui du temps quand on avait encore le temps.

 

Pour un avant-gout du sujet, voici une petite vidéo :


 

GTell et Internet

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 16:40

 

 

Temps nuageux dans l'ensemble.

 

8° en moyenne.

 

Précipitation estimée 30%

 

Humidité 53%

 

Vent 26 km/h

 

Dans cette nuit il y aura quelques agitations...

 

 

masque_valaisan_de_carnaval.jpg

Masque du Lötschental

 

GTell, Internet

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 18:47

 

 

carnaval.jpg

 

A Rio

 

GTell, Internet

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 15:36

 

 

Ouais, bon c’est vrai il a neigé, parfois beaucoup, mais seulement sur les hauteurs et non en pleine. Les montagnes sont coupées en deux, le bas teint en noir le haut en blanc.

C’est quand même un hiver particulier pour nous qui sommes en pleine, pas de neige et pas de froid tel que ça devrait être.

 

2-RestaurantBaltschiederbach-diaporama-AFSuisse-182504_L.jpg

 

 

GTell. Internet

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